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EAN : 9782815910965
283 pages
L'Aube (06/11/2014)
3.7/5   92 notes
Résumé :
Simran Singh est chargée d'une affaire délicate : une adolescente est retrouvée dans la luxueuse maison familiale, bâillonnée et brûlée après avoir été violée. Autour d'elle, treize cadavres empoisonnés. Bientôt, la police soupçonne la jeune fille ! À charge pour Simran de découvrir la vérité, dans une société où naître fille peut s'avérer dangereux…

Traduit dans une dizaine de langues, ce polar, point de départ d'une série noire glaçante autour du pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Simran Singh, travailleuse sociale, enquête sur l’assassinat d’une famille riche et influente de la bourgeoisie indienne dont l’unique survivante est Durga, la benjamine du clan sur laquelle se portent les soupçons de la police. Le seul moyen de prouver l’innocence de la jeune fille, qui a été battue et violée pendant l’agression, est de la faire parler, mais l’adolescente se livre difficilement et Simran, confrontée à la loi du silence, à la corruption des policiers et au poids des traditions d’une société patriarcale, doit aussi lutter contre les préjugés liés à son statut de femme libre et indépendante, issue du même milieu que l’accusée.

Ce livre, inspiré d'un fait divers, met en évidence le sort réservé à de nombreuses femmes indiennes. Donner naissance à une fille en Inde est encore considéré comme une malédiction. Avortements et infanticides réduisent le nombre de petites filles. Et quand elles survivent, elles peuvent faire l'objet de mauvais traitements pouvant aller jusqu'à la mort. Une réalité socioculturelle, la violence faite aux femmes et la corruption, dénoncée avec fougue et talent, au sein d'une intrigue policière non dénuée de suspense, par la journaliste et femme de télévision, Kishwar Desai.
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Durga, jeune fille indienne de 14 ans, est retrouvée ligotée et traumatisée dans sa maison familiale. Seule survivante, elle a été violée alors que treize membres de sa famille ont été sauvagement assassinés. Seule survivante elle est également présumée coupable pour la police...

Simran Singh, assistante sociale ne croit pas à sa culpabilité : elle est chargée de faire parler cet unique témoin et tente de nouer un dialogue avec cette enfant malmenée.

L'occasion pour l'auteur, Kishwar Desai, de nous brosser un tableau consternant de la condition féminine en Inde : petites filles tuées à la naissance, adolescentes à peine pubères et déjà mères, internement des non soumises, déséquilibre démographique suscitant une frustration masculine, abus de très jeunes filles par des hommes mûrs. le corps de la femme n'est qu'un instrument au service de l'homme, et Simran, qui a la chance de pouvoir vivre librement en paye le prix : regards méprisants, harcèlement maternel dans le but de lui trouver un mari...une vieille fille de 45 ans !

Plus qu'une enquête policière, c'est une véritable plongée au coeur d'une société profondément machiste qui n'hésite pas à pratiquer un assassinat de masse sur ses filles, à arracher des enfants du ventre de leurs mères, et qui en subit lourdement les conséquences. Effrayant.
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Pour une fois, le résumé n'est pas trompeur : une intrigue bien troussée mais qui n'est pas le principal intérêt de ce roman noir.

Toute l'enquête de la travailleuse sociale atypique Simran Singh sur l'assassinat de toute une famille riche (13 membres) n'est que le prétexte pour nous parler de la société indienne (hindoue) qui est patriarcale à mort et où les femmes et les filles n'ont que le droit de pondre des fils et de tenir le ménage.

On se plaint des plafonds de verre chez nous ? Croyez-moi, nous sommes le cul dans le beurre et il est bordé de nouilles déposées à la cuillère en argent.

Le récit est âpre, violent, dénonçant les injustices et le sex-ratio inégalitaire puisqu'il est mal vu de mettre au monde des filles, alors, on les élimine direct et on ne garde que les mâles. Vous imaginez qu'au final on se retrouve avec 350 filles pour 650 garçons et que ces derniers doivent importer des femmes d'ailleurs puisqu'il n'y en a pas assez.

La plume est trempée dans le vitriol, par le biais de son personnage principale, Simran Singh qui s'est toujours révoltée contre de telles pratiques mais qui ne peut pas faire grand-chose à son niveau. Pourtant, elle essaie.

