Citations sur Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de poussière (143)
Les gens des clans ne s'occupent pas des enfants abandonnés, car selon leurs croyances il n'est pas sage de consacrer du temps à une descendance qui n'est pas du même sang. Si une lignée doit s'éteindre, c'est qu'une volonté qui échappe aux hommes est à l'œuvre et qu'il est donc futile de s'y opposer. Certains considèrent même qu'il peut être dangereux de changer ainsi le cours du monde.
Le monde n'avait jamais été à nos yeux une instance figée et confortable, mais une entité chaotique qu'il fallait dompter un jour à la fois. [p.15]
«Cest une chose que de chercher le savoir, Sleitling, s'en est une autre que de croire qu'on la trouvé, et que tout ce que l'on ne comprend pas au- delà de ces connaissances relève du domaine des dieux. Ce n'est pas de cette manière-là que progresse le savoir. »
Croire que l'on sait est ignorant. Savoir que l'on croit ne l'est pas. L'homme sage est capable de discerner les nuances entre ce qu'il sait et ce qu'il croit, parce que la croyance est la plus dangereuse des ignorances.
La bêche n'a pas besoin de comprendre pourquoi elle creuse. Le couteau n'a pas besoin de savoir pourquoi il coupe. Nous sommes tous l'outil de quelqu'un, et tu peux être sûr d'une chose : c'est souvent pire de savoir sans comprendre que de ne pas savoir du tout.
"J'en ai croisé beaucoup comme lui. Ils comprennent rien, pour la plupart, à ce que cela signifie, d'être Var. Ils meurent en n'ayant rien compris, en regrettent for et leur dieu-soleil. Mais ils restent, parce qu'ils pensent être libres. Ce sont leurs enfants qui deviennent vraiment Vars. Et qui deviennent vraiment libres. Sais-tu ce que mon père m'a dit, Sleitling? Que le jour où on a lui ramené son vieux à lui, encore crispé sur la faux, il a ri. Il venait de saisir la nuance entre le courage et l'obstination. C'est la liberté. Pour être courageux, il faut être libre. Alors que l'obstination appartient aux esclaves, et à ceux qui ne voient pas leurs propres chaînes. Mon aïeul était courageux lorsqu'il a franchi la Sinde, et obstiné quand il est mort. Enfin. Je me suis dit qu'il fallait que je partage cette pensée avec toi, Sleitling. Plus de courage et moins d'obstination, voilà ce qu'il te faut."
"C'est une chose étrange la vie [...] On dit que c'est une route que l'on trace. Alors que c'est une rivière que l'on suit." Ses longs doigts fripés cessèrent leur ouvrage. Elle tourna ses rides vers moi, et m'offrit un sourire édenté. "Ne rends pas ta rivière trop rouge, petit soldat", grinça-t-elle, "tu tuerais tous les beaux poissons."
Cela m’a permis de saisir que, derrière les massacres, les rapines et les viols, derrière les pires horreurs que le monde peut contenir, il n’y a ni mal, ni démons, ni mauvais sorts, mais seulement la folie d’hommes désespérés, dont la peur a fait des monstres.
L'homme sage est capable de discerner les nuances entre ce qu'il sait et ce qu'il croit, parce que la croyance est la plus dangereuse des ignorances.
Je ne connais pas personnellement le guérisseur des Niveroche, mais lorsque tu le rencontreras, je pense que tu remarqueras l'ironie de la situation.
Je haussai un sourcil et bougonnai. "ça m'étonnerait, vu que je ne sait pas ce que ça veut dire, ironie." Hesse réprima un sourire. Je poursuivis avec prudence, en regardant mes pieds qui se balançaient au-dessus de la congère: "Si j'ai bien compris, vous m'avez rien dit pour ma main pareil que pourquoi vous m'avez rien dit pour Merle. Vous me faisiez pas assez confiance. Vous pensiez que j'y arriverais pas bien à faire semblant d'avoir peur. Alors que comme ça, vu que je me suis pissé dessus, les Mirolle y croiront pas que c'était des âneries. C'est ça?"