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Une jolie plume, doucereuse, lente et poétique, à l'image de cette étrange narratrice sans nom qui confie l'histoire de sa folie à la femme de ménage.

Le dedans et le dehors communiquent sans cesse, tel le passé et le présent, l'intérieur et l'extérieur, à l'instar de ce corps sans limite, celui de la narratrice, fondu dans la masse de cette maison, fantomatique, flegmatique, envoûté, emprisonné par les murs lourds de l'histoire familiale.

Le peps et la fraîcheur de Marie-Jeanne vont tout déranger, véritable bulldozer qui va faire remonter à la surface l'enfoui, le non-dit, l'oublié. En redonnant vie à cette bâtisse, Marie-Jeanne s'expose, expose son corps, son âme, qu'elle offre allègrement dans son infinie soif d'amour maternel et matriciel.

Et l'identité véritable de notre narratrice, hystérique contenue, frigide passionnée, peut enfin venir à la vie.

Une prose poétique envahit tout le livre, empli de descriptions romantiques qui s'enchevêtrent toutes les unes dans les autres, baroques, colorées ou ternies par le temps, bref, une lecture excellente pour l'imaginaire .
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Le mot « singulier » a été utilisé plus d'une fois tant par les critiques que par les éditions Stock pour désigner le premier roman d'Émilie Desvaux intitulé À l'attention de la femme de ménage. Je pourrais bien évidemment en chercher un autre, utiliser « inclassable » à la place de « singulier » pour rester dans le flou, mais ça ne serait pas rendre justice à ce roman qui, tout en étant imparfait, n'est pas sans intérêt.

Le roman, constitué d'une longue lettre adressée à celle qui vient depuis des années tous les jeudis ranger la maison de la narratrice, faire les carreaux, repasser son linge, celle qu'elle ne connaît pas, parce qu'elles ne sont jamais liées et qu'elles ont conservé cette distance d'une autre époque qu'avaient entre eux le maître et l'employé de maison, relate ce qui ne se dit pas. Ce que l'une a peut-être deviné. Ou pas. À propos de ce qui unit sa patronne et Marie-Jeanne, la jeune cousine de son mari qu'ils ont recueillie peu de temps avant qu'André ne périsse dans un accident de voiture. Ou qu'elle ait réussi à percer un lourd secret de famille concernant ce qui s'est passé entre un père et sa fille il y a plus de vingt ans.

Qu'elle sache ou pas avant qu'elle ne commence à lire cette lettre, elle sera au courant de ce qu'a vécu celle qui l'emploie quand elle aura fini de lire la lettre. À la manière d'une lettre d'adieu ou d'un testament, ce roman épistolaire fait le portrait d'une vie, sans fausse pudeur et sans maquillage, avec tout ce qu'il peut avoir de dérangeant par les liens qu'entretiennent entre eux ceux et celles (essentiellement trois personnages) qui habitent les pages de ce roman de moeurs.

L'écriture est fluide. le rythme a la lenteur et la langueur des jours qui coulent sur cette demeure élégante, isolée de tout, alors que les saisons laissent si peu de traces sur les vies de celles qui y vivent, inconscientes du danger qui plane sur elles, comme une épée de Démoclès.

Ça ne pouvait se terminer que dans un drame. Et c'est là que nous emmène Émilie Desvaux qui n'a pas ménagé les détails pour nous montrer l'ambiance étouffante qui a toujours été celui de la narratrice. Un premier roman bien écrit, sans plus. Les personnages ne sont pas assez attachants pour qu'il en soit autrement.
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Une femme laisse une lettre à l'attention de la femme de ménage, dans laquelle elle raconte sa vie. Fille unique d'un professeur et d'une mère sans autre emploi que le nettoyage des bronzes à la maison. Son père qui lui raconte des histoires de sirènes. Sa rencontre avec André son répétiteur qui deviendra son mari. Puis la mort d'André et sa relation avec Marie-Jeanne, la nièce de celui-ci. Jusqu'à sa métamorphose finale après laquelle elle abandonne la maison. Un roman sur la métamorphose, une écriture sensible. Une bonne lecture.
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Une confession très intime d'une grande sensibilité, une souffrance à fleur de peau qui nous émeut et nous interroge page après page.
Une maison peuplée de fantômes décrite avec tendresse et regrets semble emprisonner et retenir la seule survivante d'un naufrage annoncé.
Le lecteur partage l'angoisse, le mal être et la solitude salvatrice de l'auteure. Au travers des sentiments décrits avec force et lucidité, nous pressentons une issue fatale et libératrice.
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"Ca devait être vrai, forcément, mais on eût dit aussi qu'elle minaudait, qu'elle surjouait, et je compris immédiatement ce que sa belle-mère n'aimait pas chez elle. Vous voulez savoir ? C'était cette façon d'incliner la tête de côté, canine, ou encore ce clignement incessant des paupières. Il y avait trop de sourire là-dedans, trop d'enthousiasme. Il y avait trop de besoin d'être aimé, de convaincre, une hystérie en latence".

La narratrice recueille, avec son mari, une lointaine parente adolescente en déshérence. Après la mort de son conjoint, celle qui écrit la lettre destinée à sa femme de ménage se retrouve en tête à tête avec cette jeune Marie-Jeanne, qui ne se décide pas à quitter la demeure. S'ensuit une relation perverse et sans morale entre les deux femmes ; le drame n'est pas loin.