Simram a tourné le dos à toutes ces traditions du Punjab, elle a 45 ans et ne s'est pas mariée, ce qui fait que tout le monde regarde cette vieille fille avec mépris et sa mère la harcèle pour qu'elle lui offre un petit-fils. Pas facile de dire merde aux traditions.

Les portraits dressés de certains personnages sont taillés à la serpe, le genre de personnage qu'on aimerait flinguer assez vite, imbu d'eux-mêmes, jaloux de tout et prêt à tout pour y arriver.

Les flics étaient corrompus sous Al Capone et le sont toujours ? Ici, on est dans le haut du panier niveau magouilles, les médailles d'or tombent, n'en jetez plus, tout marche à la corruption, même les soins dans les hôpitaux.

Au fur et à mesure que Simran Singh dénoue l'écheveau de ce meurtre multiple et tente d'entrer dans le passé de Durga, la fille cadette de cette famille, suspectée d'être l'auteure des meurtres, elle tombe dans le glauque absolu, et nous avec.

On referme ce roman noir avec le coeur au bord des lèvres, le dégoût suintant de tous nos pores (on aimerait écrire "porcs" mais ce serait une insulte à l'animal) et le guide du Routard peut me dire ce qu'il veut mais je n'ai pas envie de poser un pied là-bas.

Un roman noir où l'enquête est un prétexte pour écrire un réquisitoire sur le pays de l'auteure, sur son gouvernement, sur les hommes qui ne veulent pas de l'égalité et sur des gens qui n'ont pas encore compris qu'on va droit dans le mur en ne sélectionnant qu'un seul sexe et en éliminant systématiquement l'autre.

Un roman noir qui laisse le lecteur groggy, pantelant, en proie à de multiples émotions qui ne sont pas celle de la joie, évidemment. Avec un tel sujet, on se doute qu'on ne va pas nager dans les petites fleurs et les arcs-en-ciel des Petits Poneys.

Un roman noir où l'enquête est accessoire, même si elle est utile pour nous brosser, au vitriol, un portrait peu flatteur de la société hindoue dont certains sont encore plus rigides que les plus rigides anglais victoriens.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai apprécié, sans toutefois adorer, ce polar engagé et très dépaysant, et qui se lit d'ailleurs facilement.
Dépaysant car le roman se passe au Penjab, le personnage principal est sikh, et on peut lire à l'occasion une phrase comme "elle parlait en punjabi avec un drôle d'accent bengali", bref vous voyez le genre. (Mais le livre est traduit de l'anglais). le livre est l'occasion d'une véritable plongée dans une région méconnue de l'Inde.
Et puis engagé car le livre dénonce en permanence les violences faites aux femmes dans la société indienne. L'héroïne est résolument anticonformiste, elle refuse le mariage (en Inde !), elle boit de l'alcool (en Inde !).
Cela se passe dans une petite ville de province dans laquelle revient la narratrice pour aider à résoudre un crime particulièrement glauque. C'est l'occasion pour l'autrice de dresser un tableau de la situation des femmes en Inde, peu enviable, quelque soit d'ailleurs le milieu social. Chiffres à l'appui, elle se fait journaliste pour démontrer que le faible ratio des femmes dans certaines régions crée mécaniquement de la violence.
J'ai été séduit par cet aspect engagé du roman, par la construction des chapitres (toujours à base d'extrait du journal d'une victime, du récit des avancées de l'enquête, puis de quelques lettres ou mails), mais j'ai parfois été un peu perdu par l'intrigue. mais peut-être n'ai-je pas été assez attentif, et il est vrai que les personnages sont parfois appelés de différentes façons.
Quoiqu'il en soit, une lecture très intéressante, mais je ne suis pas certain de poursuivre la série commencée avec ce roman. Sauf si l'on m'y engageait fortement !
Sur ce thème des violences faites aux femmes en Inde, le livre a fait échos à une série terrible que j'ai vue récemment Delhi Crime sur Netflix, que je ne mettrais pas forcément entre tous les yeux cependant.
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Une tuerie familiale au Punjab: 13 morts et une jeune fille de 14 ans, vivante, violée, mutique et accusée du meurtre.
Bienvenue en Inde! Eldorado pour la condition féminine...

L'arrestation de la jeune fille est arbitraire et sans fondement. La seule aide que Durga, emprisonnée, va recevoir, vient de Simran, assistance sociale, acharnée à découvrir la vérité en dépit des fausses informations et de l'obstruction rencontrée. Elle va tenter de démêler ce que fut une famille, avec ses secrets et ses disparitions. Un monde cloisonné, machiste, où les filles sont quantité négligeable, monnayable, corvéable et jetable tout en étant l'honneur de l'homme.

