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sur 293 notes
°°° Rentrée littéraire 2023 #24 °°°

Clotilde prend le train pour Heidelberg. Cela fait dix-sept mois qu'elle est prise dans un tourbillon émotionnel depuis que son ex, son grand amour, est revenu dans sa vie, jusqu'à en devenir folle tant il brûle et s'échappe. Elle choisit l'itinéraire le plus long possible afin de prendre le temps de réfléchir à la situation, de crever l'abcès et une décision pour avancer, ne plus être submergée, l'occasion d'ordonner sa vie à cinquante ans.

Sujet banal, certes, mais piqué d'une magnifique idée, furieusement poétique, puisqu'on voit Clotilde, comme dans un film de Cronenberg, extirper littéralement de son crâne ses souvenirs les plus marquants sous la forme de petits corps solides qu'elle dispose sur sa tablette de TGV  : certains souvenirs sont en grappe, d'autres isolés, elle les prend entre ses doigts, les triturent, certains palpitent, certains sont métalliques, d'autres gluants, scintillants, couleur sang.

Dans cette autofiction qui abandonne le « je », Clotilde est le double assumée de Chloé Delaume, pas de fausse barbe. Ce sont les premiers chapitres qui m'ont le plus transportés, ceux de l'enfance et adolescence de Clotilde avec le traumatisme fondateur : celui du meurtre de sa mère par son père qui se suicide ensuite sous ses yeux d'enfant (magnifiquement racontée dans le Cri du sablier, le roman qui m'a fait découvrir et suivre cette écrivaine, un choc dans mon parcours de lectrice). Chloé Delaume arrive à toucher tout en étant cru, trash et drôle pour raconter une jeune fille puis femme étrange, suicidaire, diagnostiquée bipolaire, se prostituant sans aigreur.

Elle explore ainsi les effets de ce féminicide maternel sur sa psyché et ses échos sur sa vie amoureuse de quinquagénaire depuis ce rapport déglingué aux hommes. C'est terrible de voir une femme lucide, aguerrie aux feux de l'amour tomber à nouveau dans le panneau, s'entêter, avancer les yeux bandés sous l'emprise d'un amour obsession-addiction-déni qui se fracasse au réel mais qu'elle trouve sublime et qu'elle a envie de vivre malgré sa toxicité, ad nauseam.

Plus largement, à travers son alter ego, elle interroge de façon percutante toutes les questions féministes contemporaines au temps de MeToo, et notamment les dissonances entre un féminisme quasi misandre ou du moins anti-phallocrate et une hétérosexualité difficile à changer (« comment ne pas se dire je couche avec l'ennemi, et se projeter tondue à la Libération ? Clotilde tenait autant à ses cheveux qu'à la chute du patriarcat. »)

Pauvre folle peut se lire comme un condensé de l'oeuvre de Chloé Delaume. C'est souvent très fourre-tout tant il y a de thématiques, foutraque aussi même si on sent que l'autrice sait où elle va. La partie « histoire d'amour toxique sous emprise » est trop longue, mais étonnamment, cela ne m'a pas gênée tant le texte est porté par la virtuosité jubilatoire de l'écriture.

Depuis toujours, j'adore l'écriture de Chloé Delaume qui possède un style unique, inventif, doté d'une spectaculaire sorcellerie langagière qui provoque admiration et enchantement tout en célébrant le pouvoir des mots. C'est le genre de roman dont on a envie d'extraire mille citations, tant pis si l'intrigue en elle-même passe très loin après.

