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Critique de Derfuchs


Libra, le signe de la balance en anglais, celui de Lee Harvey Oswald désigné comme le principal suspect de l'assassinat du Président Kennedy le 22 novembre 1963.
Suspect mais jamais reconnu coupable du meurtre de Kennedy. Bien des rapports, pourtant, désignent Oswald comme l'assassin.
Oswald sera abattu par Jack Ruby avant d'avoir pu être jugé.
Ceci pour la présentation de l'affaire Kennedy relatée des dizaines et des dizaines de fois depuis lors.
Don Delillo nous relate, ici, une certaine biographie d'Oswald, Kennedy n'étant que l'épisode final de la vie d'Oswald.
Engagé chez les marines à dix-sept ans il découvre, par des lectures, le communisme, qui ne le quittera jamais. Un passage en prison militaire, la vie au Japon, les femmes, la drogue et le jeu, puis il s'exile pendant trois ans en Union soviétique où il révèle certains secrets militaires américains. il épouse Marina puis rentre avec femme et enfant aux Etats Unis, sans avoir de compte à rendre aux autorités sur sa défection et son passage en terre communiste. Ce qui reste suspect.
Dans sa quête perpétuelle du communisme il tente de rallier Cuba, sans succès.
C'est ce parcours qui aura intéressé l'auteur plus que le geste d'avoir ou non tiré sur le président.
A la base il y a le ratage complet de l'épisode de la Baie des Cochons, amputable à Kennedy, et les morts tant américains que cubains anti Castro. Ce sera la goutte qui a fait déborder le vase et amènera l'exécution de Kennedy.
Oswald navigue là dedans de promesse en promesse et de ville en ville puisque l'endroit de l'exécution devait être tout autre que Dallas.
C'est ce personnage d' Oswald qui aura intéressé DeLillo, Oswald le mutique, Oswald l'inconstant, Oswald l'instable, Oswald le communiste. Mais peut-on raisonnablement compter sur Oswald?
Le roman écrit comme un polar avec tous les ingrédients nécessaires, gros bras, fourgues, policiers, politiciens de tout bord, anciens militaires et cubains revanchards, tous axés sur la suppression du président.
Le livre est remarquable tant pour l'écriture impeccable que pour le climat de l'époque rendu de main de maître par DeLillo dont il n'est pas utile de rappeler que le bonhomme sait écrire.
Une mention particulière pour le personnage de la mère d'Oswald qui, à chacune de ses interventions, parle comme si elle s'adressait à un juge. Porterait-elle, en elle, la responsabilité des actes de ses gamins? Elle qui n'aura de cesse de leur donner une éducation honnête.
Un grand livre.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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