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Critique de Korax


Un singulier périple dans New York. Une bonne part du récit se déroule dans une immense limousine blanche qui roule au ralenti quand elle n'est pas bloquée dans les embouteillages. Celui qui l'occupe ? Un richissime trader, cynique et malheureux. Il va de la limousine à un restaurant ou de la limousine à un hôtel. Il rencontre sa femme avec qui il a une relation pour le moins ambiguë. Il rencontre telle ou telle maîtresse. La limousine traverse aussi une émeute anticapitaliste, non sans accrocs. L'homme est de plus en plus désabusé. Au détour d'un dialogue avec la responsable du service « Recherche et analyse conceptuelle », on nous rappelle que le capitalisme est destruction créatrice (p. 89), reprenant ainsi sans le nommer la pensée de l'économiste Schumpeter. C'est peut-être là le coeur du capitalisme. C'est, en tout cas, je pense, le noeud du récit. Par une espèce de transposition, du système vers son acteur, l'antipathique héros du livre, Eric, mêle pathologiquement création et destruction. Il détruit en spéculant la fortune qu'il a constituée. Il fait de même avec celle de sa femme. Il va jusqu'à s'essayer au meurtre… L'atmosphère devient lourde. Tout se mélange : le cours du yen, les algorithmes informationnels, les relations de pouvoirs. Bien sûr, la critique de la finance est patente, mais, dans le détail, le lecteur, souvent, perd pied, l'incompréhension n'étant ici que le reflet de la pensée délirante du personnage principal. On pense à un autre auteur américain, critique du capitalisme financier, Robert Goolrick, notamment dans « La chute des princes » ; mais avec un peu moins de coke et une bonne dose de névrose en plus. Moins réaliste, plus onirique. Mais également efficace.
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