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sur 77 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est l'été, dans la campagne flamande. A 11 ans, la narratrice de l'histoire vit chez ses grands-parents sans avoir revu sa mère depuis des années. le grand-père s'éteint tout doucement à l'étage, tandis qu'en bas, la grand-mère s'affaire dans la cuisine. La fillette vaque à ses occupations de vacances, tient compagnie à l'un, fait la cuisine avec l'autre, observe, raconte ses souvenirs et son quotidien. Les visites de l'infirmière, les travaux agricoles menés par un jeune homme, l'autorité du grand-père, les frasques des trois chiens, l'agonie des poissons à cause de la sécheresse, et un jour, une baleine surgie dans l'étang. le monde à hauteur des yeux d'une enfant, qui découvre aussi les premières affres d'un désir tout neuf et inconnu. Cet été-là, on joue encore les pieds dans la vase à se raconter des histoires, mais les yeux commencent à regarder plus loin que les rives de l'étang. Zoé Derleyn décrit joliment et très justement ce moment charnière où l'on s'apprête à quitter le monde de l'enfance pour basculer dans l'adolescence, où l'on goûte la saveur acidulée des groseilles à maquereau, où l'on part chercher le chien enfui, où l'on déteste le garçon qui travaille torse nu au soleil tout en attendant impatiemment qu'il revienne.

Roman lu dans le cadre des "68 premières fois".

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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"Debout dans l'eau", les pieds dans la vase et la tête dans les nuages, la jeune narratrice avance entre enfance et adolescence. Son univers est fait de sensations , elle expérimente la douleur, le chaud-le froid, l'ombre-la lumière et découvre la nature qui l'entoure - l'étang, le jardin - en compagnie de 3 chiens, dont Baron, le plus vieux auquel elle est très attachée.
Elle habite maintenant chez ses grands-parents, sa mère n'étant jamais revenue la chercher : une grand-mère solide, silencieuse et aimante, et un grand-père alité, mourant, auprès duquel elle s'assoit tous les soirs. Elle comprend alors ce qui les rapproche.
De courts chapitres, dans un style sobre, poétique souvent abordent des thèmes essentiels : la transmission entre générations, la protection de la nature, la religion, la mort.
Un premier roman que j'ai lu avec beaucoup de plaisir.
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Peut-être que l'enfance est une île après tout, une sorte de bastion cerné par des douves dans lesquelles coule une eau, noire peut-être, mais douce et accueillante, dépourvue de danger, nourricière s'il le faut et pédagogique à ses heures. Une eau où l'on apprend à se tenir debout, parce qu'elle vous porte malgré la vase qui pourrait faire glisser, parce que, aussi, à vos côtés, sur l'eau, dans l'eau ou depuis la berge, se dressent des figures dont le rôle semble, de toute éternité, de s'y dresser : un grand-père au caractère rugueux comme la paume de ses mains, une grand-mère à la vigilance muette mais attentionnée, des chiens aux mauvaises habitudes immuables et rassurantes.
Dans son très réussi premier roman, Debout dans l'eau, Zoé Derleyn, jeune auteure belge à la plume extrêmement prometteuse, nous convie à une éclosion, à ce moment charnière et décisif où sa jeune narratrice de 11 ans (et demi !) quitte les certitudes l'enfance pour sentir sous ses pieds le sol instable de l'adolescence. C'est l'été où tout bascule, l'été où le doute s'immisce, l'été où meurt son grand-père. C'est l'été, pourtant, où elle semble prendre conscience pleinement de qui elle est, de la lignée dans laquelle elle s'inscrit de par ses goûts, ses préférences et ses affinités, par sa mémoire et ses attachements, bien au-delà de « ses cheveux d'ailleurs et ses joues d'ici ».
J'ai beaucoup aimé me couler auprès de cette petite fille plus si petite que ça, entre les pattes de ces chiens au sourire dévoreur, à la placidité enjouée, m'asseoir à ses côtés, sur la couverture à franges de son grand-père, pour picorer des groseilles à maquereau qui me rappelaient le mien, ou sur un banc d'église, à l'ombre de la foi vacillante mais viscérale de sa grand-mère, rassurante comme un phare dans la nuit. J'ai aimé sentir, entre les lignes sans lourdeur de cette écriture tout en retenue et en sensualité, jaillir la lumière d'un été, les parfums pleins de fraîcheur de l'eau stagnante et sombre, le son des insectes alourdis de soleil, le goût acidulé des fruits partagés entre deux silences. J'ai aimé découvrir, grâce à la curiosité d'une poignée d'aventurier(e)s des mots nommé(e) s « les 68 Premières Fois », ce talent tout neuf qui, pas si loin de nous, offre à la langue française un si bel écrin.
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Une gamine hypersensible dans un contexte dur ; plus de mère, mais une grand-mère dont elle peut être sûre de l'affection grâce à quelques petits gestes de compréhension ; le grand-père mourant, seul dans sa chambre, pas de mots pour dire son long départ.
La contemplation de la campagne, des activités ordinaires, la compagnie des chiens : les refuges pour vivre quand même.
C'est finalement oppressant, mais j'aime croire la petite saura grandir avec ça.
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