Un ton vif et tranchant, annonciateur d'une belle ambition et d'un bel enthousiasme. Mais bon, je ne suis pas tout à fait conquise. Tout d'abord, 15 jours pour lire 150 pages, ce n'est pas vraiment bon signe, connaissant ma bibliophagie. Une jeune femme qui a de l'idée, mais qui s' "écoute" un peu écrire, et c'est par moment agaçants. Certains passages, la fin en particulier, sont un peu téléphonés, si ce n'est attendus. C'est dommage, car la thématique en soi vaut le détour !

A réessayer lors d'une prochaine publication ?
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« Elle » raconte, prend à témoin une énigmatique femme de ménage. Sa femme de ménage qui vient tous les jeudis. Pas de mots inutiles échangés entre elles, juste le strict minimum. Elle a 37 ans, elle est veuve depuis peu et sans enfant. Elle habite dans une grande maison entourée d'un jardin. La maison où elle toujours vécu depuis qu'elle est née. Elle n'est pas seule car Marie-Jeanne, la jeune et belle cousine de son défunt mari s'est invitée à rester. Une relation sensuelle amoureuse naît entre les deux femmes mais elle voudrait que Marie-Jeanne parte et que tout cesse.


Qui est cette femme ? Aux premiers abords, on dirait qu'elle se languit, nonchalante, qu'elle passe ses journées à attendre que le temps passe. Ce récit est une longue lettre adressée à sa femme de ménage. Elle ne connait rien d'elle mais c'est à cette femme silencieuse qu'elle se confie. Je me suis posée la question de savoir si cette femme de ménage existait ou si elle était le fruit de son imagination. Sa vie semble fade, triste, sans goût. Avec un mariage où l'amour s'était éteint. La mort accidentelle de son mari ne l'a ni plongée dans un immense désarroi ni dans le chagrin. Elle vit enveloppée dans ses souvenirs d'enfance et d'adolescence. Une mère distante, sèche. Un père affectueux. de trop, peut-être.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/02/emilie-desvaux-lattention-de-la-femme.html
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Premier roman impressionnant.

Lettre adressée à la femme de ménage de la maison, comme celle que l'on laisse sur la table ou le frigo avec les consignes de la journée.

Trois héros peuplent ce roman :
- une femme mure et rangée, un peu bourgeoise ;
- une jeune fille sensuelle et bordélique ;
- une grande maison à la campagne, peuplée de souvenirs de famille, de fantômes, de rêveries.

De ces pages émane une ambiance feutrée, une musique, qui caractérisent le style d'Emilie Desvaux et font oublier toutes les petites imperfections de ce premier roman. le tout est très visuel et je me suis surprise à essayer de trouver une distribution pour une adaptation cinématographique…
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L'auteur a un style à couper le souffle, magnifique, une maîtrise parfaite du langage et une capacité à produire des images qui s'inscrivent longtemps dans l'esprit du lecteur. Il s'agit d'un huis-clos entre la narratrice, orpheline et récemment veuve, vivant dans la maison de ses parents, et une jeune amante, Marie-Jeanne, qui devient encombrante. La narratrice se remémore son passé et on suit le fil de ses pensées, tandis que la tension monte entre les deux femmes. Je ne suis pas certaine que la femme de ménage soit vraiment utile dans cette histoire, ni que, pour cette même raison, le titre soit bien choisi. Cela dit, ce premier roman très réussi vaut vraiment le détour ne serait-ce que pour son style et son ambiance.
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Drôle de bouquin (enfin non, pas drôle du tout) que cet ouvrage d'Emilie Desvaux, à mi-chemin entre une longue nouvelle et un court roman.
L'histoire d'une folie ordinaire. Une folie glacée.
Une jeune et riche veuve oisive et neurasthénique raconte.
Elle écrit À l'attention de la femme de ménage. La femme de ménage qui fait partie des meubles, de la maison : qui voit tout, entend tout, comprend tout mais ne dit rien.
Et qui surtout, passe derrière vous pour faire ... le ménage.
La riche veuve vient de perdre son mari. Une histoire un peu trouble d'accident d'auto.
La jeune et fraîche cousine du mari était venue logée chez eux.
Le mari décédé ne pouvait plus approcher son épouse, glacée. S'est-il montré un peu trop proche de la jeune cousine ?
La riche veuve, elle, s'est franchement éprise de la jeune cousine, qui est restée.
Deux femmes goûtant les plaisirs de Sapho. Un absent.
Et un quatrième personnage : la maison qui semble peser de tous ses murs, de toutes ses pièces sur cette étrange histoire.
D'autres absents aussi, encore très présents eux aussi, la mère beaucoup trop lointaine et le père un peu trop proche qui lui racontait des histoires à l'oreille le soir en lui caressant les cheveux ...
Il faut un peu de temps pour entrer dans cette histoire glaçante, un peu de temps pour se laisser prendre par ces personnages ces fantômes glacés qui hantent la maison. Et puis on se laisse glisser dans l'eau froide ...
Et puis la femme de ménage découvrira la lettre.
Brrr.... idéal pour se rafraîchir un soir d'orage.
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Une écriture déjà personnelle, poétique et originale pour un premier roman d'Emilie Desvaux. Un contraste de style avec une histoire, sous des aspects tranquilles, glaçante.
C'est l'environnement, la maison et le jardin, qui sont l'écrin de personnages froids et peu sympathiques. Seul, André le mari de l'héroïne paraît plus humain.
Le roman sous forme de long récit adressé à la femme de ménage ressemble à un conte. Blanche Neige ou le petit Poucet se transformant en sorcière.
En tout cas on ne sort pas indifférent de cette histoire sulfureuse qui fait froid dans le dos.
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