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Critique de candlemas


Cet ouvrage grand public datant des années 70 demeure l'une des meilleures clés d'entrées, l'une des vues les plus panoramiques sur ces mille ans d'Histoire, et pourtant assez concis et simple.

Passionné de zoohistoire, Robert Delort étudie l'homme du moyen-âge dans son quotidien, dans ses rapports avec son milieu, son environnement.
Il nous montre un homme médiéval encore très dépendant de la nature, en lien permanent avec la faune et la flore, et par suite aux schémas mentaux très différents de ceux de l'homme moderne.

Cet homme du moyen-âge qui voyage peu, lentement, et meurt jeune est ancré dans son terroir. Il y puise ses certitudes, de même quand dans la religion, loi absolue compensant l'analphabétisme dominant par les rituels et symboles. La famille, la communauté, le métier définissent l'existence des êtres, non encore touchés par l'individualisme. Les rapports de couple et familiaux décrits par R. Delort , dans ce contexte, font figure d'exotisme aux yeux de l'homme contemporain.

Robert Delort, dans cette Vie au Moyen-Age, nous convie, par l'observation quotidienne du rapport au temps et à l'espace, à dégager une psychologie d'un temps, déclinée ensuite suivant les classes sociales. Moeurs et les valeurs de l'époque sont ainsi longuement déclinées suivant les trois grands ordres : paysans, nobles et religieux.Considérant les structures mentales comme la vie sociale, il dresse en quelque sorte une éthologie historique de la vie au moyen-âge. La Vie au Moyen-Age, adaptation grand public d'un dense travail d'étude, doit aussi beaucoup à Claude Gauvard.

Influencé par Dumézil et Duby, Robert Delort produit là un travail d'historien certes un peu daté, mais à la fois fluide et rigoureux. Il participe à resituer le Moyen-Age, au-delà des découpages, dans sa continuité par rapport aux époques mérovingienne et carolingienne, elles-mêmes prolongements de l'Antiquité romaine , insistant sur l'émergence au Bas Moyen-Âge des structures politiques et sociales qui domineront l'Occident jusqu'au milieu du XXème siècle, à savoir l'émergence de la bourgeoisie des villes, qui viendra radicalement rompre les structures mentales et sociales anciennes.

Bref, on a là une excellente synthèse, agréable à lire.
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