Pauvre folle est une ode à la littérature, celle qui sauve de toutes les épreuves depuis le choc esthétique de Clotilde lisant Ophélie de Rimbaud, celle qui fait se sentir vivant, celle qui, par exemple, fait revivre le souvenir de la mère assassinée :

« Les pensées morbides y poussaient à foison, bouquets d'orties, ronces barbelées. Clotilde les expulsait par l'encre, papier griffe tatoué, ses cahiers à spirale plus noirs qu'une obsidienne. Quant Clotilde écrivait, elle avait l'impression que, quelque part, revivait sa mère. Qu'à part la poésie, sa mère n'était pas morte, ne pouvait pas mourir. Elle lui avait transmis les secrets de la métrique, les battements du coeur de Clotilde martelaient la rythmique du moindre alexandrin.(…) L'esprit de la défunte faisait office de muse, la transe était ouatée et légèrement humide, comme le ciel du 30 juin juste après dix-neuf heures. »
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Comme moi, vous devez probablement avoir des auteurs dont vous ne ratez aucune de leurs nouveautés. Pour moi, mon écrivaine chouchou c'est Chloé Delaume. Ses mots résonnent en moi comme jamais. Son parcours chaotique, son enfance traumatique, ses souffrances psychiques me ressemblent tant et plus. J'attendais donc avec grande impatience le prochain livre de cette auteure.

Le personnage central n'est autre que Clotilde. La pauvre folle qui n'aime ni les enfants ni les hommes, ni le réel, Clotilde "flotte en société comme l'ombre d'un astre mort", elle vit seule dans son petit appartement parisien avec son chat siamois Citrouille. Et puis ses petites pilules car Clotilde souffre de bi-polarité. Clotilde est aujourd'hui une femme déboussolée et perdue dans un train qui, de gare en gare, l'emmène à la fin du monde... Elle doit régler son histoire de coeur avec Guillaume, homosexuel, une histoire toxique qui l'a probablement rendue folle et qui la ronge depuis des années.

Elle plonge dans le puits sans fond de sa mémoire pour tirer à la surface les cicatrices qui l'habitent. Elle fait appel aux souvenirs d'une enfance meurtrie et retrace méthodiquement l'origine de sa bi-polarité, marquée par le féminicide tragique de sa mère quand elle avait dix ans. le thème omniprésent de la santé mentale est un fil conducteur récurrent dans les livres de Chloé Delaume (comme son enfance fracturée dans "Le cri du sablier" et ses pulsions suicidaires dans "Eden matin midi et soir"). Sous le couvert d'un pamphlet sociologique, médical ou même féministe, l'auteure dissèque le psyché complexe de Clotilde.

La première partie du livre, centrée sur les troubles mentaux déchirants de Clotilde, m'a indubitablement captivée.

Cependant, la suite m'a plongée dans une perplexité croissante. L'auteure semble se perdre dans un enchevêtrement confus de sujets variés (le célibat, la sonorité, les mouvements metoo et LGTB, l'homosexualité, la prostitution, l'amour toxique,...), tout cela grouillant anarchiquement sans suivre une trame littéraire cohérente.

L'auteure se disperse à mon sens à tous vents. La vie détaillée de Clotilde semble perdre toute connexion avec sa maladie au fil des pages. le côté médical disparait pour faire apparaitre une héroïne sexiste, qui juge, qui broie, qui un jour déteste les hommes pour ensuite tomber raide dingue d'un homosexuel.

Malgré ces réserves, j'ai retrouvé la plume audacieuse et provocatrice typique de Chloé Delaume qui manie les mots comme des armes et joue avec les codes traditionnels du genre littéraire avec une facilité déconcertante. Sa prose audacieuse résonne contre les murs; elle fait couler le sang des mots sur le papier; elle balance entre réalisme cru et beauté sordide; elle assombrit tout sur son passage. Certains passages offriront un certain réconfort à ceux qui souffrent de pathologies mentales tandis que d'autres défieront les conservateurs puritains un peu trop frileux.

"À user ses souvenirs on ne peut pas être vivant : le cimetière des amours mortes est son seul horizon, dans sa cage thoracique s'épuise son coeur zombie."

Lien : https://coccinelledeslivres...
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Un livre totalement déroutant, et chose rare de ma part je peux dire que j'ai vraiment détesté, un véritable calvaire à lire, mais je suis allée jusqu'au bout, un grand ouf à la fin. Avant toute polémique cela reste mon ressenti, et vous laisse le découvrir. J'ai du passer à travers quelque chose.
Clothilde, entame, un long voyage en train pour essayer de reconstruire sa vie, tel un puzzle. Orpheline trés jeune, son côte psychique est atteint, elle vient d'être diagnostiquée bipolaire., une relation toxique avec Guillaume qui est gay .Une vie qui part en vrille, et moi aussi je me suis perdue dans l'histoire et impossible de me reconnecter.
Il ressort que des points négatifs de cette lecture, c'est vraiment difficile de faire un retour.
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L'histoire pourrait être terriblement banale : une jeune femme égrène dans le train qui l'emmène à Heidenfeld les souvenirs de ses amours passées, tout en attendant la fin du monde.

