Au Japon, se demanda-t-il, à quoi ressemblerait le jour de la fin du monde ?
Un jour comme les autres où, en train de banlieue, on rentrerait se coucher
Il aimait le Japon avec excès, comme l’aiment les étrangers.
Pourquoi les filles qu’on croise dans le métro n’ont jamais le regard aussi émouvant que celui des poupées ? Les vraies filles, elles se tassent dans les wagons réservés et elles ne regardent même pas les hommes. Ce sont elles, les femmes sans âme ! Et leurs vies de folles leur ont fait oublier ce qu’elles sont vraiment. Seules les poupées aujourd’hui sont capables d’atteindre la perfection, toujours identiques, hors du temps.
Il est difficile, au Japon, de savoir où commence le sacré.
Au sumô, peu importe de tomber, tant que l’on tombe en dernier.
Parce qu’en cet instant précis, les deux lutteurs respiraient à l’unisson. Il y voyait le signe qu’ils comprendraient ensemble le moment juste de commencer le combat. Au sumô, la beauté du duel réside dans la perfection de cet instant.
La beauté, ici, naît de la singularité.
Ken et Kumiko écoutaient ensemble la beauté de leur silence. Un silence de vieilles personnes qui ont gagné du prix d'une vie le droit de ne plus rien se dire. Un silence éphémère, meilleur qu'une éternité de parole.
Il existe deux tristesses.
Wabi, est le sentiment de solitude et de découragement qui accompagne souvent une perte.
Sabi, au contraire, confère à la vieillissent et à l'isolement une certaine beauté du dépouillement.
Giri, l'obligation
Le Giri n'est pas une dette,
C'est un état de gratitude,
Un porte-à-faux insupportable
Qui appelle un retour à l'équilibre.