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Critique de virginie-musarde


Ce que j'aime chez Julia DECK, c'est la facilité avec laquelle elle parvient, au travers de ses romans, à être piquante-mordante tout en jouant sur des faits de société, introduisant un zeste de second degré qui place ses écrits dans une perspective singulière.

Si dans "Monument national" on s'interroge sur la supposée identité de cette gloire vieillissante (Serait-ce Belmondo ? Johnny Hallyday ?), et que c'est extrêmement amusant d'établir des parallèles, des recoupements par rapport à ce qu'on connaît des potins people, il n'en reste pas moins que Julia Deck évoque des faits de société et, entre autres, notre relation au monde contemporain (la diffusion de la vie privée sur Instagram et les réseaux sociaux, la communication de nos dirigeants, la mixité et l'inclusion sociale, etc..).

Bien loin de n'être qu'une simple pochade, les tribulations des personnages sont le reflet de notre société, de ses tracas sociétaux, de l'opposition monde réel/monde rêvé (peut-on ici oser le rôle d'Instagram qui transforme tout ce qui se photographie ?)

Certes, l'ensemble peut sembler tenir du vaudeville. Mais s'avère au final plus fin qu'une lecture au premier degré ne semble l'imposer..Si l'on connait un peu Julia Deck, et surtout si l'on s'interroge sur l'actualité et la communication (officielle ou individuelle), sur les antagonismes sociaux qui font le régal des futurs candidats à l'Elysée, il y a de quoi lire entre les lignes.

D'un point de vue narratif, c'est le regard de Joséphine, fillette asiatique de 7 ans, qui impulse le roman et ce n'est certainement pas anodin ; cela fait écho à la neutralité/fragilité du témoignage d'une enfant, supposément en dehors de toute influence extérieure (et c'est probablement un écran de fumée entre ce qui s'est passé et ce qu'on en apprendra, entre les acteurs et les "lecteurs").

Je me suis amusée à deviner "QUI", comme sans doute beaucoup de lecteurs même peu férus de potins people, mais j'ai surtout aimé, une fois encore, comment Julia DECK, par-delà les apparences, réussit à interroger sur nos moeurs contemporaines et notre rapport à l'information.
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