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Citations sur Le mystère Jérôme Bosch (84)

" Pour répondre à votre question, Petronius, l'homme est un peu étrange. Donnez-lui un tableau représentant quelque chose d'inconnu ou de démoniaque, il pense aussitôt que c'est l'oeuvre du diable. Et pourtant, c'est uniquement l'imagination qui guide le pinceau du peintre. Dans la réalité, seule la vie est envahie par le mal, la créativité est innocenten exempte de tout péché. Cette créativité est infinie, tandis que notre pensée reste enfermée dans les rets de nos erreurs."
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Dans cette note, il était question d’un manuscrit. Je l’ai cherché durant des années et j’ai fini par le trouver au milieu d’une montagne de documents en provenance de Cologne. Tout était pêle-mêle dans des cartons poussiéreux. Malheureusement, le manuscrit était incomplet. Ce texte a été rédigé en 1511 dans les cachots de la Sainte Inquisition à Bois-le-Duc, dans le duché de Brabant. L’auteur est un homme appelé Petronius Oris, un pseudonyme, comme il était d’usage à cette époque. Sa véritable identité est restée secrète.
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Seule la bêtise ne constitue pas un péché pour les dominicains. Et encore, ce n'est pas une garantie pour survivre.
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Chaque pierre, chaque branche de ce tableau est dotée d’une signification. Le moindre élément de cette composition est porteur d’un savoir secret. Aux yeux du profane, le triptyque peut paraître diabolique. Seul l’initié peut le comprendre.

Chapitre 52
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Tandis que le savant discourait en tournant autour de lui, Petronius s’abîma dans la contemplation des trésors que contenait la pièce. Des lentilles et des lunettes astronomiques étaient alignées sur des étagères. Près de l’échelle menant à l’atelier se trouvaient un alambic et un athanor. Méticuleusement étiquetés, des ossements et des crânes d’animaux de toutes tailles et de toutes sortes étaient exposés dans une vitrine à hauteur d’yeux. Oris vit également, posé sur un lutrin, un herbier ouvert où étaient conservées des plantes exotiques rapportées des Indes. Au pied du meuble était rangée une grande caisse contenant toute une collection de capsules séminales. Dans un coin de la pièce, on avait pendu au plafond des pattes d’animaux séchées ; Petronius reconnut entre autres des membres de chèvre, de vache, de chien et de chat.
Généralement, les peintres sont fiers de leur cabinet de curiosités et le montrent à tout le monde, fit remarquer Oris. Pourquoi celui-ci est-il tenu secret ? — Ce lieu est une porte, une source d’inspiration. (Van Almaengien fit un geste englobant la pièce.) Quand on pénètre dans ce monde, on est prêt à prendre les horreurs visibles sur les tableaux de Bosch pour la réalité. Celui qui arrive par la porte de devant est aveuglé par ses propres pensées et n’aura pas l’esprit pour interpréter correctement les œuvres.

Chapitre 42
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Un esprit simple pourrait prendre ce lieu pour l’antichambre de l’enfer. En revanche, pour une personne maîtresse de son imagination, c’est un paradis. Regardez autour de vous, ces curiosités n’ont qu’un seul but : rendre l’étrangeté de ce monde encore plus mystérieuse. Nous ne réfléchissons que lorsque nous remarquons quelque chose d’inhabituel. Mais ce quelque chose doit être familier sans être repoussant, il doit créer un sentiment de fascination pour attirer notre regard. Ceci fonctionne à merveille lorsque nous prenons des formes que nous connaissons, mais que nous ne contemplons jamais de manière consciente. Voilà ce qu’est l’art, Petronius, l’art véritable : faire naître l’horreur à partir du monde qui nous entoure.

Chapitre 42
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Petronius traversa ensuite un espace rempli de caisses dans lesquelles son maître avait rassemblé une immense collection d’insectes plus insolites les uns que les autres. Des centaines de cadavres étaient épinglés sur des planches d’entomologie. Oris aperçut toutes sortes de coléoptères géants dont on avait déployé les ailes. Des libellules étaient pendues aux murs comme des mobiles.
Mais Bosch ne se contentait pas d’étudier la nature, il s’adonnait aussi à des expériences pour créer les êtres fantastiques qui peuplaient ses peintures. Petronius vit ainsi que l’artiste avait greffé sur un corps de grillon la tête d’un coléoptère et les pattes d’une sauterelle. D’autres hybrides prouvaient que son maître inventait ici de nouvelles créatures, qu’il intégrait ensuite dans ses tableaux.

Chapitre 42
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Il poursuivit prudemment son ascension. Sur les poutres apparentes des murs étaient accrochées des gravures représentant des démons cornus et des animaux étranges, près desquelles on avait cloué des parchemins relatant des histoires surnaturelles. Sur une autre étagère s’entassaient des objets aux formes bizarres, forgés dans divers métaux − plomb, cuivre, fer, zinc.

Chapitre 42
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Sur sa gauche, il avisa des piles de livres, de manuscrits illustrés et de codex. Il sortit un ouvrage au hasard de l’un des rayons. En l’ouvrant, il reconnut immédiatement l’exemplaire qu’il tenait entre les mains : il s’agissait du Malleus Maleficarum, le « Marteau des sorcières ». Un texte qui semblait avoir été dicté par le diable en personne. Comme si le livre était empoisonné, Petronius s’empressa de le reposer sur l’étagère et s’essuya les mains sur son pourpoint.

Chapitre 42
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Peu à peu, ses yeux s’accoutumèrent à la pénombre. Comme rien ne bougeait, il grimpa lentement l’escalier de bois, très raide, jusqu’au premier étage. Soudain, entre deux marches, il croisa le regard d’un animal. Caché dans une niche murale, celui-ci avait un bec crochu et de gros yeux brillants, entourés de disques blancs qui lui donnaient un visage en forme de cœur. Un oiseau empaillé ! Remis de sa frayeur, Petronius passa la main à travers les échelons et caressa le plumage poussiéreux. La chouette oscilla sur son socle. Poussant un soupir de soulagement, le compagnon regarda autour de lui. Sur les murs couraient des étagères remplies d’objets insolites : des bouteilles renfermant des liquides de différentes couleurs, des pierres sur lesquelles on pouvait reconnaître des empreintes de toutes sortes, des cadavres d’animaux momifiés, des poissons séchés et des bocaux remplis d’alcool dans lesquels flottaient des êtres difformes à l’aspect monstrueux. Petronius comprit alors qu’il venait de pénétrer dans le cabinet de curiosités de Bosch. Presque tous les peintres de renom possédaient une pièce de ce genre dans laquelle ils puisaient leur inspiration en étudiant les formes et les couleurs des diverses créatures produites par la nature. Breu et Dürer disposaient d’un cabinet similaire, mais celui-ci avait quelque chose d’inquiétant, qui donnait la chair de poule. Petronius n’avait pas vu de telles horreurs chez ses anciens maîtres.

Chapitre 42
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