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Critique de Blok
Amélie ou la concordance des temps.
J'ai « rencontré » ce livre il y a quelques mois dans un vide-grenier et ai été séduit par la quatrième de couverture. Séduit et intrigué : une histoire de voyage dans le temps sous la plume de Maurice Denuzière. Il fallait y voir de plus près. Et puis pour un euro...
Je ne connaissais qu'une partie de l'oeuvre considérable de cet auteur ; j'avais lu seulement lors de sa parution sa saga consacrée à la Louisiane, qui eut à l'poque un beau succès public ; je crois qu'elle avait ét é recommandée par Apostrophes, source d'un certain nombre de mes lectures à l'époque de la splendeur de cette merveilleuse émission ; ou, en 1977, c'était peut-être encore Ouvrez les guillemets.
J'avais bien aimé Louisiane, au point de lire tous les tomes de la série : un bon roman historique au demeurant, exempt d'erreurs et d'anachronismes (je disais hier dans ma critique d'Une sale française que dans ce domaine, les réussites se comptaient sur les doigts des deux mains, j'étais sans doute trop sévère), un peu plombé quand même par de lourds chapitres didactiques, trop peu intégrés à la narration .
Du même auteur, j'avais lu aussi Pour amuser les coccinelles, petit chef d'oeuvre d'humoir sur les vicissitudes des propriétaires de résidences secondaires campagnades.
Je digresse un peu tro p ? Oui et non. Car Amélie ou la concordance des temps, outre son cousinage avec la science-fiction, est aussi un roman historique fort bien documenté, portant sur les derniers mois de la Deuxième République, juste avant le coup d'état du deux décembre, et également un récit humoristique, et même une histoire d'amour ! Il y en a donc pour tous les goûts, et le mélange est réussi.
Pour ce qui est de l'intrigue, il est inutile de paraphraser le Prière d'insérer, et il serait fâcheux de le développer à l'excès pour éviter le spoilage.
Je dirai seulement que le Professeur Campelle est bien sympathique, et qu'on le plaint un peu par moment d'avoir trop bien organisé sa vie de célibataire. Quoique...les choses pourraient changer à ce point de vue.
Sur l'aspect science-fiction le thème du voyage dans le temps est bien traité et de manière originale, et l'auteur a le bon goût de ne pas chercher une explication logique au paradoxe engendré, et de ne pas tomber non plusdans l'horrible travers du fantastique expliqué, qu'on rencontre parfois chez les écrivains main stream qui se risquent dans les littératures de l'imaginaire, ce qui pour eux est toujours un peu un défi, que Denuzière relève élégamment.
Quant à l'aspect historique, l'auteur nous fait vivre avec une érudition impeccable les derniers mois de l'année 1951, et nous fait visiter le Paris de l'époque.
On sent bien que, comme son héros, l'auteur a un goût particulier pour le XIXème siècle, qu'il semble préférer à l'époque actuelle. Lui donnerai-je raison sur ce point ? La question est complexe ; en 1851, on ne vit pas dans le passé, mais dans le présent, comme à toutes les époques ; et toutes les époques ont leurs problèmes vécus sur le moment comme insurmontables, mais qui finissent par être dépassés et remplacés par d'autres ; à ce moment-là, ceux qui regardent en arrière ont une tendance naturelle à minimiser les défauts de l'époque révolue sur laquelle ils se penchent par rapport à ceux de notre époque. Et Denuzière a sans doute une vision trop rose de l'époque qu'il fait visiter à son héros. Pourtant sur certains points..ici je me rappelle à l'ordre pour m'interdire de tenir une fois de plus des propos réactionnaires.
Je dirai quand même que les mises au point, en bien ou en mal, sur certaines figures historiques connues, et particulièrement la réhabilitation de Louis-Napoléon, dont le tort principal fut de s'attirer la haine de deux grands romanciers, Hugo et Zola (quoique Zola soit finalement assez nuancé) qui firent et font toujours beaucoup de mal à son image.
Les livres distrayants de cette qualité ne sont pas si courants. Il remplacera avantageusement n'importe quel roman « feel godd » que l'on voudrait lire pour se réconforter des malheurs des temps.
Il est disponible en librairie, mais on le trouve aussi d'occasion à des pris intéressants.
