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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec Une ascensionPauline Desnuelles signe un fort joli roman où s'entremêlent les voix d'Aurore, de Marguette, bientôt rejointes par celles de Laure et d' Eva.
Aurore est une journaliste réputée, elle a abandonné les grands reportages aventureux pour fonder une famille avec Théo et prendre soin de leur fille Laure, un Théo, passionné de montagne, accroc des randonnées, des descentes vertigineuses , casse-cou , prêt à laisser femme et enfant pour satisfaire sa passion, Théo a été emporté par une avalanche, son corps est introuvable.
Aurore suffoque, essaye de retrouver ses marques et se consacre à son projet d'écriture : Marguette Bouvier , première femme à avoir descendu le Mont-Blanc à ski en 1928. Petit à petit comme si Marguettte restait penchée sur son épaule pour lui insuffler énergie et confiance en elle, Aurore émerge..
Deux portraits de femme unies par l'amour de la Montagne, aussi différentes que possible semblerait t il mais avec le même appétit de vivre .
La plume est belle, les portraits esquissés criants de vérité et La Montagne toujours aussi belle ..

Un grand merci aux Editions Slatkine pour ce partage
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Aurore, Laure, Marguette et Eva

Dans ce roman polyphonique, Pauline Desnuelles donne la parole à quatre femmes. Autour de leur attrait commun pour la montagne, elle raconte leur soif d'émancipation, génération après génération.

Dans les sorties en montagne, il y a toujours l'ascension, la montée vers les cimes et la descente qui, si elle se fait à ski, apporte aussi sa dose d'adrénaline. Aurore fait partie de ceux qui aiment les deux. Quand elle grimpe avec ses peaux de phoque, quand l'effort la transcende, elle se sent bien. On dira qu'elle se vide la tête et qu'elle en a bien besoin. Parce qu'elle est «hantée par des spectres. Théo, ma grand-mère, Marguette. Je deviens folle avec ces morts. Théo surtout.»
Théo était son compagnon. Il la délaissait un peu pour partir en expédition avant de se réconcilier sur l'oreiller. Sauf qu'un jour il n'est pas rentré. Porté disparu. Alors Aurore a cru qu'elle ne se relèverait pas. «Envie de hurler, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Juste des pleurs sans fin à la tombée du jour, quand j'en avais fini avec les tâches professionnelles et domestiques. Lorsque j'étais venue à bout de la logistique quotidienne, je laissais toute l'eau de mon corps se déverser en petits sanglots sourds sur mon oreiller.»
Seulement voilà, elle n'est pas seule avec son chagrin. Il faut bien qu'elle s'occupe de sa fille Laure, qu'elle la console. À moins que ce ne soit l'inverse? Toujours est-il qu'il faut bien continuer à vivre. Alors elle retrouve son métier de journaliste et ses enquêtes. Et si elle n'a plus le coeur aux reportages d'investigation, elle va trouver dans le portrait qu'elle veut réaliser de la première femme qui a dévalé le Mont-Blanc à ski en 1929, un nouvel élan. Mieux même, Marguerite Bouvier, Marguette, va entrer dans sa tête et lui parler: «Aurore, j'ai l'impression de dicter mes Mémoires. Loin de moi l'idée de faire de vous une vulgaire dactylo, mais en m'ouvrant ainsi à vous, je me repasse le film de ma vie.»
Une vie qui mérite effectivement qu'on la raconte. Une vie d'aventurière, de sportive accomplie, d'amie de grands peintres, de guerrière aussi. Une vie qui va permettre à Aurore de combler sa solitude.
«Théo et Marguette m'accompagnent où que j'aille. J'ai parfois envie de leur emboîter le pas, de partir avec eux. le monde terrestre me semble vide.
Je m'agrippe aux arbres de mon arrière-cour.»
Pauline Desnuelles a eu la bonne idée de donner tour à tour la parole à Aurore, à Marguette, à Laure ainsi qu'à Eva, une bibliothécaire qui est un témoin discret mais aussi une fine observatrice de l'humeur de ses congénères. Car vous n'imaginez pas tout ce que peuvent raconter les livres que vous empruntez sur votre vie et même votre santé mentale!
Dans cette histoire de résilience accrochée aux décors somptueux des Alpes, on peut aussi lire la volonté farouche, le caractère volontaire de femmes qui, à des générations différentes, se sont battues pour être libres. Une liberté qui a aussi son prix, mais dont on sent bien qu'elle n'est pas négociable.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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J'ai beaucoup aimé le roman que je vous présente aujourd'hui. Nous avons d'un côté Aurore qui a perdu son mari dans une avalanche, et de l'autre le fantôme de Marguette Bouvier, la première femme à avoir descendu le Mont-Blanc à ski. Il y a aussi les voix de Laure, la fille d'Aurore et celle d'Eva la bibliothécaire. Une construction intéressante pour écouter la voix des femmes.

Aurore, en perdant son mari, découvre que finalement elle était sous son emprise, qu'elle s'est effacée pendant des années pour lui permettre de vivre sa passion pour la haute-montagne sans aucune reconnaissance de sa part et qu'elle a élevé quasiment seule leur fille. C'est donc un double deuil qu'elle mène puisque elle pleure l'homme qu'elle aimait mais également son couple idéalisé. Elle doit se reconstruire et pour cela, elle renoue avec son métier de journaliste en s'intéressant à Marguette Bouvier, née en 1908 et devenue centenaire, une aventurière incroyablement forte et indépendante à une époque où la place de la femme était à la cuisine et auprès de ses enfants. Ainsi Marguette, tel un esprit, chuchote son histoire à Aurore en espérant lui montrer le chemin vers la liberté.

Les passages concernant Marguette m'ont particulièrement intéressée. Je ne connaissais pas du tout cette femme mais ai trouvé sa vie et sa personnalité tout à fait incroyable. Quels exploits elle a accompli, quelle détermination, quelle force de caractère !
Aurore quant à elle est touchante, certaines prises de conscience peuvent être douloureuses. Pas si simple de s'émanciper d'un mari mort, pas facile de quitter un souvenir.
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"L'Ascension" embrasse la complexité du deuil dans une danse délicate entre la douleur et la découverte de soi. C'est un livre choral d'une beauté simple, une symphonie de voix qui fusionnent pour tisser un récit captivant. L'auteur, avec une plume aussi légère que celle d'un duvet, explore l'étape douloureuse de l'acceptation du deuil, dévoilant les couches du déni qui entourent la perte d'un être cher. Ainsi, le déni de la mort et le déni de soi-même se mêlent dans une danse intime et émotionnelle. La protagoniste explore la dualité de sa propre existence, cherchant à la fois le corps de son mari et son propre corps, tout en embrassant les émotions de sa fille. C'est un ballet d'ombres et de lumières, de réalité et de fantôme, où la frontière entre la vie et la mort s'estompe.

Au coeur de cette histoire, une femme cherche le corps de son mari, mais elle se retrouve également à la recherche de sa propre essence, déchirée entre les rôles d'amante, de femme et de mère. C'est une quête poignante, un voyage profondément émouvant qui transcende les frontières du deuil, révélant la beauté dans la vulnérabilité, la force dans la fragilité. Ce livre est une méditation poétique sur la vie, la perte, la renaissance et la résilience de l'âme humaine.

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