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"Je veux partir faire une école de danse".Lors du repas familial, Louise a osé exprimer son envie. Autant dire que le sujet est délicat. Sa mère, Camille, est une ancienne danseuse... Quant à son père, il n'entend pas laisser Louise partir pour tenter ce rêve qu'il estime illusoire. Les barreaux seront difficiles à briser.
Je découvre chez Nathan BD cette jolie collection Poéstrip qui a comme objectif de proposer des variations graphiques autour de poèmes. Ici, Bérengère Delaporte met en scène une fiction inspirée par "La panthère" de Rainer Maria Rilke.La cage dans laquelle elle est enfermée protège t-elle la panthère où bien la prive t-elle de liberté ? 
La métaphore avec les violences psychologiques, l'oppression au sein du foyer familial est forte. Avec son dessin très libre et expressif, Bérengère Delaporte, montre ce qu'on ne voit pas en exprimant le ressenti de Louise à travers son regard d'adolescente. Les pages sont vivantes et emportent le lecteur dans un combat pour la liberté, l'émancipation.
Ce très beau petit livre est une jolie entrée vers la poésie. "La Panthère" est retranscrite en épilogue et Bérengère Delaporte explique les coulisses de sa variation graphique. C'est pour moi à la fois une belle idée de collection et une excellente découverte !
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Les éditions Nathan lancent une nouvelle collection de romans graphiques, où les auteurs s'inspirent d'un poème marquant pour en proposer une variation graphique. Grande échappée est le premier né.
Pour cet album, une variation graphique du poème « La panthère » de Rainer Maria Rilke nous est proposée par Stéphanie Delaporte.
Ce roman graphique est un véritable uppercut. Il lève le voile sur les violences psychologiques et sur l'enfermement conjugal.
« Les violences psychologiques sont autant de barreaux à une cage invisible. Et lorsqu'on sait que les coups qui laissent des bleus font déjà difficilement réagir l'entourage, que dire de ceux qui ne laissent de traces que sur l'âme. »
Bérengère Delaporte.
C'est au travers du regard de Louise, une adolescente de dix-sept ans, que nous découvrons le lynchage psychologique dont est victime sa mère Camille.
La scène d'ouverture a lieu dans un zoo. Louise, se retrouve avec son petit frère et ses parents devant la cage d'une panthère apathique. Vincent, le père, placé derrière Louise lui précise que la panthère est enfermée pour son bien, pour la protéger. Louise ne voit pas les choses de la même façon, si la panthère est enfermée, c'est uniquement pour le bon plaisir des hommes. Cette scène du zoo est, on s'en rendra compte plus tard, une métaphore de la vie de Camille.
Lorsque Louise annonce à ses parents qu'elle veut prendre son envol et intégrer une école de danse tout comme sa mère avant elle, Vincent son père s'y oppose violemment et renvoie Camille à sa propre situation de danseuse ratée, de bonne à rien et de boulet financier. Louise, ayant par hasard surpris cette conversation entre ses parents, se rend compte de l'emprise dont est victime sa mère et va tenter de l'aider à se libérer.
Les illustrations sont à l'image de la collection : poétiques. le dessin transmet des émotions et propose des métaphores visuelles de par la couleur. Tout l'album est en lavis bleu et gris-noir sauf la panthère et la chevelure de Camille qui sont jaune vif.
Voici un album a le mérite de faire entrer la poésie dans le monde de la bande dessinée.

« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Nathan bande dessinée pour cet envoi. »
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La banalité de la toxicité masculine illustrée. le fait que ce soit une inspiration issue d'une poésie est un petit bonus. Pas de leçon de morale ici, juste un constat : beaucoup d'hommes sont toxiques sans le savoir, sans le conscientiser, sans le vouloir. Les échelles et les degrés diffèrent mais la conséquence est la même : la (ou le) compagne en souffre, la famille aussi. C'est un petit ouvrage destiné à ouvrir certains yeux. du moins je l'espère.
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Une adaptation toute personnelle du poème de "La panthère" de Rainer Maria Rilke.

Dans cette bd, les vers prennent vie sous le dessin de Berangère Delaporte pour nous donner une porte d'entrée vers un univers beaucoup moins poétique, celui de la violence psychologique.

L'intimité d'un couple et d'une famille mais aussi son rapport au monde extérieur sont mis en évidence par des planches en noir et blanc dans lesquelles une panthère transparait par moment, seule couleur dans ces ténèbres familiales. Les métaphores visuelles fonctionnent. Les planches sont fortes, bien pensées pour exprimer l'enfermement, les émotions et les contradictions des protagonistes.

D'un point de vue narratif, quelques faiblesses. La prise de conscience opérée par la mère suite aux échanges avec sa fille est un peu rapide, ne témoignant pas du long processus souvent nécessaire pour parvenir à partir et des nombreux va et vient présents dans ce type de situation. Cet écueil de l'histoire permet cependant de rendre la lecture accessible au plus grand nombre (dont le public adolescent). La bd pose avec sensibilité les bases pour pouvoir ensuite approfondir le sujet des violences psychologiques et échanger.

Le pari est tenu pour ce tome de la série PoésTrip de Nathan, nous faire découvrir la poésie autrement.

Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Merci à Lecteurs.com et aux Editions Nathan pour l'envoi
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Le principe de cette nouvelle collection dont "Grande échappée" est le premier titre, est de proposer une variation sur un texte poétique. Ici, c'est le poème de Rilke, "la panthère", qui sert de point de départ pour nous raconter la relation conjugale violente et toxique que vit Camille. Sa fille, Louise, adolescente, se rend compte du comportement pervers de son père, qui rabaisse sans cesse Camille, trouve n'importe quel prétexte pour la dénigrer et lui faire vivre un enfer alors qu'en société il apparaît comme le père et le mari idéal. Les dessins sont vifs et "efficaces", les couleurs dominantes, jaunes et noires, évoquent la panthère du poème, et le motif de l'enfermement, avec les lignes noires qui viennent emprisonner les personnages, est bien présent. La mise en situation de la panthère au zoo dans les premières vignettes est une métaphore de l'emprisonnement de Camille.
Sans révéler la fin, le titre évoque cependant une émancipation et un pas vers la liberté. Une bd qui peut mettre mal à l'aise mais qui interpelle et ne laisse pas indifférent. J'ai beaucoup aimé le principe de cette collection et surveillerai la parution des prochains titres.
(lue dans le cadre du prix Orange de la bande dessinée, merci aux éditions Nathan pour cet envoi !)
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Difficile de trouver les mots pour retranscrire ce que je ressens
Tristesse
Devant ces événements familiaux
(Je constate que je lis énormément sur de tels drames)
Mais heureusement la tristesse ne m'a pas broyé
Bien au contraire
Car c'est l'espoir avant tout qui habite cet ouvrage
Je ne peux en dire davantage sans trop en dévoiler
~
J'ai apprécié le cheminement de l'intrigue pour arriver à son final
J'ai adoré cette relation mère-fille
J'ai succombé aux planches teintées de poésie
En somme, j'ai aimé ma lecture
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Louise aime danser : cette passion, elle la partage également avec Camille, sa maman. Un jour, elle annonce à ses parents son souhait d'intégrer une école de danse. Mais, contre toute attente, Louise se heurte à un étrange refus. S'ensuit une effroyable dispute qu'elle surprend entre ces derniers, son père Vincent invectivant sa maman n'ayant pas voix au chapitre. Prenant conscience de la violence verbale exercée par son père à l'encontre de sa mère, Louise choisit d'entrer en rébellion contre lui, avec un objectif : ouvrir les yeux de sa mère afin de l'inciter à fuir cette emprise destructive.

« Pourquoi elle reste alors? »

Grande échappée fait partie de la nouvelle collection de romans graphiques d'inspiration poétique, Poéstrip, répondant à un principe audacieusement novateur : « un poème, un déclic, un roman graphique » ! Cet album se veut une variation graphique autour du poème La Panthère de Rainer Maria Rilke qui aborde les notions de l'enfermement et de l'épuisement de la panthère. Bérengère Delaporte file donc la métaphore puisque la maman de Louise (aux cheveux blonds, parallélisme avec la couleur jaune de l'animal) se retrouve prisonnière d'une relation toxique et victime d'une maltraitance psychologique puisque son compagnon la rabaisse en permanence. L'autrice dénonce avec finesse la violence verbale, aussi meurtrière que la violence physique, ainsi que les conséquences sur l'entourage proche. La scène introductive au zoo, où le père justifie froidement la captivité de l'animal, donne le ton : « C'est pour son bien qu'elle est enfermée ». L'attitude courageuse de Louise qui entreprend de dire les choses sans détours à son père tranche avec le comportement des amis qui ne veulent pas voir et/ou pensent que tout va bien. La BD comporte des planches très fortes : celle du visage en morceaux de la maman, celle où des barreaux se superposent à l'image de la maman fatiguée, tête baissée, et celle qui révèle comment l'humiliation s'est progressivement mise en place et a été acceptée (pages 52-53). le dessin souligne la duplicité du père bourreau en privé qui infantilise la mère : couleur sombre, figure du serpent (langue qui fourche), attitude accusatrice avec le doigt pointé et le regard dur. À la fin de l'album, on a accès aux « coulisses » (confidences de Bérengère Delaporte, bibliographie, vidéos, playlist, storyboard).

Grande échappée est une lecture graphique nécessaire, bouleversante et libératrice !
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Je referme ce livre assez bouleversée,
Grande échappée, c'est le récit malheureusement banal de la masculinité toxique, ou comment un homme peut « enfermer » sa femme sans même qu'elle s'en rende compte, à coups de mots et de mauvaise humeur. Dans ce beau roman graphique, Louise, jeune adolescente, va ouvrir les yeux de sa mère et c'est aussi une belle histoire d'amour mère-fille.
La collection Poéstrip est composée d'adaptations très libre de poèmes. Ici, c'est La panthère de Rainer Maria Rilke qui a inspiré à Bérangère Delaporte cette histoire de femme féline, libre mais enfermée. Je lis très peu de poésie car j'ai souvent du mal à en être touchée mais lire ces vers après la bande dessinée m'a permis d'en avoir une toute autre proche. Je suis très curieuse de découvrir les autres volumes de cette collection.
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