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Critique de michfred


J'aime Chloé Delaume. Son goût du baroque, sa folie maîtrisée, son auto dérision salutaire, son humour trash, sa virulence féministe et son goût paradoxal pour les histoires d'amour impossibles.

Pauvre folle prend l'allure d'un puzzle patiemment assemblé le long d'un trajet en train pour Heidelberg. La narratrice attend de cet assemblage douloureux, laborieux, une réponse ou à tout le moins un éclairage sur sa vie empêtrée depuis trop d'années dans un amour sans issue, romanesque, littéraire et addictif pour un homme qui ne l'aimera jamais "dans la vraie vie".

Un hommage au narrateur de la Modification qui change le cours de sa vie sentimentale en allant de Paris à Rome?

Beaucoup moins cérébral que le livre de Butor et arraché tout vif par lambeaux sanglants à sa propre vie, celui de Chloé Delaume repart de l'épisode fondateur auquel elle revient dans la plupart de ses livres: l'uxoricide , sous ses yeux d'enfant de neuf ans, d'une mère chérie par un père abhorré. Lequel père après l'avoir visée longuement finit par retourner contre lui-même son revolver.

On deviendrait folle à moins.

Chloé se contente d'être un peu barge, un peu punk, un peu pute mais assez franchement bipolaire.
Vie sentimentale, on s'en doute‚ bien chaotique. Mais vie. Vie comme vivante.

Jusqu'à l'apparition, à la Villa Médicis, du gay Chevalier dont elle se hâte de devenir La Dame d'amour lointain. Une relation échevelée, épistolaire -mais le courriel imprime son rythme moderne et infernal à leurs échanges. Une obsession. Une addiction. Et comme sous acide une déconnexion du réel.

Retour à la case folie?

La Pauvre folle a plus d'un tour dans son sac et surtout, dans son sac, une plume, à pourfendre joyeusement tous les dragons ( virils‚ lesbiens ou gays) de la planète....

Un peu foutraque mais plein d'énergie et de style. Un plaisir.

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