Citations sur Traques fatales, voile noir sur le Poitiers Volley (5)
– Votre enquête, c’est un vrai tourbillon. Si j’arrive à bien ficeler les choses, le lecteur se retrouvera pris dedans comme vous l’avez été. Ce sera un bel hommage à votre héroïsme… et à celui de vos hommes, bien sûr.
Il m’a dévisagé un instant comme s’il me voyait pour la première fois et s’est adressé à moi en enfilant maladroitement son duffle-coat :
– Je ne dis pas ça pour flatter votre amour-propre, mais vous faites un fichu métier ! Il faut que les gens sachent ce que vous devez parfois endurer.
J’ai eu un petit rictus sceptique :
– Je crois qu’ils s’en doutent mais qu’ils s’en moquent, ai-je rétorqué. Ce n’est pas leur problème, à chacun sa croix.
Il m’a écoutée sans m’entendre.
Puis il a décidé qu’il en avait assez entendu. Il a coupé son dictaphone, a rangé son carnet à spirale et s’est levé comme si je n’existais plus. Il était déjà dans son histoire. Un instant, j’ai même cru qu’il allait partir sans me dire au revoir. Il n’en a rien fait, bien au contraire.
Durant cette semaine de folie, j’ai pu observer à la loupe l’alchimie de l’intelligence mise au service d’une mauvaise cause. Jusque-là, je n’imaginais pas que l’esprit humain puisse être aussi complexe et machiavélique. Tant que l’on n’a pas vécu la chose soi-même… Heureusement, un jour, tout s’arrête, même le pire !
Je me suis épanchée devant ce parfait inconnu sur mon voyage intérieur, celui qui a transformé mon regard sur le monde et sur ma vie. Je lui ai raconté un bout de mon histoire personnelle, faite de ma chair blessée, de mes erreurs… et j’ai même levé le voile sur certains de mes secrets.