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Citations sur Libra (18)

Etre heureux est un état de conscience, l'accumulation de petites sensations, jour après jour, minute après minute, quelque chose que l'on sent autant dans son système pileux et dans sa peau que dans son cœur.

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Je vais te dire ce qu'ils signifient, ces appareils enregistreurs en orbite qui peuvent nous entendre dans notre lit. Ils annoncent la fin de l'honneur. Plus les systèmes sont complexes, moins le peuple a de convictions. Nos convictions nous sont arrachées. Ces appareils vont nous rendre mous, inconsistants.

Page 117
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Carmine gérait les machines à sous. Carmine avait des prostituées qui travaillaient pour lui à partir d'ici jusqu'à Bossier City, un endroit où l'on peut attraper une maladie vénérienne rien qu'en s'appuyant à un lampadaire.

page 246
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Les yeux d'Oswald sont gris, bleus, marron. Il mesure un mètre soixante-quinze, un mètre soixante-dix-sept, un mètre quatre-vingts. Il est droitier, il est gaucher. Il sait conduire, il ne sait pas conduire. C'est un tireur d'élite, il tire mal. Branch a des arguments pour étayer toutes ces propositions, provenant de témoins sûrs et d'enquêtes officielles.
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Si Lee est une brebis égarée , et que c'est pour cette raison que vous ne voulez pas de lui dans le sanctuaire, cela ne correspond pas à la réalité de l'Eglise. Les bons n'ont pas besoin d'aller à l'église. Appelons-le, si vous voulez, un meurtrier. Mais ce sont précisément les meurtriers qui ont besoin de l'église.
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Si nous regardons de l'extérieur, nous supposons qu'un complot est la mise en action d'un projet. Des hommes anonymes, silencieux, au coeur dur. Un complot est tout ce que n'est pas la vie ordinaire. C'est un jeu intérieur, froid, précis, concentré, et à jamais séparé de nous. Nous représentons l'imperfection, nous les innocents, essayant d'extraire un sens grossier aux bousculades quotidiennes. Les conspirateurs ont une audace et une logique qu'on ne peut atteindre. Tous les complots reviennent toujours à la même histoire tendue d'hommes qui trouvent une cohérence dans un acte criminel quelconque.
Mais peut-être n'est-ce pas le cas (..) Le complot contre le Président était une suite d'incohérences qui pourtant parvinrent à prendre forme, à atteindre un résultat grâce, principalement à de la chance. Des hommes habiles et des imbéciles, des indécisions et de fortes volontés, et aussi des conditions atmosphériques.
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C’était un événement qui risquait de devenir plus important dans l'histoire que la mort de Jésus elle-même
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La première chose, c'est Kennedy mort.
La deuxième, c'est Oswald mort.
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C’était l’année où il prenait le métro d’un bout de la ville à l’autre, trois cents kilomètres de rail. Il aimait se tenir debout, à l’avant de la première voiture, les mains bien à plat contre la vitre. La rame fonçait dans le noir. Les gens, sur les quais des stations réservés aux omnibus, fixaient le vide, comme ils avaient appris à le faire depuis des années. Il se demandait vaguement, alors qu’il passait comme une flèche devant eux, qui étaient réellement ces gens. Son corps vibrait à l’unisson des vitesses de pointe. Ca allait si vite parfois qu’il se demandait si on n’était pas en train de perdre le contrôle. Le bruit atteignait des stridences douloureuses qu’il acceptait comme une épreuve personnelle. Une autre courbe délirante. Il y avait une telle charge de métal dans ce vacarme qu’il pouvait presque sentir un goût de fer sur sa langue, comme celui que découvre un enfant en portant un de ses jouets à la bouche.

Des ouvriers longeaient des voies secondaires en tenant des lanternes. Il essayait d’apercevoir des rats d’égout. Un dixième de seconde pour découvrir quelque chose dans sa totalité. Ensuite, c’étaient les craquements des freins dans les stations express où les gens s’entassaient comme des réfugiés. Ils franchissaient maladroitement les portes en se cognant au rebord de caoutchouc pour se frayer difficilement un chemin. Puis ils s’immobilisaient définitivement et regardaient, au-delà des têtes les plus proches, un extérieur ressemblant à un oubli volontaire.

Cela n’avait rien à voir avec lui. Il prenait le métro pour le plaisir.

149è Rue, les Portoricains. 125è Rue, les Noirs. C’est à la 42è Rue, après un tournant qui amenait un cri au bord des lèvres, que se faisait sentir la poussée la plus forte –attachés-cases, sacs à provisions, cartables d’écoliers, aveugles, pickpockets, ivrognes. Ca ne lui semblait nullement bizarre que le métro abrite plus de choses passionnantes que la ville célèbre située au-dessus. Il n’y avait rien d’important la-haut, dans ce bel après-midi, qu’il ne pouvait trouver sous une forme plus pure dans ces tunnels qui couraient sous les rues.
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Votre Honneur, je ne peux exprimer la vérité de cette affaire avec des oui ou des non. Je dois raconter toute l’histoire.
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