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Critique de boudicca


« Les Roméo et Juliette, c'est embrouilles à la pelleteuse garanties sur facture. » Triste constat qu'on doit à Agnès, jeune sorcière aux pouvoirs inhabituels qui se retrouve confrontée dans le cadre de son travail à toute une flopée de couples maudits bien décidés à officialiser leur union. L'affaire n'est déjà pas simple lorsqu'il est question d'humains, alors dans le cas de créatures surnaturelles je vous laisse imaginer le bazar. Parce qu'autant la perspective d'une union entre une licorne et un zombie peut bien faire marrer les lecteurs, autant la pilule a du mal à passer du côté des familles des tourtereaux. On avait déjà fait la connaissance d'Agnès lors d'un précédent roman (« L'Héritière ») dans lequel Jeanne A. Debats n'hésitait déjà pas à détourner certains codes du genre pour un résultat particulièrement plaisant. Et bien dites-vous que ce n'était rien comparé à ce deuxième tome qui se révèle encore plus déjanté. Premier bon point : tous les ingrédients de la bit-lit traditionnels sont bel et bien là mais assaisonnés d'une bonne dose de dérision et d'exagération. C'est bien simple, tout est lié au sexe ! L'héroïne y pense constamment (il faut dire aussi qu'elle est entourée de beaux spécimens pas franchement pudiques) et même ses investigations dans le cadre de son travail ne parviennent pas à la détourner du sujet puisqu'il y est question de résoudre le mystère de la disparition d'un god magique... Ça pourrait être très lourd et complètement raté mais l'auteur nous présente le tout avec un tel aplomb et un tel humour qu'on se laisse aisément prendre au jeu.

Agnès est pour sa part une héroïne attachante, davantage d'ailleurs que dans le tome précédent car plus mature et plus lucide (le côté « rondeurs plus ou moins assumées selon les jours » participe aussi, avouons-le, à la rendre d'emblée sympathique). Tout juste pourrait-on regretter parfois une trop grande passivité de sa part, notamment lors des scènes d'action qui donnent cela dit l'occasion de mettre Navarre en avant. A ceux à qui le nom du personnage n'évoquerait rien, je vous conseille d'aller fissa découvrir « Métaphysique du vampire » ainsi que les différentes nouvelles mettant en scène le caustique immortel. Quant à ceux qui seraient déjà familiers du personnage, vous apprécierez certainement les petits clins d'oeils à ses précédentes aventures. Les autres membres de l'équipe sont également très réussis, qu'il s'agisse de l'exubérante Zalia (roussalka de son état) et bien sûr de Géraud, gentleman aux manières irréprochables pour lequel j'avoue avoir un petit faible. le style de l'auteur est quant à lui toujours aussi plaisant : certaines des réflexions du protagoniste ne manquent par exemple pas de piquant, qu'elle s'exprime à propos de fidélité, de jalousie ou encore des ados qui en prennent (gentiment) pour leur grade (le côté prof, ça, je comprends). Jeanne A. Debats profite également de l'occasion pour aborder à plusieurs reprises les (gros) progrès qu'il nous reste encore à faire concernant l'égalité homme/femme : c'est dit avec humour et légèreté mais c'est dit.

Un deuxième tome plus qu'à la hauteur dans lequel l'auteur tente un pari plutôt osé mais finalement payant. On s'amuse beaucoup au cours de cette lecture que je ne peux que vous conseiller si vous voulez passer un agréable moment de détente. Inutile de préciser que je serais plus que ravie de retrouver Agnès et Navarre pour de nouvelles aventures...
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