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Critique de Cetaitpourlire


A minuit, dans le Montmartre du siècle dernier, à la faible lueur des réverbères, évolue la faune bohème de l'époque. Artistes, anarchistes et filles de joie se côtoient dans les rues béantes de la Butte. A leurs côtés, fidèles, la fée verte et la syphillis, auxquels certains succomberont, tandis que d'autres leur préfereront les armes de la première guerre mondiale.

Avec « Minuit, Montmartre », Julien Delmaire nous plonge dans l'histoire peu connue de la fin de la vie de Théophile Alexandre Steinlen, le père de la célèbre affiche « le Chat Noir », lorsqu'il rencontre Massaïda, sa muse. Grâce à son ton poétique, voire onirique, ce roman à l'allure de conte nous transporte dans le Paris du début du 20 ème siècle. Une féérie enchanteresse dont les amoureux de Paris et de son Chat Noir se délecteront du début à la fin.

Théophile Steinlen, le peintre des chats dans le Montmartre du siècle dernier

Au milieu des marginaux de Montmartre du siècle dernier, Théophile Alexandre Steinlen, le père de la célèbre affiche « le Chat Noir », ne se consacre plus qu'excusivement à la représentation picturale de félins, délaissant les modèles au temps révolu de sa jeunesse. A presque 60 ans, il ne parvient que très peu à vivre décemment de ses oeuvres et, malgré quelques amis alcooliques, sa seule compagnie se limite à ses chats, dont Vaillant, le plus fier, jusqu'au jour où Massaïda, sublime négresse à la voix envoûtante, trouve refuge auprès de lui.

Théophile Steinlen, le peintre de Massaïda dans la bohème passée

La place, au sein de l'atelier de l'artiste, de Massaïda, dont les charmes n'échapperont ni à Vaillant, ni à Théophile, croît de jour en jour : de simple aide-menagère receuillie un peu par hasard, elle devient confidente et modèle. Elle inspire Théophile, que la fièvre artistique reprend, et qui voit ses tableaux à nouveau vendus sur les quais de Seine.

Massaïda, mystérieuse créature, dont trois griffes, vestiges du passé, ornent le visage. Massaïda qui s'éprend de Pamplune et attire la jalousie passagère de Théophile. Massaïda, que les canons de la première guerre, au loin, effraient, et qui vivra le déclin de la Butte, comme celui de son Théo.

Julien Delmaire livre une féerie enchanteresse

Apollinaire, Picasso, Félix Fénéon, Aristide Bruant, Toulouse Lautrec, autant de noms qui résonnent dans le dernier roman de Julien Delmaire. Tous semblent avoir côtoyés Théophile Steinlen, le père de la célèbre affiche « le Chat Noir », dont nous est contée un pan presque inconnu de la fin de sa vie : son histoire avec Massaïda, sa charmante et mystérieuse muse.
Poésie et sensualité se dégagent de ce roman à l'allure de conte, qui nous transporte dans le Paris du début du 20 ème siècle où l'on s'enivre d'absinthe dans un troquet malfamé où l'on entend Massa chanter et où l'on assiste, enchantés, à cette bohème passée. Malgré le style enchanteur, resteront dans l'ombre les personnages secondaires ou les origines de Massa, qui auraient peut-être mérités un peu plus de lumière dans le tableau desinné par Julien Delmaire. La délicatesse de l'écriture raviva les amoureux de Paris et de son Chat Noir qui se délecteront malgré tout du début à la fin.


Editions : Grasset
Pages : 224
Prix France : 18.00 €
EAN : 9782246813156


Lien : http://bit.ly/CPLMinuitmontm..
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