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Critique de GuyMontag


Je n'ai pas accroché à la lecture de ce roman qui semble avoir été écrit beaucoup trop vite, pour ne pas dire bâclé. De trop nombreux éléments ne sont pas approfondis et m’ont laissé dubitatif. Il manque de nombreuses pages qui donneraient des explications quant aux actions des différents personnages, qui étaieraient cette histoire.

Le manque de cohérence se remarque dès le tout début : pourquoi le héros, Jan, se laisse-t-il embarquer dans une mission dans les Balkans alors qu’il a fait sa vie à Dubaï ? Comment un type avec lequel il plus eu aucune relation depuis plus de 20 ans arrive-t-il à convaincre le héros de s’arracher à sa femme et à sa fille qu’il adore pour une mission assez mal définie. Quel sera son contrat de travail ? Jan part en disant à l’entreprise qui l’emploie à Dubaï qu’il va enterrer sa grand-mère… c’est un peu léger, on n’en est tout de même plus à débiter des excuses bidon de l’époque du lycée. Quelle sera sa rémunération ? Arrivé sur place, on dit à Jan qu’il devra mentir dans son rapport pour sauver une centrale électrique dont le barrage menace de se rompre. Quel expert, et Jan en est un, accepterait de mettre en cause sa crédibilité en falsifiant son rapport ? Où alors il faudrait qu’une somme conséquente lui soit versée pour subvenir à ses besoins jusqu’à un âge très avancé, puisqu’il perdra toute chance de retrouver du travail dans son domaine. Cette somme aurait aussi pour but de lui permettre de faire face à un procès, de verser des dommages et intérêts… toutes choses qui ne sont jamais évoquées dans le livre.

Le livre frise le catalogue de clichés, par exemple le café turc dans le marc duquel on pourrait lire l’avenir, en quoi cela aide-t-il l’intrigue ? L’auteure met en scène d’anciens acteurs de cette guerre et là quand ce conflit est évoqué, cela semble parfaitement à sa place. Mais à d’autres moments du récit, des éléments de la guerre des Balkans sont évoqués (atrocités, viols), qui semblent juste plaqués au récit comme s’il fallait en parler.

J’allais oublier « le coup de l’apparition du village fantôme » au-dessus du lac du barrage, vision qu’on eut plusieurs personnages dont le héros. Selon moi, cet élément de surnaturel vient fausser l’atmosphère. Nous n’aurons jamais d’explication quant à ces visions. L’eau de consommation du personnel du barrage provient d’une citerne et ne contient pas de substance psychoactive et Jan n’aurait sans doute pas eu le temps de s’intoxiquer aussi rapidement.

J'ai relevé de nombreuses invraisemblances, par exemple dans la manière d'exercer le métier d'hydrogéologue, dans la réparation un peu trop rapide de brèches importantes apparues dans la structure d'un barrage hydroélectrique. La force herculéenne de certains personnages « néanderthaliens » m'a laissé incrédule et j'en passe. Ces impossibilités, ces énormités ébranlent considérablement le livre qui se veut « réaliste » ; là ça ne colle pas, il y a trop d’incohérences.

Mais le pire se situe à la toute fin du livre dont il faudrait supprimer les deux dernières pages. Dans leur critique, certains lecteurs pensent qu'il n'y a pas d'autre fin possible, je suis d'un avis tout à fait opposé. Je pense même qu'il faudrait poursuivre l'auteure pour maltraitance aggravée sur son héros. Un auteur a-t-il le droit de traiter aussi cruellement son héros, de le tuer gratuitement ?
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