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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deuxième volet de la trilogie « Métamorphoses » écrite par Marina et Sergueï Diatchenko, « Brevis est » (ou « Numérique ») peut néanmoins se lire de façon indépendante puisque rien ne fait ici référence à l'intrigue ou aux personnages de « Vita Nostra ». Ce dernier ayant reçu un accueil enthousiaste de la part du public,il va s'en dire que la suite était particulièrement attendue, d'autant plus que sa sortie a été repoussée en raison de la pandémie. Alors, ce nouvel opus est-il à la hauteur du précédent, qui avait placé la barre relativement haut ? Pas tout à fait, en ce qui me concerne, même si on a tout de même affaire à un très bon roman, tant sur le fond que sur la forme. Après s'être amusés à mêler fantasy et fantastique, les auteurs s'intéressent cette fois à un mélange SF/fantastique, et le résultat est remarquable. Un roman écrit il y a plus de dix ans et consacré aux jeux vidéos aurait pourtant pu très vite paraître dépassé (la sortie en VO date de 2009). Or le propos et les innovations mises en scène n'ont rien de démodé et la réflexion de fond demeure tout à fait pertinente. le roman met en scène un adolescent slave de quatorze ans, Arsène, grand amateur de jeux vidéo et notamment de « Bal royal », un jeu de stratégie politique en ligne dans lequel il est parvenu à acquérir une position dominante que beaucoup d'autres joueurs lui envient. L'addiction du garçon est toutefois de plus en plus manifeste, au point d'inquiéter ses parents et de mettre en péril sa scolarité. le salut va venir d'un certain Maxime, un homme a priori tout à fait banal mais qui va proposer à notre héros de concourir pour accéder à un poste dans son entreprise. le travail en question ? Testeur de jeux vidéo d'une toute nouvelle catégorie. Une aubaine pour Arsène qui va toutefois se retrouver confronté à des concurrents bien plus âgés et chevronnés, ainsi qu'à des dilemmes moraux qui vont peu à peu transformer sa vision du monde, réel comme numérique.

Comme dans « Vita Nostra », la première impression qui frappe à la lecture du roman est celle d'être entraîné dans une véritable spirale dont on oscille au fil des pages entre tentation de se laisser porter ou envie de lutter pour en sortir. La construction est, une fois encore, très habile, puisqu'on ne sait pas vraiment où nous entraînent les auteurs sans que cette incertitude ne soit à aucun moment source de désagrément. On se laisse au contraire facilement porter par le souffle du récit tout en étant sans cesse surpris par des rebondissements inattendus. Car l'intrigue est loin de se limiter à une classique compétition du genre « il n'en restera qu'un » et s'écarte au contraire rapidement des sentiers battus. le roman se partage entre les sensations et expériences d'Arsène dans les différents jeux vidéos qu'on va lui proposer de tester et le récit de sa vie réelle qui s'effiloche de plus en plus au fil des pages. Les interactions sociales du héros sont assez limitées en dehors de son mentor et de ses concurrents (ses parents, une camarade de classe...) mais c'est malgré tout suffisant pour cerner la psychologie du personnage. Cela permet également de créer un contraste intéressant entre la toute-puissance qu'il parvient à acquérir dans les jeux dans lesquels il fait preuve d'un véritable talent pour la manipulation, et la vulnérabilité qu'il laisse transparaître lorsqu'il ne redevient qu'Arsène, un adolescent de quatorze ans en pleine construction et qui peine à démêler ses sentiments. le thème de la métamorphose est bien présent tout au long du roman mais prend vraiment tout son sens dans le dernier tiers (exactement comme dans « Vita Nostra ») à mesure qu'Arsène se voit altéré par les « utilitaires » qui l'éloignent peu à peu de l'humanité. Les jeux vidéos proposés sont pour leur part intéressants et reposent sur des dynamiques classiques (combat, opposition entre clans, survie en territoire hostile…) qui pourraient aujourd'hui les faire paraître obsolètes si la réflexion des auteurs sur la manipulation (ce qu'on appelle aujourd'hui le « neuro-marketing ») n'étaient pas aussi actuelle.

