L'euthanasie est comme un saut de l'ange qui permet de sauver son corps des flammes,lorsque le corps se consume
Nous sommes au contact direct du malade:Nous portons,le lavons,nous voyons son corps se dégrader petit à petit.On sens quand il est à bout,et lorsqu'on nous demande de continuer encore les examens,les prélèvements,on se dit parfois que ce n'est pas humain
craignant la mort,on déteste la vie
Etre malade, mourante et en plus perdre ma féminité ? Rejoindre le groupe des chauves, des crânes à perruques, à foulards, sorte de marque déposée de la terrible maladie ?
Craignant la mort, on déteste la vie.
Puisque je vais quitter ma fille, mon sang, qui me serre dans ses bras, et qui pleure en espérant me retenir encore.
Je m'en veux de lui faire tant de peine.
Je m'en veux de ne pas pouvoir jouer mon rôle jusqu'au bout, montrer l'exemple, guider les pas de mes chers petits anges, apprendre mille choses à mes petits-enfants.
Un sentiment de culpabilité m'envahit.
Je fais tant de mal à ma famille.
La souffrance que je sème aujourd'hui autour de moi s'ajoute à ma peine.
Pour ne plus penser au temps qui passe, aux épreuves, à l'incertitude d'un lendemain dont on ne peut en mesurer ni le temps ni la durée.
Sentais-je inconsciement, que mes années seraient injustement comptées ?
Les belges craignent de voir leur pays assimilé à "un touriste de la mort".[....]
donc je reste discrète,meme si je préférerais etre plus franche avec certains de mes docteurs.
Je dois préparer ma mort en douce
Evidemment,il n'était pas donné.J'avais de la chance de pouvoir me le permettre.Il faut se rendre à l'évidence,une euthanasie à l'étranger cela coute cher.Qui parle d'égalité devant la mort?