Une ascension

Pauline Desnuelles aime la montagne et cela se sent dans chaque ligne de son roman.
Avec une écriture simple en apparence mais précise et très agréable à lire, elle nous offre deux beaux portraits de femmes.

Aurore, journaliste, mène des recherches sur Marguette Bouvier, pionnière qui a effectué la première descente du mont Blanc à skis.
Par-delà le temps, la vie de Marguette va entrer en résonnance avec celle d'Aurore et la dame du passé va insuffler son énergie à celle du présent.

J'ai aimé ce récit à plusieurs voix, j'ai aimé ce voyage dans le temps, j'ai aimé me balader en montagne avec les différents personnages.
J'ai aimé ce texte à la fois doux et fort, à la fois intimiste et universel.
J'ai aimé ce livre, tout simplement !

Un grand merci à Babelio pour cette opération Masse critique et aux éditions Slatkine pour cette fort jolie promenade.

Aurore Marsi, ancienne grand reporter ayant parcouru le monde pour ses articles, tente de garder la tête hors de l'eau depuis qu'elle a perdu son mari en montagne. Elle se retrouve terrassée par sa tristesse, et envahie par des constats douloureux et par une colère envers sa vie de couple sans doute idéalisée. Maintenant seule avec Laure, sa fille adolescente, elle peine également à s'enthousiasmer pour son un job de journaliste, jusqu'à ce qu'elle commence à s'intéresser à la vie de Marguette Bouvier…

Au travers des recherches qu'effectue Aurore sur Marguette, nous faisons connaissance avec cette aventurière attachante et découvrons son destin hors du commun. Née en 1908, décédée centenaire, elle aura été la première femme à descendre le Mont Blanc à skis et deviendra aussi aviatrice, alpiniste, reporter, amatrice d'art ! Apparaissant dans le roman tel un fantôme, elle veille sur Aurore et agit comme une présence rassurante et inspirante pour la jeune femme.

Une ascension se révèle être une histoire touchante et émouvante sur le deuil ; ces deuils d'êtres chers, ainsi que les deuils de vies passées, de situations. le récit se déroule tout en finesse, Pauline Desnuelles explorant les points de vue de quatre femmes, Aurore, sa fille Laure, Marguette, et Eva une bibliothécaire. Grâce aux portraits de ces femmes fortes et fragiles à la fois, animées par la passion et l'indépendance, l'écrivaine évoque le chemin de la reconstruction qu'emprunte Aurore pour tenter d'apaiser sa colère et sa peine, pour trouver la paix, aller de l'avant et vivre enfin en accord avec son essence profonde.

En plus d'une empreinte féminine forte, Pauline Desnuelles livre également un magnifique hommage à la montagne. L'amour qu'elle porte aux sommets transparait au fil des chapitres. Ses descriptions de la nature brute sont saisissantes et empreintes de poésie, oscillant en permanence entre beauté et dureté des éléments.

→ Un très beau roman qui a su me toucher !


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Genre : Littérature générale
Avis : INSPIRÉ
Quand la montagne se fait récit d'un deuil blanc…
Alors qu'Aurore, journaliste, dégringole intérieurement après la disparition de son mari en montagne, Marguette Bouvier, première femme à descendre le Mont-Blanc à ski, lui raconte sa vie. Entre les deux, Laure, fille d'Aurore, essaie de sauver son adolescence. La présence spectrale de Marguette —Aurore, m'entendez-vous ? — , aidera-t-elle Aurore à trouver sa liberté ? Quelles puissances lui permettront de remonter la pente et de voir son mariage sous son vrai jour ?
Si la surprise a été totale lors des rendez-vous avec Marguette, je les ai pleinement appréciés car ils étaient totalement emplis de faits historiques et de réflexions féminines pleines de bon sens, de courage, de positif. En revanche, le cheminement intérieur d'Aurore m'a semblé naturel, fruit de réflexions basées sur des comportements maritaux auxquels elle avait souhaité ne pas attacher d'importance sur le moment.
Ce roman polyphonique tient ses promesses pour amener le lecteur sur des pistes vierges, comme celles que les passionnés de montagne aiment parcourir, à leurs risques et périls. Ici, pas de danger mais des éclairages sublimes autant sur la montagne, magnifique toile de fond, que sur la psychologie féminine face aux tempêtes de toutes sortes.
Que j'ai aimé accompagner Marguette et Aurore dans leurs balades en montagne ! le récit des simples challenges ou des vrais exploits révèle à merveille l'étendue des beautés de chaque recoin du Valais, de Chamonix et du Mont-Blanc.
L'écriture moderne, vive, précise, riche coule comme un ruisseau des Alpes et la lectrice qui vous écrit n'a pu qu'être joyeusement entraînée dans cette ronde de femmes aussi malmenées que résilientes.
Je remercie Delphine des Editions Slatkine et Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre de la Masse Critique Littérature : automne de bons livres.

