AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BaBooks


Petit à petit, je rattrape mon retard de lecture dans l'oeuvre de Guy Delisle.
Ici, comme pour ses Chroniques (de Jérusalem ou birmanes), il maintient son fil rouge au coeur des missions humanitaires et ancre son récit dans le réel.
Mais ce n'est pas notre réel de lecteur occidental qui n'a pour inquiétude que la non-diminution de sa pal ou l'organisation stratégique de ses futures LC...
Ici, c'est le réel d'un humanitaire, Christophe André, enlevé à Nazran dans le Caucase en 1997.
.
Christophe André effectuait sa toute première mission humanitaire, pour Médecins sans frontières, lorsqu'il a été pris en otage le 2 juillet 1997. Sa captivité durera 4 mois.
.
Guy Delisle l'a rencontre et a décidé d'écrire l'histoire de cette captivité, sans fard ni grandiloquence.
Ce qui fait la force du récit, c'est que nous sommes au plus près de Christophe, puisqu'il est seul et dialogue avec lui-même (avec nous ?) pour tenir le coup. Nous sommes dans sa tête, avec lui, et nous espérons avec lui que quelque chose se passe et qu'une possibilité de libération se profile.
Il se dira dès le début que la situation ne va pas durer mais sans info sur les recherches pour le retrouver (ses collègues ont-ils seulement pu activer ces recherches ?) et avec la barrière de la langue, il finira par comprendre qu'il doit garder espoir tout en mettant en branle son degré de patience le plus haut : les jours et les semaines passent mais rien ne bouge.
Toutes les méthodes sont bonnes pour faire passer le temps (pour lui, ce sont les grands affrontements de l'Histoire qu'il se remémore) et il reconnaît avoir la chance de ne subir aucun mauvais traitement physique, si ce ne sont des repas trop légers et des menottes qui l'empêchent d'aller et venir dans la pièce.
.
Guy Delisle retranscrit extrêmement bien cette solitude et ces journées interminables, grâce à la répétition (absurde !) de ces jours sans fin et grâce à ce camaïeu de gris/bleu qui fait ressortir toute la monotonie, la morosité et l'impuissance de l'otage. 400 pages pour 111 jours de captivité, un tour de force réussi.
.
Le seul bémol de cet ouvrage serait à situer du côté des ravisseurs : que voulaient-ils ? Pourquoi lui ? Quelles négociations ont eu lieu (si négociations il y a eu) ?
On n'en saura pas plus ici.
.
Comme tous les ouvrages de Guy Delisle, je ne peux que vous recommander celui-ci, qui pointe en filigrane le courage des organismes humanitaires pour oeuvrer dans des régions dévastées.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}