"Trop tard, chacun est au courant, alors elle se demande comment font toutes ses bouches pour prononcer encore sérieusement le mot Avenir.",


avec mélancolie, avec colère, avec désespoir, avec toute une gamme de sentiments négatifs. Décrit de cette façon, on a déjà perdu une partie des lecteurs potentiels. Mais voilà : c'est sans compter la magie qui imprègne chaque mot, chaque phrase de ce récit enchanteur.

Car tous ces malheurs, ces bleus à l'âme que ne manquent pas de générer un sentiment de tristesse, se transforment par le langage en un récit plein d'humour, de poésie, de joutes oratoires jubilatoires, qui font sourire, et parfois, même rire pour ce qu'il ose dire (je n'écouterai plus jamais Wannabe des Spice girls de la même façon !)

Le propos se permet même de devenir sérieux, faisant appel à la neurophysiologie :

"Ça vaut le coup d'attendre au mieux vaut-il tout de suite arrêter les conneries ? L'amygdale basolatérale et le cortex préfrontal dorsomédian s'apprêtaient à lancer le choix de l'évitement, quand une vague d'entêtement balaya à leur message. Ce qui se passait complètement au sein de son ciboulot, les neuroscientifiques n'en n'ont peut-être pas la clé."

Ce qui n'empêche pas Chloé Delaume d'aborder sans concession les thèmes porteurs de la littérature et de la vie en société de notre époque : #meetoo, sexualité, et statut de la femme.


C'est brillant, drôle, déjanté. Un vrai bonheur.

233 pages Seuil Août 2023
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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J'aime Chloé Delaume. Son goût du baroque, sa folie maîtrisée, son auto dérision salutaire, son humour trash, sa virulence féministe et son goût paradoxal pour les histoires d'amour impossibles.

Pauvre folle prend l'allure d'un puzzle patiemment assemblé le long d'un trajet en train pour Heidelberg. La narratrice attend de cet assemblage douloureux, laborieux, une réponse ou à tout le moins un éclairage sur sa vie empêtrée depuis trop d'années dans un amour sans issue, romanesque, littéraire et addictif pour un homme qui ne l'aimera jamais "dans la vraie vie".

Un hommage au narrateur de la Modification qui change le cours de sa vie sentimentale en allant de Paris à Rome?

Beaucoup moins cérébral que le livre de Butor et arraché tout vif par lambeaux sanglants à sa propre vie, celui de Chloé Delaume repart de l'épisode fondateur auquel elle revient dans la plupart de ses livres: l'uxoricide , sous ses yeux d'enfant de neuf ans, d'une mère chérie par un père abhorré. Lequel père après l'avoir visée longuement finit par retourner contre lui-même son revolver.

On deviendrait folle à moins.

Chloé se contente d'être un peu barge, un peu punk, un peu pute mais assez franchement bipolaire.
Vie sentimentale, on s'en doute‚ bien chaotique. Mais vie. Vie comme vivante.

Jusqu'à l'apparition, à la Villa Médicis, du gay Chevalier dont elle se hâte de devenir La Dame d'amour lointain. Une relation échevelée, épistolaire -mais le courriel imprime son rythme moderne et infernal à leurs échanges. Une obsession. Une addiction. Et comme sous acide une déconnexion du réel.

Retour à la case folie?

La Pauvre folle a plus d'un tour dans son sac et surtout, dans son sac, une plume, à pourfendre joyeusement tous les dragons ( virils‚ lesbiens ou gays) de la planète....

Un peu foutraque mais plein d'énergie et de style. Un plaisir.

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Je n'avais pas encore lu Chloé Delaume, prix Médicis en 2020, c'est chose faite avec Pauvre folle, que j'ai adoré.

