AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Meps


Meps
16 décembre 2023
Il m'arrive parfois de me dire à la lecture d'un auteur "Tiens ça me fait penser à du..." Ici, j'ai rapidement pensé à James Ellroy dont j'aime vraiment beaucoup les romans, ses "recréations historiques" où il comble les trous de l'Histoire par le romanesque, comme ses romans noirs où il explore les tréfonds de l'âme humaine. On est bien dans le "ça me fait penser à..." et pas forcément le "on dirait du...", je ne compare pas forcément les styles. Il y a une sorte de parenté dans les protagonistes, agents des services secrets, mafieux, intermédiaires douteux, politiques pas très recommandables. Un regard aussi sur la solitude des personnages, sur leur difficulté à entrer en communication avec les autres. J'ai particulièrement apprécié la façon de mener les dialogues où très souvent chacun n'écoute que soi et où on a parfois du mal à trouver dans l'autre une vraie réponse à ce que dit l'un.

Quand j'ai ce genre d'impression, j'aime bien aller faire une recherche combinée, et en effet, j'ai vu dans certaines interviews qu'Ellroy citait Delilo comme un des rares auteurs contemporains qu'il supportait de lire. Contemporains en effet, même si Delilo a une décennie de plus qu'Ellroy, en âge comme en bibliographie, l'un faisant ses débuts dans les 70 alors que l'autre ne le faisait que dans les années 80. C'est plutôt gommé par le fait qu'Ellroy s'intéresse beaucoup aux années 50 et 60 dans ses romans.

J'ai peut-être choisi le roman de Delilo qui s'apparentait le plus à du Ellroy puisqu'il aborde ici clairement le genre polar roman noir, ce qui n'est à ce que j'ai compris pas toujours le cas. L'intrigue tourne autour d'un film pornographique qui aurait été tourné dans le bunker d'Hitler juste avant la fin et que tout le monde s'arrache sans savoir vraiment ce qu'il montre ni même s'il existe. Il y aura des morts et de la violence, mais surtout une réflexion sur le rapport à la sexualité, sur la recherche (comme le souligne la citation que j'ai relevée), qu'elle soit celle du profit, du pouvoir, du plaisir ou plus profondément la recherche de ce que nous sommes quand tout s'est effondré.

Commenter  J’apprécie          600



Ont apprécié cette critique (60)voir plus




{* *}