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EAN : 9782715231733
120 pages
Le Mercure de France (20/01/2011)
3.22/5   23 notes
Résumé :
À la faveur de sa rencontre avec Alexandre Bouglione, la jeune Lydie bascule dans un univers totalement étranger au sien, celui du cirque. Fille d’une mère comédienne flamboyante et d’un père organiste à Notre-Dame rien ne la prédestinait à connaître ce monde où l’on ne pénètre que parrainé. Alexandre sera donc le guide de Lydie, il l’imposera dans le cercle. À ses côtés, elle découvre un monde fascinant et effrayant. La brillance des strass rivalise avec l’éclat pu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je viens de me brûler ou de me noyer, je ne sais plus trop.
Je viens de me cogner, de mordre la poussière et je suis pétrifiée, rendue hagarde par tant de lumière et de beauté.
Je suis foudroyée et dans cet éclair de lecture qui m'a saisie toute entière, je voudrais chercher encore les étoiles et la lumière, la couleur, le rouge, le feu.

"Foudre". J'ai adoré "Foudre" et l'écriture incandescente de Lydie Dattas qui dans ce court roman raconte son enfance d'une part et d'autre part son histoire d'amour avec Alexandre Bouglione, prince puis roi du cirque du même nom, qu'elle rebaptise dans son ouvrage du nom d'un des poètes les plus orageux qui fut.

C'est étrange comme ce roman réédité récemment par le Mercure de France m'a paru si difficile à lire et si fluide à la fois... Comme si il y avait trop de beauté en une seule phrase pour que nos yeux et nos sens puissent le supporter mais qu'à la manière d'une drogue on ne puisse s'en priver sans douleur...
"Foudre" est un roman étrange, poétique, charnel, écoeurant, lumineux, flamboyant à l'excès.
Il est fin, lettré et sauvage pourtant, presque bestial.

C'est un texte fiévreux et enfiévré qui raconte d'abord l'enfance et l'affranchissement des siens, l'apprentissage d'une enfant, fille d'une comédienne aussi sublime que fragile et d'un musicien qui tutoyait les anges de Notre-Dame puis le monde du cirque et celui de la passion amoureuse puisque la foudre, c'est celle qui s'abat sur la toute jeune Lydie quand elle croise le regard brûlant d'Alexandre, prince en son royaume de stuc et de paillettes, de fauves et de guitares, de voltiges et de magie.
Au delà du récit de cet amour fou et parfois violent, ce texte raconte aussi l'affrontement entre deux mondes: celui des lettres et celui, plus brutal, du cirque; celui de l'intellect et celui des sens; celui de l'écrit et celui de l'oralité, des incantations.
C'est à la fois beau, sublime et déchirant, tout comme la langue de l'auteure qui se lit mieux à voix haute que dans le silence, qui marie l'or au sang, le ciel à la terre, le profane au sacré, le sexe au serment dans un français opulent, plantureux, d'une richesse qui ruissèle comme autant de pierres précieuses, d'une poésie et d'une violence à déclencher les orages et les tempêtes; tout comme ses personnages parés par la fiction de l'aura que seule confère la littérature: du grand-père maudit à la matrone Rimbaud si majestueuse dans ses oripeaux qui scintillent qu'elle en devient magicienne.

La foudre. le vent et la tempête. Moi, j'ai eu envie de pleurer face à tant de beauté.

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Je l'avoue, le résumé m'a fait envie. Mais dès l'ouverture du livre, j'ai ressenti comme une asphyxie. J'ai eu besoin de relire trois fois chaque phrase pour m'assurer de son sens. de mots inhabituels en métaphores et périphrases alambiquées, la langue de l'auteure, très lourde à lire, nous perd dans un vertige poétique qui peine à réellement retranscrire le sens. Les trois premiers chapitres ont longtemps été un mystère: où est-on? qui sont ces gens? sont-ce réellement des gens? des animaux? des entités? parle-t-on toujours du même personnage? est-ce un autre? Ce n'est qu'au bout d'une cinquantaine de page que j'ai compris que le nom de Rimbaud ne désignait pas le célèbre poète mais une famille de gitans. Là est probablement la clé de cette langue alambiquée: une volonté de faire un parallèle permanent entre la triviale réalité où se croise dépression, violence conjugale et autres bassesses, et le monde onirique des livres, des mots et de l'art. Ainsi on ne se prive pas de référence à l'enfant poète prodige ou encore à la tragique Médée. L'auteure se plaît à associer les volutes verbales les plus ciselées avec l'évocation d'une réalité basse, souillée, limite scatologique, à l'image de la société gitane dans laquelle elle est introduite, qui mélange le rêve du costume de lumière avec la violence d'une boucherie. Faire du réel une oeuvre d'art, soit. Mais ici, cela ressemble davantage à un exercice de grammaire poétique, à un concours à quelle phrase sera la plus imagée, la plus obscure, la plus profonde, la plus riche de sens figurée. Comme si le fait d'arriver à comprendre qu'il y avait une histoire derrière les mots était un rite de passage destiné à sélectionner les lecteurs. En un mot, j'ai eu la sensation d'un livre profondément élitiste, tant par la culture à laquelle il fait référence qu'à la compétence qu'il exige pour arriver à entrer dedans. Et cela me déplaît profondément.
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Rien ne prédestinait Lydie à devenir un jour artiste de cirque. Il a suffit que sa route croise celle d'Alexandre Bouglione pour qu'elle entre dans l'univers circassien. Mariée à cet homme qui lui servit également de mentor, Lydie apprend les rudiments du métier.

