Une femme comme elle ne souhaitait certainement pas recevoir de clins d’œil de la part d’un type comme lui… Elle fréquentait son magasin depuis des années, mais il ne lui avait jamais adressé la parole auparavant. Il avait imaginé à plusieurs reprises qu’il l’invitait à dîner et qu’elle acceptait, mais il n’aurait jamais trouvé le courage de passer à l’acte.
Le mari savait se servir de ce qu’il avait entre les jambes, et le corps de sa femme avait maintenu Artémis fascinée durant toute leur séance. Le somnifère qu’elle avait glissé dans leurs cocktails avait été expertement dosé pour qu’ils ne succombent pas au sommeil avant qu’elle n’ait eu le temps de s’amuser avec eux.
Elle n’en avait jamais fait chanter aucun, mais elle n’hésiterait pas une seconde à le faire si cela s’avérait nécessaire. C’est pourquoi chaque salon de l’hôtel privé était équipé de caméras et de microphones, aussi haut de gamme qu’invisibles aux yeux de quiconque ne sachant précisément où ils étaient dissimulés.
Il devait faire un choix, mais aucune des options n’était acceptable à ses yeux. S’il disait la vérité, il serait à coup sûr placé en état d’arrestation et déféré au parquet. S’il mentait, en revanche, le procureur déciderait certainement de ne pas donner suite. En l’absence de preuves tangibles, démontrer qu’il s’agissait effectivement d’un viol s’avérerait difficile.
Sans cesse, cette histoire de viol revenait le hanter. Comment aurait-il pu abuser de cette femme ? Cela n’avait aucun sens. Elle était certes très séduisante, mais il n’avait jamais envisagé une seconde qu’il puisse arriver quoi que ce soit entre eux. Il n’avait jamais entretenu le moindre fantasme à son égard.
La plupart des tueurs en série ne jouaient pas avec leurs victimes plus de quelques jours, voire quelques heures, avant de les assassiner. Or Melody avait déjà disparu depuis quatre jours.
La simple idée qu’un homme puisse abuser d’une femme lui avait de tout temps fait bouillir le sang, mais cette propension avait atteint un paroxysme après l’assassinat de son épouse. Aujourd’hui, ce genre de pensées le plongeaient dans une rage meurtrière dont plus d’un détraqué avait fait les frais.
Elle était bien vierge. J’ai vu son sang sur mes draps ! Aucune femme ne sacrifierait sa virginité pour accuser un mec de viol sans avoir quoi que ce soit à y gagner.
Ethan éprouvait une haine tout aussi particulière que personnelle à l’encontre des hommes qui abusaient des femmes. Une haine qui l’avait à plusieurs reprises amené à réprimander de manière un peu musclée les salopards en question. Tous ne s’étaient pas remis de leur rencontre avec Ethan Archer, mais la police n’avait jamais pu prouver son implication dans les cas les plus… funestes. Cela ne signifiait pourtant pas qu’ils le croyaient innocent.
Bien qu’inévitable, la mort d’une telle proie demeurait regrettable. John savait vraiment se servir de sa queue.