Le coté polar du livre est secondaire, la quête de vérité étant parfois un peu simpliste et sans cohérence. La narration reste pourtant agréable. En alternant l'enquête de voisinage de Simran et les confidences épistolaires de Durga, distillées au compte-goutte, c'est toute une société patriarcale qui est décortiquée et mise à l'index avec sa corruption, son système judiciaire laxiste et interminable, ses différences ethniques et croyances confessionnelles. La situation des femmes y est scandaleuse, et la mortalité provoquée des filles induisant un "ratio-sex" problématique pour les mariages.

Ajoutez à ce tableau idyllique le terrorisme, la gabegie des services publics, la crasse et la chaleur, ça ne donne pas envie d'escapade au sous continent indien, même si on concède l'exagération du propos.

Un livre attachant, en dépit d'une dualité homme/femme un peu trop appuyée et un style assez convenu.
Kishwar Desai semble vouloir pousser un coup de gueule contre son pays dans un livre plus proche du réquisitoire documentaire que du roman policier.
Elle a obtenu le Costa First Novel Award 2010.
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critiques presse (1)
Liberation
08 avril 2014
La force de ce polar tient d’abord à son héroïne, Simran Singh, une travailleuse sociale sikhe un peu pochtronne que sa mère désespère de voir mariée, et bien mariée.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
On annonçait à la télévision que de jeunes arbres venaient d'être plantés en mémoire de toutes les "filles disparues". Le Punjab était connu pour assassiner ses filles. Le sex-ratio ici était le plus bas de tout le pays - moins de huit cent cinquante filles pour mille garçons - et malgré les terribles prédictions des sociologues et des démographes, la naissance d'une fille était toujours considérée comme un évènement de mauvais augure. [...] J'imaginais ce vert vif symbole de vie sur le fond gris mort du paysage urbain. J'imaginai des arbres dont les branches transperçaient les fenêtres, les murs des chambres, des salles de classe, des bureaux, des magasins de jouets, des boutiques de mariage et grimpaient hors des berceaux vides...semant leurs feuilles vertes comme autant de petites empreintes de pas partout où ces filles seraient passées, si elles avaient vécu.
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Essayer d’être une fille n’est pas facile. Dès la naissance, les privilèges sont rares et on ne nous en accorde pas beaucoup d’autres tout au long de la vie. On nous met des robes et des rubans dans les cheveux, des bracelets aux poignets et aux chevilles, on nous enseigne le chant, la danse et la pâtisserie, mais pourquoi ne pas se préoccuper autant de notre vie Intérieure ? La personne Extérieure sait sourire, couper des légumes, s’asseoir en tailleur et dire « namaste ma tante ». Pourtant, la personne Intérieure est toujours en colère, le nez collé à la fenêtre, parce qu’elle rêve d’aller courir avec les Garçons.
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Je savais qu’en Inde, il était illégal de demander le sexe de son enfant, alors j’ai cru qu’il voulait savoir si le bébé était en bonne santé et j’ai accepté. Cependant, j’ai été très surprise lorsqu’il m’a dit que nous devions attendre le compte rendu avant de rentrer.
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Si Internet a simplifié le monde, il l’a aussi rendu plus sanglant et moins sûr. Avant, chaque affaire me paraissait un cas unique mais je sais maintenant que je pourrai toujours y trouver une autre histoire tout aussi sordide, ou au moins un événement qui pourra me fournir un soupçon d’éclaircissement. Si les gens tapotent sur leur clavier pour trouver l’âme sœur, je clique dans l’espoir de découvrir des esprits tordus et des vies torturées. Et avec un peu de chance, des informations sur ce qui les a fait dévier.
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Tu dis qu’il ne faut plus y penser, que je dois commencer une nouvelle vie… Me pardonner et apprendre à m’aimer.
Mais comment oublier la tyrannie de nos rêves ? Ils dominent ma vie depuis le début, avec leurs couleurs plus vraies que nature ; leurs paysages qui reflètent une joie que je ne ressentirai jamais.
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Videos de Kishwar Desai (2) Voir plusAjouter une vidéo
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Payot - Marque Page - Kishwar Desai - Les origines de l'amour.
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