Mais l’espoir de pouvoir survivre à ce cauchemar constituait un élément psychologique important de la chasse. Sans cet espoir, les proies se montraient beaucoup moins combatives, et les chasseurs venaient ici pour le sport autant que pour le plaisir de tuer.
Avec du temps et un bon couteau, il aurait été possible aux captifs de se débarrasser de ces colliers diaboliques, mais ceux qui avaient la malchance d’atterrir sur cette île n’y restaient jamais suffisamment longtemps pour y parvenir.
Il est déjà difficile de trouver des témoins fiables parmi la population générale, mais chez les SDF, les abus de drogue en tout genre, l’alcoolisme et les maladies mentales sont la norme, et ça n’aide vraiment pas.
Les journalistes d’investigation ont tendance à se montrer très protecteurs de leurs scoops potentiels…
Durant longtemps, Ethan avait eu une vie sexuelle beaucoup plus débridée que la moyenne, mais il ne se souvenait pas d’avoir un jour déchiré les dessous d’une partenaire. Combien de verres s’était-il donc envoyés ?Stupéfait, il se mit en quête d’indices lui permettant de retracer les événements de la nuit précédente, mais ne tomba sur aucun autre vêtement abandonné à la hâte sur la moquette. En revanche, ce qu’il découvrit dans le lit lui fit l’effet d’une gifle.
Chaque fois qu’il commençait à croire qu’elle s’intéressait à lui, elle faisait quelque chose pour refroidir ses ardeurs. Et de son côté, Ethan n’était pas non plus tombé raide dingue de la fille. En jargon machiste, il s’agissait évidemment d’une bombe, mais cela décrivait la plupart des copines de Jennifer, et il avait fini par se désensibiliser.
Il avait parfaitement le droit de reluquer qui il voulait. Il était même grand temps que quelqu’un partage à nouveau son lit… Alors, pourquoi son intérêt pour cette fille l’ennuyait-il à ce point ?
Elle détestait les mecs qui jouissaient alors qu’elle n’en avait pas encore fini avec eux.
Les trafiquants se montrent généralement plus prudents que ça. Ils choisissent certes leurs victimes pour leur physique, mais ne s’attaquent pas à des modèles que n’importe qui pourrait reconnaître. De plus, ils recrutent leurs proies aux quatre coins du pays pour ne pas attirer l’attention. Pas toutes dans le même coin en l’espace de quelques mois.
Démasquer un espion industriel rapportait bien davantage, mais la satisfaction de la tâche accomplie n’était en rien comparable avec l’extase qui accompagnait l’arrestation d’un tueur en série.