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Critique de Melieetleslivres


Un nouveau recueil de nouvelles, après « Un goût de rouille et d'os » pour l'écrivain canadien Craig Davidson. Et ces six histoires se passent à Cataract City, Niagara Falls, comme dans d'autres de ses livres. Une ville qu'il décrit comme sale, dangereuse et toxique. Dans ces nouvelles, que je vais essayer de ne pas « spoiler », on rencontre une femme qui survit à un terrible accident de voiture, dans l'hiver glacial canadien, sur une route déserte près de la forêt. Elle-même étant urgentiste sur les accidents de la route, elle reprend ses esprits et lutte pour sauver son bébé de deux mois, pour son mari, c'est trop tard.

Un jeune ex-marine, ayant servi en Afghanistan se retrouve avec un boulot de chauffeur de bus scolaire. Dans son récit, il parle de ce qu'il a vécu là-bas, et doit assister à des réunions du style « groupes de parole » d'anciens combattants, avec leurs blessures physiques et psychiques.

Un ex basketteur professionnel sort de prison, et se voit offrir un retour au sport, mais pas vraiment un poste de joueur.

Deux ados se retrouvent dans une prison pour mineurs, un « centre éducatif », mais la vie là-bas n'est qu'un jeu de pouvoir. Deux jumeaux, l'un grand et fort, l'autre chétif, l'un d'entre eux semble être un leader dans le domaine de la cruauté.

Une travailleuse sociale, du service de protection des enfants, qui doit juger les situations difficiles et souvent retirer des enfants à leurs parents.

Un chirurgien en pédiatrie, qui souffre de malformation physiques sur tout son côté gauche, et doit s'injecter de la testostérone tous les soirs.

Un pompier, devenu spécialiste en identification de scènes d'incendie, est presque au bout de ses forces car pratiquement tous les soirs, un pyromane détruit des maisons, des immeubles à Cataract City.

À travers ces six personnages principaux, Davidson dénonce la banalité ordinaire des crimes. Des victimes. Et des villes construites sur des décharges de produits hautement toxiques, et du travail dans les usines chimiques. Ces deux derniers éléments servent de déclencheurs pour des maladies, des handicaps, des morts. Chaque personnage raconte son histoire, avec des flashbacks très bien amenés. Comment la brutalité et la violence naissent, est-ce la ville, est-ce inscrit dans le destin depuis l'enfance ? La brutalité est décrite avec une puissance que j'ai rarement rencontrée. le style est fait de coups de poings extrêmement précis. Concis et nets. Comment ces gens vivent la violence et la cruauté dans leur vie ?
À part pour la nouvelle sur le basket, parce que je ne comprends rien au basket, j'ai beaucoup aimé ces récits, sortant de l'ordinaire. le style de Craig Davidson est d'une puissance rare. Je n'en suis pas encore remise.

Merci aux Éditions Albin Michel Terres d'Amérique pour leur confiance.

Ma note : 4,5 sur 5
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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