AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782205075472
432 pages
Dargaud (16/09/2016)
3.98/5   830 notes
Résumé :
En 1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue.
Guy Delisle l'a rencontré des années plus tard et a recueilli le récit de sa captivité – un enfer qui a duré 111 jours. Que peut-il se passer dans la tête d'un otage lorsque tout espoir de libération semble évanoui ?
Un ou... >Voir plus
Que lire après S'enfuir : Récit d'un otageVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (139) Voir plus Ajouter une critique
3,98

sur 830 notes
5
54 avis
4
60 avis
3
12 avis
2
2 avis
1
0 avis
Le nouveau roman graphique, une fois n'est pas coutume, ne s'appuie pas sur les souvenirs du dessinateur, scénariste. En effet, il raconte le rapt de l'humanitaire Christophe André enlevé en Tchétchènie en 1997, les 111 jours de sa captivité jusqu'à son évasion. Delisle prend son temps pour montrer les différentes phases ressentis par l'otage. On éprouve nous aussi une sorte d'écrasement, d'étouffement devant la répétition de ses journées, ces semaines passées sans aucune information. Et paradoxalement c'est peut-être sur cet aspect là que le bât blesse, en tout cas qu'une forme d'ennui gagne le lecteur. C'est forcément voulu par Delisle mais ce roman graphique (432 pages) aurait peut-être gagné à être plus resserré. Les 60 dernières pages racontant l'évasion de C. Henry apportent enfin le rythme qui fait parfois défaut. Cela n'enlève rien à la qualité de l'oeuvre bien évidemment et au talent de l'artiste.
Commenter  J’apprécie          560
Guy Delisle, le célébrissisime auteur québécois installé en France depuis plusieurs années, connu notamment pour ses fameuses chroniques de Jérusalem, un récit inédit, à la fois candide et amusé, sur son année passée dans un Jérusalem occupé, a laissé de côté sa vie personnelle ainsi que ses très amusantes aventures de papa pour sa nouvelle BD particulièrement ambitieuse et audacieuse.

Guy Delisle revient en librairie en cette rentrée 2016 avec un vrai événement littéraire, S'enfuir. Récit d'un otage, qui est une plongée radicale dans la tête d'un otage.

Ce roman graphique dense et profond relate la terrible expérience de Christophe André- rien à avoir avec le psychologue médiatique-, membre d'une ONG kidnappé lors de sa première mission humanitaire dans le Caucase, en 1997, et ses trois mois de captivité et 111 jours qui suivront, nimbés de doutes, d'humiliation et d'espoir.

L'illustrateur québécois s'est lié d'amitié avec Christophe André il y a de nombreuses années, et a voulu rendre compte dans un roman graphique de toute la souffrance subie par l'otage, qui restera enfermé sans personne à qui parler, et rien à faire à part regarder une vieille ampoule et une porte qui reste fermée 99% du temps.

Au départ, enfermé dans une pièce avec une fenêtre obstruée, une ampoule au plafond et un matelas, notre travailleuyr humanitaire- kidnappé pour son première mission, ne pensait en avoir que pour quelques jours avant d'être libéré. Mais le temps passe, rythmé par les mêmes micro-événements ..

Pour ne pas perdre la notion du temps (il essaie de se repérer aux bruits et aux moindres détails), il égrène le calendrier dans sa tête, voyant défiler semaine après semaine : en effet, se rappeler de la date du jour, se repérer dans le calendrier, c'est éviter de ne pas sombrer, exister au milieu d'un monde dont on l'a coupé.

L'album de Delisle est particulièrement réussi pour sonder l'intérieur du cerveau de Christophe André;champ de réflexion permanent qui guette la moindre information du dehors pour tenter de comprendre ce qui lui arrive et si une éventuelle issue est possible.

Avec une distanciation et une profondeur analytique qui force l'admiration, Christophe André se raconte les batailles napoléoniennes pour ne pas péter un câble, un peu comme Kaufmann récitait les cépages bordelais lors de sa détention.
Guy Delisle réussit formidablement au cours de ces 400 pages à allier à la force du dessin et du texte, il montre avec une sensibilité remarquable tout ce que ressent cet otage et créé un suspense au fil des pages.

L'illustrateur parvient parfaitement à s'effacer derrière son interlocuteur, pour mieux raconter en détail sa captivité avec une précision et une justesse qui sidèrent et forcent l'admiration.