Mon avis:
le cirque, la vie nomade… des thèmes qui ne pouvaient que me plaire ! Et bien tel n'est pas le cas après avoir lu ce roman. On découvre l'enfance, l'adolescence, la vie de la narratrice. Elle se livre sur ses parents, sa difficile intégration dans la troupe, son penchant pour l'écriture… Mais l'écriture se veut complexe pour décrire des choses simples. J'ai trouvé la lecture difficile et sans en retenir grand chose.
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Comme elle foudroie les hommes, du mendiant sublime du métro à la royauté des gitans dont la poésie est plus puissante que la goutte d'or de la conscience, Lydie Dattas nous foudroie. Ses personnages, sa mère, son père, Alexandre, sa famille gitane - à tous ces êtres elle rend une justice brillante. Son Verbe est rempli d'ailleurs étincelants et d'acuité confondante ; il est d'une justesse royale. Difficile de s'exprimer sur un tel livre. Ce qu'il m'évoque : puissance poétique, finesse et acuité du regard, royauté, femme, souffle divin, présence bestiale toujours couplée à la puissance du Verbe.
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Lydie Dattas a été mariée à Alexandre Bouglione avec qui elle a créée le cirque Lydia Bouglione. Elle nous raconte dans ce livre ses souvenirs, d'enfance, de jeune fille puis de femme mariée. Elle évoque ses parents, un père organiste à Notre-Dame de Paris et une mère actrice de théâtre, des années passées en Angleterre puis en France, sa rencontre avec Alexandre et sa famille, son intégration difficile chez les gens du voyage ou encore sa passion pour l'écriture et la lecture. Tout cela aurait pu être très intéressant mais l'auteure le fait de manière assez spéciale. Son écriture est tout sauf simple. Les phrases sont torturées, poétiques, longues ou pleines de comparaisons. Et le tout est très lourd à lire. On en oublie jusqu'à l'histoire même, et c'est bien dommage...
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critiques presse (1)
Bibliobs
26 juillet 2022
Dix ans après, allégée de sa cargaison d’adjectifs, la barque d’or de « la Foudre » accoste au rivage des librairies. Montons à bord. En dix ans le monde s’est enténébré et les visions délivrées par cette écriture sont porteuses de remèdes.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Alexandre entra dans ma vie comme une boule de feu par la fenêtre d'un couvent. Il portait une veste framboise, un nœud papillon noir et des bretelles brodées d'oiseaux. Je marchais rue de Crussol quand sa beauté m'empêcha de passer. La nuit tombait mais nos sourires étaient si jeunes que nous nous reconnûmes comme si nous avions couché ensemble au paradis. Chacun ayant flairé en l'autre la part divine qui lui manquait, nous détonâmes comme la poudre. La première fois, dans le couloir à l'odeur d'ammoniaque de la ménagerie, le gitan me roula un baiser de tigre royal. Sa veste rouge avait la divine puanteur des bêtes.

Au second rendez-vous, il ôta de sa main pensive aux ongles rongés le diamant multicolore qu'il portait et me le donna.
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Alexandre entra dans ma vie comme une boule de feu par la fenêtre d'un couvent. Il portait une veste framboise, un nœud papillon noir et des bretelles brodées d'oiseaux. Je marchais rue de Crussol quand sa beauté m'empêcha de passer. (...)
Chacun flairant en l'autre la part divine qui lui manquait nous détonâmes comme la poudre.
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Les Rimbaud avaient un fabuleux art de vivre. Mangeant dans du vermeil, rotant dans du cristal de Bohême, ils faisaient de leur table un autel, sanctifiant le soleil d'un poulet à la crème. Les noces de ces montreurs d'ours avec la fortune engendraient une esthétique édénique.
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Poussant la porte ruisselante de miroirs, j'entrai dans le Palais des illettrés. Rivés au mur dans un cadre vieil or, les sombres têtes de penseurs cravatés des quatre frères Rimbaud toisaient la clientèle crédule. La dompteuse milliardaire éclatait de sang comme une publicité pour la vie. Derrière sa caisse en acajou, une vieille manouche au regard de loucheuse faisait craquer les billets entre ses mains crépitantes de diamants. Les badauds piétinaient dans la boue bleue du rêve. Plus prestigieuse qu'un absolu de parfumeur, l'âcre odeur d'urine et de citronnelle me déniaisa. Des rugissements d'hommes illuminaient le coeur des filles. Dans les coulisses les gitans paradaient avec la désinvolture de dieux incultes.
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J' entrai en poésie comme on passe une frontière sans savoir qu'on ne reverra pas son pays.
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Videos de Lydie Dattas (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lydie Dattas
Lydie DATTAS – La Foudroyée (France Inter, 2014) L’émission « Ca peut pas faire de mal », par Guillaume Galienne, diffusée le 13 décembre 2014 sur France Culture. Invitée : la poétesse en personne.
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