Les personnages sont pour leur part très réussis, à commencer par Arsène qui possède évidemment des côtés agaçants liés à la fois à son âge et à son addiction (hypersensibilité, irritabilité, arrogance parfois) mais dont la vulnérabilité émeut. Les choix moralement condamnables qu'il est amené à prendre durant sa métamorphose permettent de complexifier davantage le protagoniste qui garde malgré tout tout du long une certaine candeur. La réprobation qu'on peut parfois ressentir à l'égard d'Arsène est d'ailleurs souvent contrebalancée par un événement qui vient cruellement rappeler au personnage comme au lecteur que le héros est encore à peine plus qu'un enfant, noyé dans un monde d'adultes dont il ne possède pas encore tous les codes. Maxime, son mentor, dégage pour sa part la même aura de fascination et de répulsion que les professeurs de Sacha dans « Vita Nostra ». Malgré son aspect débonnaire, on ne peut s'empêcher de ressentir un certain malaise face au personnage que l'on devine instinctivement bien plus dangereux qu'il n'y paraît. Les collègues d'Arsène sont quant à eux très ambigus et difficiles à cerner, ce qui ne les rend là aussi que plus inquiétants. Même les personnages « ordinaires » qui entourent Arsène finissent par susciter le malaise du lecteur, que ce soit à cause de révélations sur leur comportement ou de la prise de conscience de la nocivité de leurs propres passions. La conclusion proposée est pour sa part brutale mais satisfaisante puisqu'elle reflète à merveille la complexité du roman tout en provoquant des réactions ambivalentes chez le lecteur, mélange d'effroi et d'admiration.

« Brevis est » est un bon roman qui, s'il ne se hisse pas tout à fait à la hauteur de « Vita Nostra » n'en demeure pas moins passionnant. Bien construit et plein de surprises, l'ouvrage de Marina et Sergueï Diatchenko nous entraîne dans un monde où la frontière entre le jeu et la manipulation a disparu et nous pousse à nous interroger sur notre rapport au numérique. A lire !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Après Vista Nostra, le duo d'auteurs nous surprend encore une fois avec son nouveau roman, Brevis est, publié sous le titre de numérique

Marina et Sergueï Diatchenko, nous plonge dans un univers numérique, semi vituel, ou le jeu à une grand place. Manipulation, cynisme et sombre, l'univers et les personnages sont quelques peut déstabilisant. 

 Dans la même ligné que le 1er tome de la trilogie des Métamorphose, aussi plaisant que dérangeant à la lecture, mais un cran en dessous. 


Arsène, jeune geek, passe son temps sur Bal Royal,  jeu en ligne de type Rpg. Il évolue, à une bonne situation , jusqu'au jour où il rencontre Maxime. Un homme mystérieux, manipuleur travaillant dans le milieu des jeux vidéo. 

La vie du jeune homme changera, mais pas que. Des défauts plus marqués, des capacités grandissante..... une vie de plus en plus virtuelle, de  plus en plus dépendante.


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Et voilà le 2ème opus!
Comme dans le 1er, cela commence lentement, pour donner le la, puis c'est l'initiation, puis le rythme augmente, puis le lecteur s'y perd, puis le lecteur commence à comprendre. Nous naviguons à la fois dans le réel et le virtuel, dans la viande et dans le chiffre, comme ils disent. C'est remarquablement écrit, les détails sont incroyables, les personnages diaboliques, les mondes imaginaires déboussolants. Ici, on essaie de suivre Arsène. dans le 1er c'était Sacha. Les Métamorphoses sont en action. Voilà deux auteurs que l'on n'est pas prêt d'oublier: les Diatchenko. Ils vont très loin dans leurs univers. Vivement le 3ème. Deux toutes petites choses néanmoins:
- j'ai une préférence pour le 1er livre.
- autant la couverture du 1er était magnifique, autant celle du 2ème me parait très faible...
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Qui aurait cru que l'univers des jeux en réseau passionnerait autant une quiche de l'informatique telle que moi? Pour certains, leurs missions au quotidien consistent à aller bosser, laver le linge, faire à manger et nettoyer l'appart. Pour d'autres, comme Arsène, gamer de 14 ans plus averti que tu ne le seras jamais, cela consiste à tabasser ses adversaires et récupérer leurs ressources -sur écran- pour obtenir le job très convoité de testeur de jeux nec plus ultra -dans la vraie vie- que lui propose Maxime, un type louche qui ne sait pas choisir ses vêtements.
Bientôt les deux mondes, réels et virtuels, se floutent. Mais jamais de manière flagrante. le réel inspire-t-il le virtuel ou le virtuel intoxique-t-il le réel, du chiffre à la viande ou de la viande au chiffre? Comme dans "Vita Nostra", le monde bascule sans faire de bruit, apportant son lot de questionnements bien plus profonds sur l'influence virtuelle, les avancées qu'elle permet, l'immoralité qu'elle engendre, que ne le ferait un bête roman moralisateur sur un ado qui ne vivrait qu'à travers les écrans. "Numérique", ce n'est aucun genre en particulier, c'est… c'est… du Diatchenko mari et femme, avec leur construction narrative propre, abracadabrantesque parfois, intelligente toujours. On sent le brainstorming en duo dès le brossage de dents du matin. Un univers à la fois familier et inventé, qui ne m'a pas déçue mais n'atteint toutefois pas la qualité du premier opus.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Alors que Vita Nostra a raflé tous les prix en 2020 (Grand Prix de l'Imaginaire, prix Imaginales, prix Elbakin et prix Planète SF des blogueurs), les éditions L'Atalante viennent tout juste d'éditer le second volet de ce triptyque. Une sortie très attendue qui devrait également fortement marquer le paysage littéraire de 2021.