L'autrice se plaît à parler d'elle-même dans le genre autofiction loin d'être ennuyeux mais qui déborde au contraire de vitalité par sa construction orfèvre et une mise en scène virtuose. Une lecture idéale pour commencer cette nouvelle année.

J'ai craqué pour la fringance du style et l'art de se mettre en miroir pour raconter une histoire d' amour impossible qui se réinvente par le jeu des lettres et de la littérature.

C'est un voyage épique et parfois cruel au royaume désenchanté de Clotilde, une reine sans couronne mais qui réussit à se sauver du mauvais sort. L'humour, l'auto-dérision côtoient souvent le tragique. C'est ce duo détonant entre amusement et vérité acide qui fait mouche à chaque page et rend Clotilde, à la fois désarmante et attachante.
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Mon deuxième Chloé DELAUME après le coeur synthétique que j'avais aimé malgré quelques réserves.

Celui-ci nourrit la controverse, ce qui ne m'étonne guère en le refermant.
J'ai trouvé le début flamboyant : Clotilde presque quinquagénaire, prend le train pour Heidelberg et déroule ses souvenirs sur la tablette du TGV, au sens propre comme au sens figuré, car elle extrait de sa tête des substances, des objets et en profite pour dérouler les souvenirs.
Ce voyage en train est en effet l'occasion de revenir sur son parcours, depuis l'enfance avec une mère adorée qui a été assassinée sous ses yeux par son père, l'adolescence triste chez une tante dans une banlieue sinistre, les débuts de la bipolarité, ses aventures volcaniques et brèves, sa passion pour la poésie, jusqu'à aujourd'hui et un chagrin d'amour qui semble insurmontable. Tout cela n'est pas très joyeux me direz-vous. Et bien, malgré la gravité des sujets, l'auteure a toujours beaucoup d'humour et d'autodérision et j'ai dévoré cette première partie que j'ai trouvée magnifique et écrite avec une très belle plume.

Et puis, elle poursuit son récit par un coup de foudre pour un gay, leurs échanges épistolaires, son obsession pour cet homme avec qui l'écrit est au coeur de l'histoire et de l'attachement. Et rapidement, pour moi, la machine s'est enrayée, j'ai trouvé cela long, trop long, et je ne me suis guère passionnée pour leur histoire de elleetlui.

Alors je ne vais rejoindre ni les avis dithyrambiques, ni les critiques exécrables et je vais adopter le « oui mais » !

Oui le style est souvent superbe, l'émotion est forte lorsqu'elle parle de son enfance brisée et de sa jeunesse et j'ai parfois ri aux éclats parce que son humour trash me plaît beaucoup. Peu importe que l'ensemble soit parfois « foutraque », cela ajoute même du charme.

Mais que de longueurs lorsqu'elle s'attarde sur sa passion pour un homme qui ne la désire pas et qu'elle part dans des disgressions sur les hommes post metoo.

