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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous d'un manga, The Promised Neverland, de Posuka Demizu et de Kaiu Shirai.

-C'est marrant, ce titre. On dirait un mélange de Bible et de Peter Pan.

-C'est-à-dire ?

-Ben, « promised land» comme dans « terre promise », et « Neverland » comme l'île de Peter Pan, le Pays de Nulle Part où on ne grandit pas. « La Terre promise de Nulle Part », ça sonne à la fois de bon et de mauvais augure.

-Ah oui, tiens.

Or donc Emma coule des jours heureux dans son orphelinat avec ses amis et Maman, une adulte douce et aimante qui veille sur les enfants. de temps en temps, l'un d'entre eux sort pour être adopté. Hélas, Emma découvre que le mot « adoption » signifie en réalité « être servi à manger à des monstres ». Elle réfléchit avec les plus âgés du pensionnat à un moyen de se sauver de là…

Je n'ai pas trouvé le dessin d'une esthétique redoutable, les adultes apparaissent parfois disproportionnés. Cela ne me plut guère, mais fort heureusement, il reste une histoire prenante.

-Moi, je trouve qu'il y a trop de répétitions.

-Oui, c'est vrai, les enjeux de l'histoire sont rappelés régulièrement, pour que les lecteurs qui attrapent la série en cours de route comprennent pourquoi les enfants doivent s'enfuir, cela ralentit la narration et donne un désagréable sentiment de remplissage.

-Bon, donc on passe à autre chose…

-Oh non, sûrement pas ! J'ai adoré l'ambiance rétro du manga. On se croirait dans une sorte de XIXe siècle, avec la tenue de Mère Isabella et ce pensionnat qui me fait vaguement penser aux manoirs des dessins animés de mon enfance. le décalage entre cette apparence désuète et la date de l'intrigue pique ma curiosité : que s'est-il passé pour qu'on en arrive là ?

Je trouve aussi le manga intéressant parce qu'il distille deux formes différentes d'angoisse. L'une, bien vive et bien nette, provoquée par la peur de mourir des enfants. L'autre, plus lointaine et plus diffuse, bien que tout aussi peu plaisante : dans quel monde sommes-nous ? Qu'y a-t-il derrière les murs ? Bref, il faut s'échapper, mais c'est très mal engagé. C'est délicieusement pervers de faire ça à ses lecteurs : « Hey, tu veux qu'ils s'échappent ? S'ils y arrivent, ils risquent de mourir quand même ! »

En dernier lieu, j'aime bien sa structure en forme de Seul sur Mars.

-En forme de Seul sur Mars ? Mais tu dis n'importe quoi, ces deux bouquins n'ont strictement rien à voir !

-Oui et non. Non, ils n'ont rien en commun… sauf une chose : l'alignement bien rangé de problèmes qu'il faut résoudre un par un. Quel est l'un des postulats de Seul sur Mars ? « Résolvez ce problème et vous vivrez un jour de plus. » Pour les enfants de l'orphelinat, ce serait « Résolvez tous ces problèmes et vous vivrez. » J'ai bien aimé l'enchaînement de questions et de réflexions : petit à petit les enfants et le lecteur en découvrent davantage sur ce monde.

Ce premier tome se révèle fort prometteur et j'avoue que je suis curieuse de voir comment les enfants vont monter leur plan. J'espère également que le soufflé ne retombera pas et qu'on en saura plus sur Isabella. »
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