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Critique de Thyuig


Thyuig
27 septembre 2014
Buddy Longway date du milieu des années 70. A l'époque, peu de séries s'adressent directement à un public plus adultes et les périodiques, dont les lecteurs vieillissent doivent tacher de se renouveler. Ainsi au Journal de Tintin, des séries comme Lester Cockney, Jonathan ou Olivier Rameau viennent parler directement à ce nouveau lectorat et ouvre des perspectives plus adultes.
Trois hommes sont passés s'inscrit tout entier dans cette logique : le ton est dur, l'idéal heureux ressemblant davantage à une volonté qu'à un objet atteignable, Buddy et sa famille vont devoir vivre dans un monde âpre et dur, ils vont se frotter d'abord aux éléments naturels (imaginez donc la vie dans les Rocheuses sans eau ni électricité…) et sans le filtre « jeunesse », cette nature paraît bien plus hostile. Buddy doit tuer pour se nourrir, tout comme cette louve affamée tente un dernier coup en sautant à la gorge de Jérémie. Buddy l'abat et fait du louveteau un orphelin.

Avec Buddy Longway, Derib ne va cesser d'enseigner à son lectorat toute la difficulté de survivre dans un monde naturel. Si les comparaisons littéraires viennent alors facilement : Jack London, Kessel, Stevenson, mais aussi Lewis et Clark dans leur fameux Journaux, tous ont abreuvé Derib de cet ouest sauvage, la réciproque illustrée ne parait pas si évidente. En effet, il aura fallu attendre Blueberry des immenses Charlier et Giraud pour découvrir en bande-dessinée la dureté des relations humaines des Territoires situés à l'ouest du Mississippi. Derib quant à lui va réussir pour la première fois à représenter aussi bien une histoire cohérente et adulte qu'une nature beaucoup moins idyllique que chez Yakari ou (me manquent là quelques exemples de publications directement orientées jeunesse et qui idéalisaient le rapport à la nature). Avec Buddy Longway, toutes les dimensions d'une histoire en bande-dessinée vieillissent d'un coup : âpreté des relations humaines, sujet adulte, représentation objective de la nature.
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