Le récit est manifestement totalement autobiographique même s'il est écrit à la troisième personne. Je vais suivre les conseils de Kirzy et lire le cri du sablier car même avec ces réserves, j'aime cette auteure, sa belle plume et son humour ravageur.
Merci à Babelio et Masse critique pour l'envoi
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" Après que sa mère eut été changée en cadavre, avant que son père ne se colle le canon de l'arme sous le menton; ça c'est passé entre les deux. Clotilde durant plusieurs secondes, tant de secondes que l'éternité, a été mise en joue. Mise en joue par son père, pupilles dans pupilles, fusil de chasse pointé. Une longue hésitation, puis elle fut épargnée, rien sur le plan physique. Mais d'un point de vue psychique la balle est bien partie. C'est le dedans de la tête qui a été touché, le dedans qui a explosé, sur les parois de son crâne, il y en avait partout."
Comment ne pas avoir un psychisme "éclaté "après un tel traumatisme. Après ce tsunami Clotilde est placée chez sa tante qui la déteste. Parfait pour une bonne reconstruction!
Clotilde nous emmène à Heidelberg où elle décide d'aller en train . Un long voyage qui devrait lui permettre d'assembler les pièces du puzzle de sa problématique amoureuse.
Clotilde n'aime pas les hommes,( voir ci dessus, ça se conçoit !), ni les enfants"parce qu'aucun d'eux n'est conscient de sa chance de ne pas être elle".
Elle est peut-être bisexuelle, mais la solution serait sûrement de devenir "politiquement" lesbienne ( et oui..!)pour ne pas avoir à faire jouir les hommes.
Elle rencontre et vit une histoire bien charnelle avec Guillaume qui dit à qui veut l'entendre qu'il est"pédé". Ils sont très fusionnels intellectuellement. le hic c'est que Guillaume vit avec un bel argentin. Cette histoire est une aubaine : elle n'a plus de relation avec les hétéros ! ( vous me suivez ?)
Guillaume disparaît puis revient et là Clotilde ne sait plus où elle en est . D'où le voyage pour réfléchir...
J'oubliais, elle est bipolaire, suicidaire, avale pas mal de médicaments et fume un peu n'importe quoi.
Elle a également eu une période de prostitution où elle est devenue spécialiste des masos, donc domination sur les mâles ! (ouf...!)
Pourquoi suis-je allée jusqu'au bout de ce genre de roman (très autobiographique) ?Je culpabilisais un peu de ne pas avoir terminé mes deux précédentes lectures.
Le style aussi peut-être? Chloé Delaume écrit très bien.
Ces livres écrits par des féministes intégristes ( comme" Cher connard") desservent les féministes, le monde LGBT, les hommes...Voir la perversion à tous les coins de rues a des effets ... pervers.


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Chloé Delaume est une écrivaine reconnue dont je ne n'avais pas encore rencontré la plume. Des retours que j'avais vu sur ses précédents livres, ressortait une originalité qui m'attirait fortement. Et je n'ai pas été déçu !

Malgré l'emploi de la troisième personne, l'autrice nous fait entrer dans la tête de Clotilde. Durant un voyage en train, elle nous expose le dilemme auquel elle est confrontée. Elle est amoureuse d'un homme mais leur amour est voué à l'échec. Elle connait les conditions qui le rendent impossible mais elle s'y accroche quand même.

L'héroïne en profite pour nous parler de sa jeunesse traumatisante, de sa vie d'adulte partagée entre joie, folie et tristesse, et des conditions de sa rencontre avec cet idylle insensée. Mais derrière cette histoire mouvementée, l'écrivaine met en lumière la mécanique mise en place par ce Guillaume pour prendre Clotilde dans ses filets. Sa fragilité, sa bipolarité est un terreau plutôt propice à un pervers narcissique et celui-ci s'en donner à coeur joie. On découvre tous les stratagèmes utilisés afin de la rendre accroc.

L'esprit torturé du personnage principal est bien illustré par la forme du récit. Les chapitres se succèdent tous azimut. L'autrice brasse les époques, les scènes, comme elles viennent. le lecteur est vraiment emporté dans la tempête des souvenirs et des émotions de Chloé.

Plus que l'histoire elle-même, je retiendrai surtout un style littéraire hors du commun. La plume de Chloé Delaume est à l'image de son texte, déstructurée. Mélange d'envolées chaotiques et de phrases puissantes, son style est pour le moins singulier. La lecture est parfois déroutante mais la magie des mots est toujours agréable à voir fonctionner. Certains passages sont des pépites de littérature qui méritent d'être relues. Et juste pour cette raison, je suis content d'avoir enfin sauter le pas !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Une femme, la cinquantaine se rend en train à Heidelberg, en Allemagne, elle a choisit un voyage au long cours, avec moult correspondances, lui laissant le temps de reconstituer le puzzle de sa vie. Brutalement orpheline à 10 ans, traumatisée, elle parvient, aidée par la lecture et en particulier par la poésie à survivre malgré une bipolarité diagnostiquée. le patriarcat peut trembler, tant elle le secoue en revendiquant son féminisme, mais cela n'est pas aussi simple qu'elle voulait le croire, ses diverses expériences personnelles en sont la preuve !
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