Si l'amour existe, il est peut-être ce qui survit au mal.
La plupart des amours se fracassent sur le récif du réel parce qu'ils ont été construits sur du rêve.
- Raphaëlle : Oh, Gabriel ! Prête-moi encore ta lumière, la souffrance revient par bourrasques ! J'ai admis Mansour dans la chambre même de mon âme, et il m'a trahie !
- Gabriel : Même s'il ne t'avait pas trahie, tu aurais eu tort. Il faut avoir au fond de soi une chambre où personne ne peut pénétrer, sinon Dieu. Alors, quand il nous arrive une épreuve, nous pouvons nous y réfugier.
- Raphaëlle : Avoir trouvé quelqu'un pour qui Dieu existait, et puis l'avoir perdu...
- Gabriel : Les hommes, quand une femme cesse de les fasciner, c'est comme si elle n'existait plus.
Les amants s'enchantent d'abord de la lumière céleste de leur jeunesse, puis l'atteinte du temps leur devient vite intolérable. Ils pensent alors être floués et cherchent sur un nouveau visage cette promesse d'éternité.
Il a fallu que tout me lâche absolument pour que je me relève avec Dieu seul.
L'imaginaire, c'est comme des cathédrales de brume au-dessus d'un lac : quand elles se dissipent, il ne reste que de maigres joncs.
- Gabriel : Il n'y avait pour toi qu'une seule manière de ne pas mourir et tu y es parvenue t'effacer complètement, pour qu'il n'y ait plus personne en toi qui puisse être abandonné.
- Rapahaëlle : Oui, me dépouiller de tout pour qu'on ne puisse plus rien me prendre.
- Gabriel : Pour que ton amour soit parfait, il te manquait seulement d'être parfaitement détachée de toi-même.
- Gabriel : Deux saints ne peuvent pas faire couple car ils sont transparents l'un à l'autre.
- Raphaëlle : A moins qu'ils ne forment les seuls couples véritablement dignes de ce nom.
- Raphaëlle : Je cherche un homme, c'est-à-dire un homme capable de résister à une femme.
- Gabriel : Il n'y a que le ciel qui surpasse les femmes en attrait, mais il faut venir du ciel pour le savoir.