La vie lycéenne sous son jour le plus sombre, tel est le tableau que dessine
Claudine Desmarteau dans son court et saisissant roman
Troubles.
Écriture hachée qui rappelle le style de
Marguerite Duras, chapitres courts, scènes de la vie rapidement captées, brossées et dépeintes avec justesse font de
Troubles un roman d'une grande sensibilité.
Le ton de la narratrice, Camille, dans
Troubles est sans concession pour cette vie âpre de lycéenne de 17 ans qui supporte plus le poids de l'adolescence.
Les cours qui ne suscitent plus l'intérêt, les parents absents, les amitiés qui se lient et se déchirent, les remarques, les soirées amères sur fond d'alcool et de fumette… les ingrédients sont réunis pour brosser le portrait d'une génération qui s'ennuie et cherche à s'extirper d'un quotidien emprisonnant.
Petit à petit l'histoire vacille, les situations deviennent plus complexes et plus rudes pour Camille qui va devoir faire face à des images qu'elle aimera plus tard effacer. Pourtant, elles sont là et le quotidien la hante comme un cauchemar.
Troubles est loin de dépeindre une adolescence heureuse, au contraire, ce sont tous les aspects les moins glorieux qui explosent à la face du lecteur. Caricatural ? Exagéré ? Imparfait ? pas du tout . Sans conteste, les ados retrouveront dans les situations, les pensées de Camille, des moments et des tensions qu'ils ont eux-mêmes pu ressentir.
Troubles est un texte fort, déstabilisante, où l'on suit le quotidien de Camille, une adolescente comme les autres, passionnée par les vieux films des années 60-80. ceux-ci semblent parfaits pour se prêter à cette peinture d'une adolescence désabusée.
Claudine Desmarteau a une plume et un style incroyable dans
Troubles, qui saisit avec justesse cet univers et parvient à nous faire ressentir chaque sensation de ses personnages. C'est bluffant.