AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Dust est un violent uppercut qui laissera des traces durables dans mon esprit. Sonja Delzongle campe une psychocriminologue - profileuse en d'autres termes - indépendante. Hanah Baxter est originaire de St Malo, vit à New-York et s'embarque pour Nairobi, Kenya, en vue d'une enquête qui s'annonce singulière et ardue. Loin de la démentir, la réalité va s'efforcer de se présenter sous ses pires attraits.

Dust offre une plongée dans un Kenya multiface. Des safaris pour touristes toubabs aux sordides bidonvilles où à douze ans on est un tueur sans scrupule, des majestueuses beautés d'une terre aux contrastes paysagers si forts à des rites et traditions barbares, la corruption et les trafics en tous genres.
C'est d'ailleurs l'un d'eux qui m'a le plus interpelée durant ma lecture. Choquée même. Il s'agit de la chasse aux africains albinos. L'anomalie génétique en cause de leur maladie est supposée les rendre détenteurs de pouvoirs surnaturels. Ainsi sont-ils chassés, mutilés, dépecés en vue d'utiliser peau, cheveux, organes, chair comme composants de puissants fétiches sorciers ou d'ingrédients dans des potions sensément curatives. Un "commerce" juteux qui semble se heurter à une inertie des pouvoirs politiques. J'avoue que la mention de ces atrocités m'a semblé incroyable. Je suis allée me documenter à ce sujet, pensant qu'il s'agissait de l'imagination fertile et glauque de l'auteure. J'aurais préféré... Il s'avère que ce trafic existe bel et bien et est même en recrudescence. de quoi douter et être dégoûté de l'espèce humaine...

Sonja Delzongle aborde les faits dans toute leur crudité. Pas de faux semblants sous sa plume. Son style est percutant et on sent toute la maîtrise qu'elle a de son sujet et de son intrigue. Ses personnages sont bien incarnés. Hanah et le chef de la Crim kenyane Ti Collins forment un tandem très chaleureux et sympathiques. Celui qui m'a le plus fascinée reste le mystérieux Masaï surnommé La Lance.

L'auteure rééquilibre la noirceur de son histoire par des descriptions magnifiques de l'Afrique et la lutte de nombre de ses habitants contre tous les méfaits cités plus haut. Comme le dit si justement La Lance : "Mais l'Afrique, il fallait la nettoyer de sa pourriture, décaper la saleté pour en faire réapparaître l'éclat."

La suite des aventures de Hanah Baxter m'attend déjà dans mes étagères. Je la retrouverai avec grand plaisir très vite.
Commenter  J’apprécie          410



Ont apprécié cette critique (37)voir plus




{* *}