Il est encore temps de vous faire un petit cadeau de Noël;
J'ai « rencontré » ce livre il y a quelques mois dans un vide-grenier et ai été séduit par la quatrième de couverture. Séduit et intrigué : une histoire de voyage dans le temps sous la plume de Maurice Denuzière. Il fallait y voir de plus près. Et puis pour un euro...
Je ne connaissais qu'une partie de l'oeuvre considérable de cet auteur ; j'avais lu seulement lors de sa parution sa saga consacrée à la Louisiane, qui eut à l'poque un beau succès public ; je crois qu'elle avait ét é recommandée par Apostrophes, source d'un certain nombre de mes lectures à l'époque de la splendeur de cette merveilleuse émission ; ou, en 1977, c'était peut-être encore Ouvrez les guillemets.
J'avais bien aimé Louisiane, au point de lire tous les tomes de la série : un bon roman historique au demeurant, exempt d'erreurs et d'anachronismes (je disais hier dans ma critique d'Une sale française que dans ce domaine, les réussites se comptaient sur les doigts des deux mains, j'étais sans doute trop sévère), un peu plombé quand même par de lourds chapitres didactiques, trop peu intégrés à la narration .
Du même auteur, j'avais lu aussi Pour amuser les coccinelles, petit chef d'oeuvre d'humoir sur les vicissitudes des propriétaires de résidences secondaires campagnades.
Je digresse un peu tro p ? Oui et non. Car Amélie ou la concordance des temps, outre son cousinage avec la science-fiction, est aussi un roman historique fort bien documenté, portant sur les derniers mois de la Deuxième République, juste avant le coup d'état du deux décembre, et également un récit humoristique, et même une histoire d'amour ! Il y en a donc pour tous les goûts, et le mélange est réussi.
Pour ce qui est de l'intrigue, il est inutile de paraphraser le Prière d'insérer, et il serait fâcheux de le développer à l'excès pour éviter le spoilage.
Je dirai seulement que le Professeur Campelle est bien sympathique, et qu'on le plaint un peu par moment d'avoir trop bien organisé sa vie de célibataire. Quoique...les choses pourraient changer à ce point de vue.
Sur l'aspect science-fiction le thème du voyage dans le temps est bien traité et de manière originale, et l'auteur a le bon goût de ne pas chercher une explication logique au paradoxe engendré, et de ne pas tomber non plusdans l'horrible travers du fantastique expliqué, qu'on rencontre parfois chez les écrivains main stream qui se risquent dans les littératures de l'imaginaire, ce qui pour eux est toujours un peu un défi, que Denuzière relève élégamment.
Quant à l'aspect historique, l'auteur nous fait vivre avec une érudition impeccable les derniers mois de l'année 1951, et nous fait visiter le Paris de l'époque.
On sent bien que, comme son héros, l'auteur a un goût particulier pour le XIXème siècle, qu'il semble préférer à l'époque actuelle. Lui donnerai-je raison sur ce point ? La question est complexe ; en 1851, on ne vit pas dans le passé, mais dans le présent, comme à toutes les époques ; et toutes les époques ont leurs problèmes vécus sur le moment comme insurmontables, mais qui finissent par être dépassés et remplacés par d'autres ; à ce moment-là, ceux qui regardent en arrière ont une tendance naturelle à minimiser les défauts de l'époque révolue sur laquelle ils se penchent par rapport à ceux de notre époque. Et Denuzière a sans doute une vision trop rose de l'époque qu'il fait visiter à son héros. Pourtant sur certains points..ici je me rappelle à l'ordre pour m'interdire de tenir une fois de plus des propos réactionnaires.
Je dirai quand même que les mises au point, en bien ou en mal, sur certaines figures historiques connues, et particulièrement la réhabilitation de Louis-Napoléon, dont le tort principal fut de s'attirer la haine de deux grands romanciers, Hugo et Zola (quoique Zola soit finalement assez nuancé) qui firent et font toujours beaucoup de mal à son image.
Les livres distrayants de cette qualité ne sont pas si courants. Il remplacera avantageusement n'importe quel roman « feel godd » que l'on voudrait lire pour se réconforter des malheurs des temps.
Il est disponible en librairie, mais on le trouve aussi d'occasion à des pris intéressants.
Il est encore temps de vous faire un petit cadeau de Noël;
