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Critique de ntchoubis


SYNOPSIS
Le commissaire San-Antonio en connaît un rayon sur les vacances dans le genre de la fameuse chanson de François Deguelt «Il y a le ciel, le soleil et la mer»! Et Juan-les-Pins est entièrement bourré de plages, de rayons de soleil, de courses de hors-bord, de yachts et de la Méditerranée. Prime additionnelle: il y a des souris à croquer et des pots à roses à découvrir.

Au début du roman, notre commissaire sans peur et sans reproche rencontre une mignonne déesse marine, connue sous le nom de Julie Delange, qui apparaît à la plage devant San-Antonio de même qu'Aphrodite naît de la mer. Mais il y a une grande différence entre Aphro et Julie: cette dernière fait surface non pas à loilpé comme toute déesse qui se respecte, mais «affublée d'une tenue pour la pêche sous-marine».

Julie Delange est une déesse de péché, toujours prête à faire ses petites prières (en échange de vos humbles indulgences payées en catch, comme dit Béru). Pour le moment, elle fait office de maîtresse de Nikos Bitakis, grand armateur grec, riche comme Crésus.

Elle ne mène pas une existence recluse, Julia, et accepte la proposition san-antonienne de déjeuner ensemble à «une boîte, du côté d'Antibes, qui s'appelle La Pinède brûlée».

Pendant le déjeuner San-Antonio reçoit une feuille de carnet de la part d'Amédée Gueulasse, pianiste de la boîte: «Salut, commissaire! Partez pas sans que je vous cause. Amédée».

Vous me demandez qui est ce type, Amédée Gueulasse? Voilà son Сurriculum vitæ transmis par le commissaire:

« La première fois que je l'ai rencontré, il tenait un bar à Pigalle et venait de vider un chargeur de 7,65 dans le baquet d'un type qui le rackettait. Ça remontait à dix ans… Il était passé aux assiettes et s'en était tiré avec deux mois de taule pour port d'arme. Ensuite il avait bradé sa boutique et était allé en Amérique du Sud se faire oublier du mitan. »

San-Antonio n'a eu le temps de parler de la pluie et du beau temps avec Amédée. En jouant du piano, ce dernier boit un coup et tombe raide «devant son instrument de travail». Hélas, les macchabées sont pas bavards.

Le lendemain matin, notre commissaire apprend que Nikos Bitakis, ami intime de Julia, s'est tiré une balle après avoir appris la mort de sa fille unique, Edith, dans un accident.

Fini les vacances, San-A! La Grande Faucheuse ne chôme pas! Trois cadavres en moins de vingt-quatre heures! Et il y en aura, sûrement, d'autres! de plus, toutes ces affaires ont «un trait d'union ravissant: Julia Delange»…

MON HUMBLE AVIS
«Du sirop pour les guêpes» est l'histoire qui ouvre l'année 1960 aux frasques du commissaire San-Antonio et de ses acolytes. Ce roman porte la position numéro 38 dans la série et il ressemble bien à ses homologues de l'année précédente: «On t'enverra du monde», «San-Antonio met le paquet», «Entre la vie et la morgue», «Tout le plaisir est pour moi».

Je veux dire que ce polar contient toutes les marques de fabrique san-antonienne (le tempo, la langue truculente, des rebondissements du sujet, des calembours, etc.) ainsi que les aspérités de son style (une intrigue niaise, les banalités dans les paroles et les actes, l'absence totale de renvoi en bas de page, etc.).

Pinaud est absent de nouveau. C'est Bérurier qui tire la couverture à lui, mais, à mon avis, c'est peu convaincant.

Pourtant, il y a deux particularités , qui ont attiré mon attention par leur souplesse:

1. L'apparition d'un des premiers néologismes de San-Antonio:

« Me fiant toujours au vatévien, je fonce jusqu'à une assez grande pièce lambrissée servant de vestiaire et de loge commune aux musicos. »

2. Une énumération habile, bien rythmée, un présage d'un bon avenir qui court à l'auteur:

« Nous voici de retour dans le centre ville. Une curieuse humanité s'y presse. Des messieurs en shorts multicolores, torse nu — hélas ! — coiffés de ridicules chapeaux de paille à ruban… Des dames en bikini-bokono et cellulite… Des athlètes complets… Des incomplets. Des en complet ! Des touristes… américains, avec leurs appareils photographiques ; anglais, avec leurs dents ; allemands, avec leurs Mercedes transformables en char d'assaut ; suédois, avec leurs femmes ; espagnols, avec la permission de Franco… Ça grouille ; ça gesticule ; ça bronze ; ça s'évertue ; ça essaie de s'amuser ; ça se baigne ; ça se sèche ; ça s'interpelle ; ça suce des glaces ; ça fredonne ; ça klaxonne ; ça trépide ; ça trépigne ; ça s'embrasse ; ça se côtoie ; ça s'humecte ; ça se mêle ; ça se mélange ; ça pastille ; ça pâtisse ; ça tire à la carabine ; ça tire à conséquence ; ça tire les yeux ; ça s'attire ; ça satyre ; ça juke-box ; ça boxe ; ça caresse ; ça existe ! »

EN RÉSUMÉ
Ce petit roman ne m'a pas laissé un souvenir inoubliable, il n'est ni meilleure ni pire que les volumes précédents. Pourtant, tout san-antonio est un bon comprimé contre la grisaille de la vie quotidienne. Et, moi, j'en ai besoin.

3.5/5
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