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Critique de karmax211


De - Les salauds vont en enfer -, je connaissais le film réalisé par Robert Hossein en 1955, avec Henri Vidal, Serge Reggiani et Marina Vlady comme têtes d'affiche.
Un film genre navet camarguais où ne m'avait impressionnée, la faute à mon jeune âge, que la scène finale ; j'ai une vraie répulsion pour les sables mouvants.
J'avais également entendu parler de la pièce de théâtre qu'avait écrite Frédéric Dard, et que Robert Hossein, toujours lui, avait mise en scène.
Pièce de théâtre que je n'ai jamais eu l'occasion de voir, mais dont a dit plus de bien que le film évoqué en introduction.
Il ne me restait plus qu'à me tourner du côté du roman, écrit par le seul Frédéric Dard... bien lui en a pris.
Rien à voir avec le scénario abracadabrantesque du film.
Non, dans le roman l'intrique est épurée et, si l'on met de côté le "spectaculaire", le réel est à portée de crédibilité.
Mérins... Dard ne nous donne que ce nom... est un flic, un barbouze, que convoque le grand Patron.
Une sorte de Dieu le Père mais pas charitable, pas rédempteur, pas pardonneur, pas bon pour une Bible, mais tout-puissant en diable.
Il règne sur une partie des Enfers : celle où les hommes doivent se satisfaire de leur sort sans jamais faire entendre le cliquetis de leurs chaînes.
Dans une pièce adjacente, des cerbères du Patron sont en train de passer à tabac un espion qui se refuse à parler.
-"Les hommes qui gémissent ne parlent jamais... D'entrée ils s'installent dans la souffrance et après vous pouvez toujours cogner dessus : ils vous donnent le bonjour... Ça fait la cinquième fois qu'on l'interroge ; eh bien, c'est quatre de trop ! Dès la première j'avais compris qu'il n'y aurait rien à faire... Rien !"
De l'espion, on ne connaît pas non plus le nom.
Du barbouze et de l'espion, aucun détail physique, aucun moyen de les différencier, de les identifier ne nous est donné.
-"Derrière lui il y a une organisation. Nous devons la démaquer ! Tous les moyens mis en pratique ayant échoué, je suis bien obligé de me rabattre sur le dernier... Maintenant, il faut que l'homme s'évade. Il s'évadera... avec vous !"
Dard nous fait alors pénétrer dans un pénitencier, sur les pas de deux prisonniers... Franck et Hal... dont on ne sait lequel des deux est l'infiltré, le mouchard.
L'auteur va nous entraîner dans un jeu du chat et de la souris, jeu auquel seront mêlés des gardiens sadiques, la bascule à Charlot ( guillotine ), la grande évasion, la fuite éperdue... sans oublier "la femme", Dora, sans laquelle Ève n'aurait pas pu expliquer son goût pour les pommes et le serpent... sans laquelle l'Enfer ce serait certes les autres, mais des autres bien ternes.
Je vous laisse le reste de la ciguë à déguster.
Deux bonnes heures de lecture pour un roman qui n'a pas l'envergure de - La crève - mais qui fait passer un bon moment dans le style good thriller de série B.
Dard prend quelques raccourcis ; il n'écrit pas une thèse... il nous offre de l'action en veux-tu en voilà.
Les personnages sont quasi en permanence en mouvement.
Ils sont à bout de souffle comme aurait dit mon vieux Pierrot.
Comme leur milieu, c'est le milieu... ils jactent souvent le jar.
Le dénouement livre tous ses secrets et donne la solution de l'énigme à ceux qui ne l'auraient pas encore trouvée.
La morale de Dard dans cet ouvrage est que si seul l'État a le monopole de la violence légitime, les salauds se trouvent aussi bien des deux côtés de la barricade.
Vous ne me croyez pas ?
Alors laissez Franck et Hal vous persuader.
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