A force de fréquenter plages, terrasses de pizzaioli portuaires, promenades sur front de mer, je croyais tout savoir des mâles italiens.
On les dépeint entreprenants. Dragueurs impénitents. Charmeurs invétérés. Toujours disposés à courir le cotillon. Magiciens du verbe. Amants irrésistibles. Champions du monde. Vainqueurs incontestables et incontestés des olympiades de l'amour. Toutes catégories confondues.
Mon Paolo, pas un battant. Timide. Réservé. Vraiment le genre disparu. A protéger d'urgence.
Il me faudra une patience infinie.
Ce sera dur.
Très dur...
Chacun s'excite sur son puzzle, exécutant brillamment une partition somme toute similaire. L'un écrivant des couleurs, l'autre peignant des mots. Construisant au fur et à mesure la vision du monde qui les habite. Parachevant ce qui deviendra un tout indissociable. Leur chef-d'œuvre.
Alors, ils enlèvent leurs lunettes noires. C'est préférable pour converser entre personnes de qualité, entre gens qui s'apprécient et qui s'estiment. Voir le regard de l'autre quand on échange des paroles aussi décisives. Respecter l'autre quand on a l'audace de vouloir pénétrer dans son existence.
L'exactitude est la politesse des âmes bien nées. Au dixième de seconde près, entrent en scène nos personnages principaux.
La fleur vient côté jardin, naturellement.
Le prince charmant, côté cour, évidemment.