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Critique de JML38


C'est toujours un plaisir pour moi de relire un San-Antonio.
Certains opus ont une importance particulière, marquant l'apparition d'un personnage qui deviendra incontournable par la suite, comme «Des clientes pour la morgue» pour Béru et «Deuil express» pour Pinaud.
Dans «Viva Bertaga» apparaît Marie-Marie, nièce des Bérurier, orpheline de 8 ans, alias «miss Tresses», alias «la Musaraigne», qui fera ensuite partie de l'aventure de façon épisodique mais dont l'importance pour le commissaire ne cessera de grandir.

Et c'est un pur bonheur que cette môme, au langage coloré, au culot monstre, qui tient la dragée haute à tous les adultes, son oncle, San-a et même «le Vieux», le patron de la PJ, n'hésitant pas à expliquer à un San-Antonio médusé que c'est normal, vu que «du coté à Berthe y sont presque aussi intelligents que chez les Bérurier».

L'intrigue est plutôt classique puisqu'il s'agit de pénétrer au Rondubraz, petit pays d'Amérique du sud qui possède une réserve de sulfocradingue, minerai important sur lequel les chinois ont fait main basse, afin d'opérer une mission de sabotage.
Le plus pire, pour utiliser une expression béruréenne, c'est que, Béru justement, ayant une fois de plus joué au con et gagné - n'ayant pas beaucoup d'adversaires de sa valeur - doit prendre la place d'un technicien Tchèque pesant 60 kilos de moins que lui et donc... perdre 60 kilos. Heureusement Marie-Marie, qui n'en rate pas une, aide un peu à l'amincissement du «Gros» en l'enfermant quelques heures dans le sauna.

Pour le valeureux Béru, c'est certainement la plus belle façon de montrer son esprit patriotique, le reste n'étant que formalités pour empêcher une guerre atomique.

Certaines imprécisions dans le plan initial - comme l'oubli que les cours d'eau de ce pays abritent des populations de Piranhas et ne se traversent pas à la nage - vont entraîner quelques improvisations pour échapper à des chinois belliqueux à l'image de leur chef Sin Jer Min En Laĩ.

Si on rajoute la situation instable d'un pays soumis à des révolutions à répétitions, des indiens Livaros que la miniaturisation de la tête de Béru réjouirait fortement, et Berthe Bérurier mystérieusement évaporée de chez son coiffeur préféré - disparition que même David Copperfield n'aurait pas osé tenter -, les péripéties hilarantes se succèdent à un rythme effréné dans cet excellent épisode des aventures du célèbre commissaire.

Ce qui est bien avec San-Antonio, c'est l'impressionnante richesse culturelle dont le lecteur profite pour pas cher. Il pourra ainsi positionner sur une carte Santa-Maria Kestuféla et San Kriégar, les principales villes du Rondubraz, la propriété décafouilleuse-inductrice du sulfocradingue et son utilisation dans l'industrie nucléaire n'aura plus de secret pour lui, et le chinois il maîtrisera en sachant que «Tôn ri ki kui se ra trô bou yi» signifie «Conduisez cet homme au bâtiment 14 bis».

Comme d'habitude, surtout avec les San-Antonio de ma période préférée des années soixante : une bonne grosse marrade.








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