Un premier polar très plaisant et très visuel qui fait la part belle aux quartiers populaires entre Pigalle et Montmartre des années 60 dans un contexte historique très présent . On suit l'inspecteur Fourrier dans ce Paris des gens ordinaires et on s'y attache très vite. Ce roman a en effet deux grandes qualités: on rentre immédiatement dans le récit et on y reste encore à la fin, très touchée par le sort des pieds-noirs dont on parle peu et qui nous laisse en proie à des interrogations sur le cours de ces évènements. C'est un roman qui se montre aussi poétique à travers l'évocation des souvenirs d'enfance de l'inspecteur Fourrier et de son regard à la fois tendre et nostalgique sur le monde qui l'entoure. Un réel plaisir de lecture!
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Une intrigue bien menée, qui se situe dans un Paris des années 60 encore meurtri par les années de guerre, mais aussi par l'après-guerre d'Algérie et le retour des pieds noirs et des rapatriés. Ces rapatriés qui se sentent étrangers en « France » car nés en Algérie, leur terre, mais également ces rapatriés que l'on rejette.
Cinq hommes ont été assassinés, avec la même arme, aucun lien entre eux, aucun mobile apparent, aucune piste. L'inspecteur Claude Fourrier mène l'enquête, mais les pistes à suivre sont bien trop minces. Tous les moyens sont bons pour avancer dans la résolution de cette énigme. Même faire appel à Djoko le médium, sur les conseils de Mado la pute au grand coeur, dans cette ambiance de banlieue triste et pauvre, où les voyous côtoient les prostitués et les ouvriers, dans les rues austères, ou dans les bars mal famés.
Mais ces meurtres cachent-ils une action de l'OAS, ou bien une vengeance inassouvie depuis les années noires de la guerre et des massacres en Algérie ? rien n'est sûr, car tout est possible. L'inspecteur cherche, et trouve, une issue bien étrange et qui va bien avec le côté décalé et parfois pathétique de ces désespérés en mal de repères.
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