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Critique de svecs


svecs
18 février 2019
Christophe André travaillait pour une ONG en Ingouchie, république d'Asie Centrale frontière de la Tchétchénie. le 1er juillet 1997, sa porte est défoncée par 4 individus qui l'embarquent. Passé la sidération, il comprend vite la triste réalité. Il vient de se faire kidnapper. Commence pour lui plus de 100 jours d'attente, d'ennui cloitré dans une pièce close, menotté à un radiateur. Il n'est pas torturé. Il n'est pas menacé. Il est juste enfermé, dans l'attente. Sans savoir qui l'a enlevé, ni pourquoi. Quelles sont leur exigences. S'ils sont en contact avec l'ONG qui l'emploie.
Au moins, un prisonnier peut décompter les jours jusqu'à la date fixée de la fin de sa peine.
Un otage ne peut qu'attendre, sans savoir s'il en a pour 2 jours, 2 semaines, 2 mois... à moins qu'il ne se fasse exécuter.
Et comment ne pas craquer face à cet isolement total, les seules interactions humaines étant avec des geoliers qui ne parlent ni français, ni anglais.
Delisle traduit cet enfermement dans une mise en page austère. le gaufrier typique, 3 x 2 cases, dans un dégragé de gris-bleu dépressif. Nudité des décors, où une simple ampoule, un matelas à même le sol et un radiateur représentent l'univers qui reste. Nécessité de conserver trace du temps, de compter les jours, à défaut de les décompter, de ne pas perdre un jour de sa vie en passant du lundi au mercredi ou en comptant deux fois un samedi. Et garder le fil de la journée, rythmée par les repas, les visites aux toilettes et le trajet du rai de lumière qui passe à travers la fenêtre.
Guy Delisle met magnifiquement en image les mots de Christophe André. Un très beau livre par l'auteur de Shenzhen.
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