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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Conrad Detrez décrit une Eglise catholique romaine complètement sclérosée à travers l'histoire d'un homme qui de pensionnat catholique en petit puis grand séminaire décide de vouer sa vie à Dieu. Il vit durement la guerre scolaire tandis que son Eglise se perd en querelles sans intérêt. Après avoir quitté les Ordres, le narrateurs part pour le Brésil où il fait l'expérience de la politique, de la misère et de l'homosexualité.
De retour en Belgique, il assiste aux événements de Mai 68, à Louvain il est confronté aux déchirements d'un pays.Ce roman , très émouvant, volontiers lyrique, fait partie d'un ensemble d'oeuvres autobiographiques laissé par Detrez. Il raconte aussi la fin d'une certaine culture catholique belge francophone, attachée à l'unité du pays, au Roi, à la tradition.
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Je l'ai lu alors que j'étais adolescente. Cela fait donc longtemps et pourtant je me souviens non pas tant des détails de l'histoire mais du ton et du style de l'auteur. A l'époque je n'avais pas encore vraiment voyagé et pourtant j'ai vraiment ressenti la touffeur du Brésil. Je me souviens aussi du léger étourdissement que j'éprouvais à la lecture de ses amours brûlantes, d'autant plus que l'auteur se trouvait en permanence en situation d'enfreindre les multiples interdits posés par la pesanteur de son éducation catholique. En bref ce livre fut une sorte d'expérience initiatique pour moi. Dommage que cet auteur singulier soit parti si tôt...
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Troisième volet d'une « autobiographie hallucinée » (je n'ai pas lu les deux premiers titres, Ludo et Plumes de coq, faisant souvent les choses dans le désordre), L'herbe à brûler se concentre sur la sortie de l'adolescence du narrateur.

S'il ne fait nul doute que Conrad Detrez raconte une part importante de sa vie dans ce roman, lauréat du Prix Renaudot 1978, il s'agit cependant bel et bien d'un roman, qui s'assume comme tel. Et l'auteur de jeter le flou sur les frontières, poreuses, qui séparent la fiction de la réalité, distillant les indices pour rattacher son roman à son histoire : le prénom du narrateur, Conrad, est dévoilé de manière biaisée, sous une forme latinisée ; une note de bas de page, glissée l'air de rien à la fin du roman vient poser sur le récit un cachet d'authenticité... tout est mis en oeuvre pour qu'on se sente face à un récit autobiographique pur et simple, et ce malgré le fait que ses premières phrases évoquent la mort du narrateur.

« Quand mon âme a quitté mon corps elle a d'abord volé vers le fuschia sur la sellette près du lit. de nombreuses plantes décoraient ma chambre. Ma mère en raffolait. »

À partir de là, le narrateur revient sur les événements qui l'ont poussé à quitter son village natal, puis son pays, avant d'y revenir, brisé, pour y mourir.

De l'entrée de Conrad au Séminaire à son engagement politique en Amérique du Sud, le passage à l'âge adulte du narrateur se fait sous le signe de la révolution. Tensions religieuses entre laïques et catholiques, querelle linguistique entre Flamands et Wallons à Louvain, révolte marxiste au Brésil ou estudiantine à Paris, les esprits s'échauffent et les pavés volent autour de Conrad, comme pour souligner les tiraillements d'un narrateur en pleine crise identitaire.

Dans une langue riche où l'on sent poindre une ironie acerbe, Conrad Detrez enchaîne les longues énumérations pour rendre compte du chaos qui règne à la fois sur les mondes extérieur et intérieur du jeune homme, faisant cohabiter au sein de ce roman de formation la grande Histoire du monde et la destinée particulière d'un homme.

J'ai tantôt été embarqué fiévreusement par ce roman, tantôt laissé sur le côté. Par moments, ces impressions de désordre généralisé m'ont emporté au coeur mêmes des événements, j'ai vibré pour les très fortes affections amicales et amoureuses de Conrad. À d'autres, ils m'ont laissé de marbre et je n'ai pu faire autrement que de les lire sans les vivre. Mais cette impression pourrait en réalité être due, au moins en partie, aux très nombreuses erreurs glissées çà et là dans l'édition de 2003 que j'avais entre les mains. Dans le dernier tiers du livre, je ne comptais plus les lettres manquantes et autre coquilles qui, par leur fréquence de plus en plus rapprochée, m'ont fait sortir à de multiples reprises du récit. Si une réédition dans le nouveau catalogue d'Espace Nord est prévue, un gros travail de correction s'imposera.
Lien : https://8tiret3.blogspot.com..
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