La répétition du décor et l'alternance des jours / nuits fait sortir le vide et l'attente invivable permet l'exploit de l'auteur de ne jamais lâcher l'attention du lecteur et la finesse du récit et de la narration font de ce S'enfuir, récit d'un otage" de Guy Delisle un des incontournables de la Bande Dessinée de cette rentrée mais aussi de cette décennie.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          400
Une nuit, alors que Christophe André travaille depuis trois mois en Tchétchénie dans l'humanitaire, est enlevé puis menotté dans une chambre. Un peu surprise qu'il soit aussi passif au début. Il ne crie pas, ne se débat pas, ne pose pas de question. Jours et nuits se ressemblent. Aucun ne parle français ni anglais. C'est là qu'intervient le talent de Guy Delisle avec cette sensation de rentrer dans la peau de l'otage qui espère, qui se fait violence pour ne pas entrer dans le syndrome de Stockholm, de ne pas perdre la notion du temps et de la mémoire. Imaginez être en prison sans savoir pourquoi ni la durée. Planches bicolores aux dessins simples et efficaces.
Commenter  J’apprécie          446
En 1997, Christophe André mène sa première mission humanitaire en Tchétchénie pour le compte de Médecin sans frontière. Dans la nuit du 1er au 2 juillet, des hommes s'infiltrent dans le bâtiment dans lequel il loge à Nazran et l'embarquent avec eux. C'est alors que commence sa vie d'otage qui durera près de quatre mois au terme desquels il parviendra finalement à échapper à ses ravisseurs. Ce sont les 111 jours de captivité que nous relate Guy Delisle dans son dernier roman graphique, un ouvrage imposant à la lecture duquel on ne ressort pas indemne. le pari de l'auteur était osé, raconter jour après jour le quotidien de cet otage passant l'essentiel de ses journées seul, attaché à un radiateur, n'ayant, à priori, rien de captivant. On se prend pourtant très vite au jeu grâce à l'empathie immédiate qu'on éprouve pour le personnage, un homme ordinaire qui ne comprend pas ce qu'il lui arrive, qui a peur, qui cherche à se rassurer, à s'occuper, à ne pas devenir fou. En nous plongeant dans la tête du protagoniste, l'auteur nous incite à nous mettre à notre tour à la place de cet otage et à réfléchir à la façon dont nous réagirions dans une situation similaire. Serait-on par exemple capable de maintenir, par fierté, une attitude indifférente à l'égard de nos geôliers ? Saurions-nous saisir la première opportunité pour nous échapper ? Arriverions-nous à rester sain d'esprit ?

On suit avec un mélange d'appréhension et d'impatience le décompte des jours, curieux de savoir quelle attitude le personnage va adopter face à telle ou telle situation, avec toujours cette obsédante question en tête : et nous, qu'aurions-nous fait dans les mêmes circonstances ? Quelques moments cruciaux mis à part, le quotidien de Christophe André se réduit cela dit pendant la majorité de l'ouvrage à une longue attente, sans qu'aucun événement notable ne vienne troubler son ennui. Un sentiment que le lecteur, bien qu'en en étant témoin, n'éprouve cela dit à aucun moment lui-même tant la tension née de l'attente et de l'espoir reste perceptible, même dans les moments les plus anodins. Les planches se succèdent donc et se ressemblent, avec parfois quelques éléments supplémentaires témoignant d'un infime changement. le décor est tellement minimaliste que seuls de subtiles jeux de couleurs permettent de temps à autre de nous informer des jours et des nuits qui passent. Pendant tout ce temps, ce sont les pensées du personnage qui nous occupent : ses questionnements, ses moments de désespoir ou d'euphorie, et surtout ses stratégies pour échapper à l'ennui et rester lui-même (stricte décompte des jours, jeu sur les batailles napoléoniennes qui le passionnent depuis longtemps, une petite touche d'humour par-ci par-là...).

