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Critique de boudicca


Âmes sensibles s'abstenir! Thomas Day nous propose ici cinq petites nouvelles d'une brutalité et d'une violence presque insoutenable. Inspirée de faits réels « La ville féminicide » nous plonge dans le cauchemars de la ville de Juarez, l'enfer sur terre pour les femmes dont plus de cinq milles ont déjà été enlevées, violées et assassinées. L'auteur nous entraine ensuite à la découverte de la prostitution africaine en Occident avec « Eros center » puis en Afghanistan avec « Nous sommes les violeurs », nouvelle spéculative visant à choquer le lecteur pour le faire réfléchir. Enfin, avec « Tu ne laisseras point vivre » et « Poings de suture » nous suivons pour quelques pages le parcours de deux jeunes femmes : Cassandra, exilée volontaire au Groenland et Samira, confrontée pour la première fois à la violence de son conjoint.

Des histoires fortes, dures, glaçantes, insoutenables souvent, on peut dire que T. Day sait comme s'y prendre pour marquer ses lecteurs! Mais le tout est écrit avec beaucoup de talent et les idées originales foisonnent : il est nécessaire de parler des femmes et de la violence qui leur est faite partout dans le monde, pourquoi pas par le biais de la fantasy? Tout en abordant le massacre des femmes de Juarez, le quotidien des prostituées africaines ou encore le sort réservé aux femmes afghanes en temps de guerre, l'auteur trouve ainsi le moyen de nous parler également de sacrifices aztèques ancestraux, de puissante magie africaine, de malédiction familiale, de chasse aux sorcières...

Les héroïnes de T. Day sont toutes très différentes les unes des autres mais on on retrouve chez elles la même force, la même volonté de vaincre. Qu'il s'agisse de Joy, africaine naïve embarquée dans la prostitution, Cassandra, jeune femme pour qui le sexe est loin de n'être qu'une partie de plaisir ou encore Sayeda et Samira, la première violée, l'autre battue mais qui surent malgré tout se reconstruire, l'auteur nous livre des portraits de femmes attachantes, touchantes et profondément humaines. Une lecture difficile donc mais nécessaire, le sujet de la violence faite aux femmes étant trop souvent passé sous silence. « Women in chains » a le mérite d'en parler, de façon originale certes mais non pas moins sérieuse. Un recueil poignant après la lecture duquel on ressort groggy et pas totalement indemne.
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