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Pauline Desnuelles réussit à écrire à la fois une ode à la montagne, avec souffle et talent, et un roman intimiste, nourri de fines observations et de toute la tension que peuvent contenir les relations humaines. Un grand bol d'air et un concentré d'émotions!
J'ai été captivée par l'histoire de Marguette Bouvier et la manière dont l'autrice restitue sa vision de cette pionnière. Elle la fait entrer dans la légende.
On rencontre dans Une Ascension de très beaux personnages, en particulier des portraits de femmes tout en nuances.

COUP DE COeUR

Un style différent, qui m a cueilli en 15 lignes.
D'habitude, mes lectures m'emportent vers la page 30.
Très vite j ai senti le froid brûlant, assise dans mon canapé.
J ai été essoufflée, j ai eu le souffle coupé.
J ai vu les paysages vertigineux, me suis émerveillée de la splendeur des montagnes.

Habituellement, je n'apprécie pas les descriptions, mais le style de Pauline Desnuelles, ses phrases courtes, coupantes... J'adore.

Une lecture évasion ? Sans aucun doute.

Une lecture émotions ? Aussi.

Surprise par la présence de Marguette.
Inviter un personnage historique dans un roman contemporain pouvait se transformer en un piège pour Pauline Desnuelles.
Un vrai casse-tête d écrire un livre sur une journaliste qui écrit sur un personnage connu. Cela aurait pu être rébarbatif. Mais Pauline Desnuelles a trouvé la parade :
c'est rebondissant, vivant et équilibré.




Anecdote :

Un jour, en partant au travail, je revois des scènes dans la neige, une scène d'action. Au volant, je réfléchis au titre de ce film qui m'a marqué et que j'ai probablement regardé la veille ou les jours d'avant. (Je ne suis pas très TV)
Finalement, je réalise que c'est un livre qui m'a fait cet effet : Une Ascension

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Aurore, ancienne journaliste de terrain, a perdu son mari, Théo, enlevé par la montagne qu'il aimait tant. Seule, avec sa fille Laure, elle tente de se reconstruire et de s'émanciper de son mari décédé pour lequel elle semble avoir fait de nombreux sacrifices et qui reste extrêmement présent dans ses pensées.

Alors qu'elle semble éteinte, elle effectue des recherches pour un reportage au sujet de Muguette Bouvier, née en 1908, première femme à avoir descendu à ski le Mont-blanc.

Laure, la fille adolescente d'Aurore, est le témoin de la dépression de sa mère, et ne sait pas trop comment lui parler, la rassurer...

La particularité de ce roman réside dans sa polyphonie. Les narratrices sont au nombre de 4. Il y a Aurore, bien sûr, mais aussi Laure dont on suit les pensées et même Marguette, qui raconte son histoire tel un fantôme, à Aurore. Et puis Eva, la bibliothécaire.

Grace aux portraits de ces 3 générations de femmes fortes mais fragiles, l'auteure signe ici un livre féministe touchant, parlant du deuil et de la reconstruction de manière pudique. le chemin vers l'apaisement est long et parfois mouvementé, mais la plume de Pauline Desnuelles est emplie de douceur et ne bascule jamais dans le pathos.