Avec ce récit d'otage, Guy Delisle nous plonge jour après jour dans le calvaire vécu par Christophe André, sans chercher à nous épargner l'impatience et la tension due à l'attente interminable endurée par l'otage. le résultat aurait pu être ennuyeux au possible mais pousse au contraire le lecteur à l'introspection et à l'empathie envers tout ceux qui, en ce moment même et partout dans le monde, doivent endurer cette épreuve.
Commenter  J’apprécie          260
On ne s'imagine pas bien ce que peut ressentir un otage, la peur que peut éprouver une personne qui a été enlevée en pleine nuit alors qu'elle dormait, qui ne sait ni où on l'emmène, ni ce qu'on va lui faire.
Avec cette bande dessinée, l'auteur nous montre le quotidien d'un homme enfermé dans une pièce vide, attaché à un radiateur, sans personne à qui parler, sans rien à faire pour passer le temps, qui attend les repas parce que cela rythme les heures, parce que le moindre bruit est prétexte à briser la monotonie, de jour comme de nuit.
Il nous révèle la fatigue, la peur, la faim, l'envie de se soulager, toutes ces sensations banales mais qui revêtent une importance capitale quand on ne sait pas si demain on sera toujours vivant.
Il nous montre l'attente, l'angoisse, l'espoir, la terreur parfois, avec des dessins épurés et une économie de mots assez incroyable.

Commenter  J’apprécie          340


critiques presse (13)
Actualitte
23 mars 2017
Un travail maîtrisé et sensible qui confirme qu’il est un auteur avec lequel il faut compter.
Lire la critique sur le site : Actualitte
ActuaBD
02 janvier 2017
Un huis-clos très réussi : G. Delisle met en scène les 111 jours de détention d’un humanitaire en Tchétchénie.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Actualitte
23 novembre 2016
La vraie prouesse consiste à ne pas rendre pesante la narration de ce cauchemar éveillé, à garder l'acuité du regard et le souci du détail incongru qui font depuis plus de quinze ans le succès des albums signés par ce talentueux Québécois.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaPresse
14 novembre 2016
L'expérience du travailleur humanitaire Christophe André est bouleversante. L'imposant roman graphique qu'en a tiré Guy Delisle, S'enfuir - Récit d'un otage, aussi.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
24 octobre 2016
C’est un chef-d’œuvre qu’il nous livre.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Culturebox
18 octobre 2016
Une chronique au plus près de cette expérience de l'enfermement, servie par une narration graphique qui soutient un parti pris fort, tenu de bout en bout.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeJournaldeQuebec
18 octobre 2016
Un véritable chef-d’œuvre de bande dessinée, de story­telling, où tout est traité d’une manière vraiment efficace.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
12 octobre 2016
Une séquence d’événements qui aurait pu n’être pour lui qu’un mauvais souvenir, mais qui désormais façonne une oeuvre sensible.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
BoDoi
10 octobre 2016
Avec sa ligne frêle et une palette réduite de gris, il transforme le journal intérieur de Christophe en aventure immobile palpitante et touchante. Un vrai coup de maître compte tenu de la difficulté du projet.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LaPresse
07 octobre 2016
Un étonnant album qui relate l'enlèvement du coopérant français Christophe André.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
05 octobre 2016
S'enfuir a le défaut de ses qualités : son souci de véracité, la volonté qu'a le dessinateur de rester à tout prix dans les clous du témoignage, de ne pas s'aventurer dans l'affect ou l'imaginaire, confine au documentaire.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
03 octobre 2016
Guy Delisle raconte les quatre mois d'un otage français dans le Caucase. L'esquisse d'un moment de vie en suspension.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BDGest
12 septembre 2016
Qu’importe, les gros bouquins de Mr Delisle, derrière une simplicité de façade, sont des fenêtres uniques ouvertes sur des théâtres où s’écrit l’actualité (sinon l’Histoire) du monde contemporain.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Je suis au fond du gouffre. Comment pourrais-je regarder dans les yeux mes amis, mes compagnons de travail avec cette somme que je leur aurais fait perdre ? ! Sortir d'ici, oui, plus que jamais. Mais pas à n'importe quel prix... pas à n'importe quel prix.
Commenter  J’apprécie          201
Etre otage, c'est pire qu'être en prison. Au moins, en prison, tu sais pourquoi tu es enfermé. Alors qu'otage, c'est juste de la malchance. Au mauvais endroit, au mauvais moment.
Commenter  J’apprécie          260
Être otage, c’est pire qu’être en prison.
Au moins, en prison, tu sais pourquoi tu es enfermé.
En prison, tu connais le jour où tu vas sortir, la date précise…
Alors qu’ici je peux juste compter
les jours qui sont passés sans savoir
quand ça va s’arrêter.
Commenter  J’apprécie          130
Parfois, j'entends une voiture qui passe.

