*Tudum tudum* Laetitia. Ou bien Yolanda. Laetitia est une jeune ouvrière, appréciée de ses collègues et de son patron. Yolanda est une jeune espionne italienne qui travaille pour le gouvernement fasciste de Mussolini. Laetitia / Yolanda comme les deux faces d'une même pièce de monnaie. Ce lundi de Pentecôte 1937, elle sera poignardé. Dans le métro. Un crime parfait. Personne n'a vu le tueur. L'enquête sera bâclée. Et on ne saura jamais qui a bien pu tuer Laetitia. Yolanda. de sang-froid. *Tudum tudum*.
Cette entrée en matière ne sert qu'à montrer a quel point cet incroyable fait divers aurait été moins maltraité par
Christophe Hondelatte lui-même. Parce que raconter des true crime est un exercice difficile et que tout le monde ne peut pas avoir le talent de Jaenada (je vous en parle dans quelques jours, je me lance dans le teasing de mes propres chroniques, je suis une influenceuse littéraire BB.) Ce roman devait me plaire, j'en étais tellement convaincue que j'y suis allée sans même envisager la déception. Déception le mot est faible.
Que l'héroïne soit présentée comme une allumeuse, soit, c'est un trait de personnalité qui a été souligné. Par des hommes, tout au long de l'enquête. Sans trahir le contexte historique, je suis malgré tout génée par l'insistance de l'auteur sur ce point tout au long du récit. Sans grande psychologie. Mais c'est un trait féminin ça, comme le fait d'être une allumeuse. Mon agacement féministe me prend de temps en temps (les nerfs, les hormones, tout ça) alors passons.
Le sujet est politique en diable. Les fascistes Italiens, les communistes, la Cagoule... les années 30 sont riches en organisations en tout genre. L'auteur ne nous épargne pas beaucoup de détails mais n'explique rien. Pour ceux qui comme moi s'intéressent à cette période de l'histoire, tout va bien. Pour les autres, courage. Va pas falloir vous planter d'Henri. Mais bon, de toute façon, ce n'est pas si grave, puisque la thèse de l'auteur est tout sauf politique. L'important c'est la relation entre Laetitia et son personnage fictif. Qui ne l'est pas tant que ça. Ça me démange de vous raconter la fin mais je n'en ferai rien, j'ai trop de respect pour le lecteur qui va se fader 300 pages. S'ajoute à ça une erreur frappante au sujet de Ouest France (c'est dommage pour un historien, un petit tour sur Gallica aurait suffit #bnfrepresent ) et j'ai donc remis en cause l'entièreté des informations présentes dans le texte. La fin, revenons-y, n'est clairement pas à la hauteur de l'affaire. Mais clairement à la hauteur du livre.
Vous l'avez compris, je ne vous le conseille pas. Vous pouvez vous contenter de l'épisode d'Affaires sensibles qui lui est consacré (pas un des meilleurs non plus...). J'en viens à croire que le fantôme de Laetitia hante ceux qui maltraite autant le récit de sa mort.