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Citations sur Des steaks pour les élèves (9)

En fait ce n'est pas compliqué, ce que je vous demande : il s'agit simplement de donner une âme à cette école!
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Quelle horreur! Un pied pâle émergea du magma des couvertures et tâta l'air froid de la chambre. Puis la tête ébouriffée de Clarence surgit, quelque part, et glissa le long du mur sur lequel étaient appuyés d'ordinaire les multiples oreillers dans lesquels il se calait lorsqu'il lisait le soir avant de s'endormir. Sa femme attendait au pied du lit.
— Alors? Tu arrives ou quoi?
— Oui, oui…
Clarence d'un coup sec repoussa les couvertures et il se retrouva assis sur le bord du lit. La tête lui tournait. Il regardait ses deux pieds maigres posés faiblement sur le sol. Il les considéra un long moment avec sollicitude. Il semblait les prendre en pitié ou se demander ce qu'ils faisaient là.
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Voici : notre professeure de théâtre ne reviendra pas cette année et nous cherchons quelqu'un pour la remplacer. Il s'agit simplement d'enseigner le théâtre à nos étudiants de niveau secondaire. Une vraie partie de plaisir.
Tigre souriait de toutes ses dents, elle respirait la joie de vivre et la confiance.
— Mais, dit Clarence, je ne sais pas si je suis qualifié pour ce poste…
— Clarence! Vous êtes un artiste, je le sais, vous êtes un comédien, vous faites ce métier depuis quinze ans. Et puis votre père était professeur, et votre mère aussi. Même vos grands-parents étaient professeurs. Vous avez ça dans le sang. Et puis, vous avez quatre enfants.
Clarence ne pouvait réfuter ces faits.
— Écoutez, ajouta-t-elle, nous recherchons des artistes, des êtres qui pourront créer une ambiance dans l'école. Vous avez monté des quantités de spectacles dans votre vie. Vous avez toutes les qualités requises.
— Je n'ai jamais enseigné, protesta mollement Clarence. Je suis un rêveur…
Tigre se leva d'une détente et elle marcha de long en large derrière son bureau, ce qui n'était pas facile car l'espace y était restreint, mais elle était très souple.
— Justement! Nos jeunes ont besoin de rêver! Ils ont besoin d'imaginaire! Ils ont besoin de poésie! Ils ont besoin d'amour! Ils ont besoin de croire en quelque chose!
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Depuis des années il vivait d'expédients, de petits travaux, des bricoles : narration, commerciaux, postsynchronisation… rien de sérieux. Il vivotait. Et avec quatre enfants, c'était plutôt stressant... Sa femme, contorsionniste, faisait toutes sortes d’acrobaties pour arrondir les fins de mois. Mais bon, ils se débrouillaient. Miam-Miam, leur chatte noire et blanche, vint rôder autour de la table puis elle monta sur une chaise et elle observa Clarence en plissant ses yeux verts. Son poil était lustré et soyeux. Elle attendit. Clarence la regarda mais ne lui donna rien à manger. Elle en eut assez et se rendit à son bol de nourriture, près de la cuisinière. Griffatout, l'autre chatte, bondit dans les airs sans aucune raison à l'approche de Miam-Miam et Clarence pensa qu'elle était bien jeune : elle devait avoir trois ou quatre mois; Clarence ne le savait pas.
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C
larence dormait profondément. Il était enfoncé dans son lit sous une pile de couvertures chaudes et moelleuses. Il était heureux. Clarence n'était jamais aussi heureux que lorsqu'il dormait. Il s'étendait de tout son long dans son lit douillet, repoussait les oreillers qui tombaient parfois sur le sol, s'étirait, poussait maints soupirs d'aise et de satisfaction profonde et il dormait. Il oubliait tout. Plus rien n'avait d'importance pour lui. Il avait une faculté extraordinaire d'oubli.
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Leur férocité serait mon pain quotidien.
Paul Guth
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Sol et Gobelet
Sont de drôles de pistolets
Luc Durand
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Il s'agit simplement d'enseigner le théâtre à nos étudiants de
niveau secondaire. Une vraie partie de plaisir.
Tigre souriait de toutes ses dents, elle respirait la joie
de vivre et la confiance.
— Mais, dit Clarence, je ne sais pas si je suis qualifié
pour ce poste...
— Clarence ! Vous êtes un artiste, je le sais, vous êtes
un comédien, vous faites ce métier depuis quinze ans. Et
puis votre père était professeur, et votre mère aussi. Même
vos grands-parents étaient professeurs. Vous avez ça dans
le sang. Et puis, vous avez quatre enfants.
Clarence ne pouvait réfuter ces faits.
— Écoutez, ajouta-t-elle, nous recherchons des artistes,
des êtres qui pourront créer une ambiance dans l'école.
Vous avez monté des quantités de spectacles dans votre
vie. Vous avez toutes les qualités requises.
— Je n'ai jamais enseigné, protesta mollement
Clarence. Je suis un rêveur...
Tigre se leva d'une détente et elle marcha de long en
large derrière son bureau, ce qui n'était pas facile car
l'espace y était restreint, mais elle était très souple.
— Justement ! Nos jeunes ont besoin de rêver ! Ils
ont besoin d'imaginaire ! Ils ont besoin de poésie ! Ils
ont besoin d'amour ! Ils ont besoin de croire en quelque
chose ! Il faut leur donner de l'espoir, les oxygéner, leur
apprendre à se comporter en société... En fait ce n'est pas
compliqué, ce que je vous demande : il s'agit simplement
de donner une âme à cette école !
— Je ne sais pas, dit Clarence.
Tigre bondit sur son fauteuil capitonné et elle grimpa
sur son bureau. À quatre pattes, elle se trouva nez à nez
avec Clarence et le regarda dans les yeux.
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Clarence était entré dans la classe en lançant des steaks rouges bordés de gras bien blanc, et les élèves s’étaient battues férocement pour obtenir les plus beaux morceaux. La viande saignante était happée au vol et engloutie en quelques secondes. C’était une dépense insensée, mais Clarence avait la paix le reste du cours. Il avait même calculé qu’il économisait sur les vêtements. Pendant que les plus voraces se pourléchaient les babines et digéraient bruyamment, le ventre tendu, les pieds posés sur des chaises, Clarence pouvait travailler avec les autres dans un silence de brousse. De temps en temps, il sortait le fouet qu’il faisait claquer sur le plancher luisant. Parvenaient alors du fond de la classe quelques rugissements sporadiques qui n’effrayaient plus personne. Clarence était assez heureux de cette trouvaille, mais il se demandait combien de temps il pourrait assumer les coûts reliés à ce régime, sans compter les scrupules qu’il nourrissait quant à la valeur pédagogique de cette méthode.
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