Des gens qui vont, qui viennent... qui vaquent à leurs activités quotidiennes.
Travailler, faire une course, visiter un ami...

Ils passent devant cette maison.

Ça me paraît tellement irréel de savoir que la vie continue dans toute sa banalité alors que je suis enfermé ici, menotté au sol.
Commenter  J’apprécie          70
Je suis attaché à moitié nu à un radiateur dans une pièce vide depuis plus de trois semaines.
Qu’est-ce qu’un gamin de trois ans a pu comprendre à cette scène?
Un gars attaché comme un chien.
Oui, qu’on ferme cette porte!
Que personne ne me voit moisir dans cette pièce.
Moisir et déprimer un peu plus jour après jour.
Commenter  J’apprécie          70

Lire un extrait
Videos de Guy Delisle (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy Delisle
Le combat d'un homme pour la liberté de la presse
En 2018, après avoir été victime d'une tentative d'enlèvement et d'assassinat dans son pays d'origine, le journaliste d'investigation Taha Siddiqui trouve refuge en France. À travers ce roman graphique, et en compagnie d'Hubert Maury, il revient sur sa jeunesse, son parcours, et son combat pour la liberté de la presse. Quand les parents de Taha quittent le Pakistan pour l'Arabie Saoudite c'est dans l'espoir d'une vie meilleure. Au pays de la Mecque, le quotidien du petit Taha est déjà régi par un islam rigoriste mais quand son père se radicalise, les choses se corsent. C'en est fini des coloriages de Batman et Superman, place à des livres moins profanes. Désormais les super-héros de Taha seront les leaders religieux ! En pleine Guerre du Golfe, la police des moeurs commence à sévir et bientôt il faudra aussi renoncer au foot de rue. C'est en l'an 2000 qu'une brèche s'ouvre... La famille se réinstalle alors au Pakistan où l'armée a pris le pouvoir. À l'âge de 16 ans, Taha rêve de faire des études d'arts, mais son père a d'autres projets pour ce fils qui rechigne à suivre le droit chemin. En attendant, Taha va découvrir une Société faite d'interdits que la jeunesse s'efforce de contourner. Jamais il ne s'est senti aussi libre malgré l'insécurité ambiante. Les attentats du 11 septembre vont profondément l'impacter, tout comme son entrée à l'université. Après avoir connu l'école coranique et la censure, Taha va progressivement s'émanciper et trouver sa voie… il sera journaliste et débutera sa carrière sur une chaîne « hérétique » au grand dam de son père ! Sa détermination, sa foi en son métier et son engagement politique feront de lui une cible comme tant d'autres condisciples à travers le monde.
Véritable chronique d'enfance et d'adolescence, Dissident Club retrace avec un humour libérateur et décomplexé le quotidien d'un jeune homme aux prises avec les fondamentalistes religieux ainsi que son combat pour un accès à l'information et la liberté d'expression. Coécrit et mis en scène par Hubert Maury, ancien diplomate devenu auteur de bandes dessinées, ce roman graphique aussi réjouissant qu'édifiant nous offre une vision limpide du Pakistan sur les trente dernières années ainsi qu'une certaine réflexion sur la religion, ses dérives et les fractures d'une communauté. Un témoignage touchant et sensible qui nous rappelle aussi bien L'Arabe du Futur que le travail de Guy Delisle.
Aujourd'hui Taha Siddiqui (Prix Albert-Londres 2014) et sa famille vivent à Paris. Taha a ouvert en 2020 The Dissident Club, un café & bar où les dissidents du monde entier se retrouvent pour échanger et qui propose régulièrement des conférences, des expositions et des projections.
Un album en partenariat avec Reporters sans frontières et France Info.
https://www.glenat.com/1000-feuilles/dissident-club-9782344042717
+ Lire la suite
autres livres classés : otagesVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (1475) Voir plus



Quiz Voir plus

Guy Delisle, vous connaissez ?

De quel nationalité est Guy Delisle ?

Suisse
Canadienne
Française
Belge

7 questions
54 lecteurs ont répondu
Thème : Guy DelisleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..