AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Pauvres fleurs (5)

"Vous aviez mon cœur,
Moi, j'avais le vôtre:
Un cœur pour un cœur :
Bonheur pour bonheur!

Le vôtre est rendu,
Je n'en ai plus d'autre;
Le vôtre est rendu,
Le mien est perdu!. "
1839 .
Commenter  J’apprécie          110
NE FUIS PAS ENCORE


Tu crois, s’il fait sombre,
Qu’on ne te voit pas,
Non plus qu’une autre ombre,
Glissant sur tes pas :
Mais l’air est sonore,
Et ton pied bondit :...
Ne fuis pas encore ;
Je n’ai pas tout dit.

À qui ce gant rose
Qui n’est pas le mien ?
Quel parfum t’arrose,
Qui n’est plus le tien ?
Tu ris : mais prends garde,
Ta lèvre pâlit...
Moi je te regarde :
Je n’ai pas tout dit !

Sur ton cœur cachées
Des fleurs vont mourir ;
Les as-tu cherchées
Pour me les offrir ?
Vois ! la lune éclaire
L’enclos interdit...
Paix à ta colère !
Je n’ai pas tout dit !

Sous la noble allée
Qui s’ouvre pour toi,
La pauvre voilée,
Ingrat, c’était moi !
Sans cris, sans prière,
Sans voix qui maudit,
Je fuis la première.
Adieu ; j’ai tout dit !
Commenter  J’apprécie          60
DORMEUSE


Si l’enfant sommeille,
Il verra l’abeille,
Quand elle aura fait son miel,
Danser entre terre et ciel.

Si l’enfant repose,
Un ange tout rose,
Que la nuit seule on peut voir,
Viendra lui dire : « Bonsoir. »

Si l’enfant est sage,
Sur son doux visage,
La vierge se penchera,
Et longtemps lui parlera.

Si mon enfant m’aime,
Dieu dira lui-même :
J’aime cet enfant qui dort ;
Qu’on lui porte un rêve d’or.

Fermez ses paupières,
Et sur ses prières,
De mes jardins pleins de fleur
Faites glisser les couleurs.

Ourlez-lui des langes,
Avec vos doigts d’anges,
Et laissez sur son chevet,
Pleuvoir votre blanc duvet.

Mettez-lui des ailes
Comme aux tourterelles,
Pour venir dans mon soleil,
Danser jusqu’à son réveil !

Qu’il fasse un voyage,
Aux bras d’un nuage,
Et laissez-le, s’il lui plaît,
Boire à mes ruisseaux de lait !

Donnez-lui la chambre
De perles et d’ambre,
Et qu’il partage en dormant,
Nos gâteaux de diamant !

Brodez-lui des voiles,
Avec mes étoiles,
Pour qu’il navigue en bateau,
Sur mon lac d’azur et d’eau !

Que la lune éclaire,
L’eau pour lui plus claire,
Et qu’il prenne au lac changeant,
Mes plus fins poissons d’argent !…
Commenter  J’apprécie          20
AVEU D'UNE FEMME
Savez-vous pourquoi, madame,
Je refusais de vous voir ?
J’aime ! et je sens qu’une femme
Des femmes craint le pouvoir.
Le vôtre est tout dans vos charmes,
Qu’il faut, par force, adorer.
L’inquiétude a des larmes :
Je ne voulais pas pleurer.

Quelque part que je me trouve,
Mon seul ami va venir ;
Je vis de ce qu’il éprouve,
J’en fais tout mon avenir !
Se souvient-on d’humbles flammes,
Quand on voit vos yeux brûler ?
Ils font trembler bien des âmes :
Je ne voulais pas trembler.

Dans cette foule asservie
Dont vous respirez l’encens,
Où j’aurais senti ma vie
S’en aller à vos accents,
Celui qui me rend peureuse,
Moins tendre, sans repentir,
M’eût dit : « N’es-tu plus heureuse ? »
Je ne voulais pas mentir.

Sous l’éclat de vos conquêtes,
Si votre cœur s’est donné,
Triste et fier au sein des fêtes,
N’a-t-il jamais frissonné ?
La plus tendre, ou la plus belle,
Aiment-elles sans souffrir ?
On meurt pour un infidèle :
Je ne voulais pas mourir.
Commenter  J’apprécie          70
Fleur d’enfance


L’haleine d’une fleur sauvage,
En passant tout près de mon cœur,
Vient de m’emporter au rivage
Où naguère aussi j’étais fleur.
Comme au fond d’un prisme où tout change,
Où tout se relève à mes yeux,
Je vois un enfant aux yeux d’ange :
C’était mon petit amoureux !

Parfum de sa neuvième année,
Je respire encor ton pouvoir.
Fleur à mon enfance donnée,
Je t’aime comme son miroir.
Nos jours ont séparé leur trame,
Mais tu me rappelles ses yeux ;
J’y regardais flotter mon âme :
C’était mon petit amoureux !

De blonds cheveux en auréole,
Un regard tout voilé d’azur,
Une brève et tendre parole,
Voilà son portrait jeune et pur.
Au seuil de ma pauvre chaumière
Quand il se sauvait de ses jeux,
Que ma petite âme était fière !
C’était mon petit amoureux !

Cette ombre qui joue à ma rive
Et se rapproche au moindre bruit,
Me suit, comme un filet d’eau vive,
À travers mon sentier détruit :
Chaste, elle me laisse autour d’elle
Enlacer un chant douloureux ;
Hélas ! ma seule ombre fidèle,
C’est vous, mon petit amoureux !

Femme, à qui ses lèvres timides
Ont dit ce qu’il semblait penser,
Au temps où nos lèvres humides
Se rencontraient sans se presser ;
Vous qui fûtes son doux Messie,
L’avez-vous rendu bien heureux ?
Du cœur je vous en remercie :
C’était mon petit amoureux !
Commenter  J’apprécie          20


    Acheter ce livre sur
    Fnac
    Amazon
    Decitre
    Cultura
    Rakuten


    Lecteurs (7) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1227 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}