Les bâtisseurs du vent

L'église d'un village (on ne sait pas lequel, ni dans quel pays mais ce n'est pas important) est détruite par le foudre. Le curé et le bourgmestre ne voulant pas mettre la main à la poche vont exploiter à coup de chantage et de manipulation les plus pauvres, les plus exilés du village pour qu'ils reconstruisent à mains nus le monument.
Il y a de la solidarité entre ces pauvres, malgré leurs différences, malgré leurs origines, malgré leurs diversités. Ces différences vont les unir et faire leur force.
Il y a de la méchanceté, de l'égoïsme, de la perversion parmi ces riches.
Tout cela est très, trop, manichéens.
C'est néanmoins conté joliment et pour reprendre la dernière de couverture, la morale finit par gagner "Sans coeur étaient les nantis du village reculé ou se déroule l'histoire ici contée. Et sans âme se sont-ils tous, à la fin retrouvés".

Un petit bourg en Belgique, un soir d'orage, l'église du village est détruite par la foudre. L'occasion pour le bourgmestre de faire du chantage à Andreï pour l'obliger à reconstruire l'église sinon il fait raser le quartier des immigrés. Aidé des habitants de ce quartier il va réussir son pari aux dépens du bourgmestre.
J'ai bien aimé ce roman avec un style particulier pour la narration. On voit la solidarité entre les gens des quartiers pauvres et la méchanceté de ceux des quartiers de la partie haute de la ville. C'est un peu idéaliser la réalité mais c'est raconté avec humour et on a envie de soutenir ce ‘'bas'' peuple face à la mesquinerie des nantis.
« Pauvre est le riche qui considère son tout comme pas assez. Riche est le pauvre qui parvient toujours à faire du peu qu'il a son suffisant. »

Un livre très intéressant, à la prose très relevée pour un premier roman qui, sur fond de reconstruction d'une église (cruellement d'actualité) nous conte la méchanceté humaine, via une lutte sociale sans merci entre les pauvres, courageux bâtisseurs et les riches qui ne rêvent que d'une chose : envoyer ces pauvres loin de leur vue et qui sont prêts à tout pour y arriver : intimidation, chantage, sabotage...

Par moments, ces petits évènements et ses rebondissements m'ont fait un peu penser à la saga cinématographique des Don Camillo avec Fernandel dont les fans pourront trouver ce livre à leur goût.

Malgré cela, je relèverai une chose qui m'a posé problème : l'auteure entre (parfois) un peu trop dans le détail à propos de la reconstruction, introduit trop de termes techniques du monde du bâtiment qui peuvent ennuyer ou perdre le lecteur néophyte dans le domaine.