Dans Numérique, Marina & Sergueï Diatchenko nous attachent à un certain Arsène Snegov, un adolescent âgé de 14 ans qui, à l'image de sa génération, ne vibre que par les jeux vidéo. Complètement obnubilé par son monde virtuel, il délaisse les cours pour se consacrer exclusivement à sa passion. Tout bascule le jour où ses parents décident brutalement de le couper de son addiction. Privé d'ordinateur, il s'enfuit pour aller jouer en réseau ailleurs. C'est à ce moment qu'il fait la connaissance d'un certain Maxime qui lui fait l'incroyable proposition de l'engager pour devenir testeur de jeux vidéo. L'aubaine est trop belle pour refuser mais il aurait dû savoir qu'il y a un prix à payer à toute chose. Alors sera-t-il capable d'assumer toutes les conséquences de son choix ?

Avec Numérique, les auteurs poursuivent leurs explorations de cette thématique des métamorphoses initiée dans Vita Nostra. Aussi, ce volet n'est donc pas une suite directe mais une nouvelle interprétation du roman d'apprentissage. Ainsi, ils mettent en scène ici un jeune homme en pleine quête d'identité comme l'était Sacha dans le premier volet. En revanche, cette quête ne se déroule pas dans l'enceinte d'une école car Arsène est un électron libre, déscolarisé qui s'enferme dans les jeux vidéo pour se forger une identité et une personnalité toute autre. Encadré par l'étrange Maxime qui lui sert à la fois de mentor, de protecteur et de grand frère, Arsène va doucement se métamorphoser en naviguant en eaux troubles où le réel se confond bien souvent avec le rêve.

Numérique s'inscrit dans un Saint-Pétersbourg dystopique où la technologie s'est fortement développée, à l'insu de tous, excepté pour une poignée d'initiés. Par l'intermédiaire de leur récit, Sergueï & Marina Diatchenko pointent du doigt notre société moderne hyper-connectée et hautement surveillée dans laquelle les humains sont vissés à leur écran. Ils en sortent complètement déconnectés du réel et vivent dans un monde finalement très artificiel. Les interactions sociales disparaissent ou ne se font plus que par écran interposé. Pour preuve, quand on s'intéresse de près au fonctionnement du noyau familial d'Arsène. Au début du roman, on découvre des parents inquiets de voir leur fils accro aux jeux au point de sécher les cours. Mais parallèlement, ils n'ont aucun recul sur leurs propres agissements puisque l'on a d'un côté, la mère accrochée à sa tablette pour mater en boucle des blogs et de l'autre côté, le père qui lui, a, les yeux rivés sur l'écran de la télévision pour suivre les informations en continu. Ils ne perçoivent donc pas l'image qu'ils renvoient à leur fils ainsi que leur part de responsabilités dans les actes de ce dernier. Englués dans ce flux d'informations, ils perdent peu à peu le sens des priorités. Ainsi, les relations intrafamiliales se dégradent, les parents s'éloignent, des conflits éclatent et un inéluctable détachement s'installe progressivement.

L'addiction prend bien des formes et n'épargne personne. En s'imposant dans notre quotidien comme indispensables, les outils modernes prennent finalement peu à peu le contrôle de notre vie et sur notre manière de penser.

Justement dans ce roman, les auteurs questionnent beaucoup sur la place de la manipulation et de l'influence dans la société. Ce sont d'ailleurs des techniques très utilisées en marketing publicitaire pour donner l'envie et créer le besoin chez le consommateur afin d'augmenter les ventes de tel ou tel produit. Mais qu'en est-il quand ces mêmes procédés sont utilisés pour influencer l'opinion publique sur des sujets fondamentaux ?

A travers leurs deux personnages principaux, les auteurs abordent cette question de la manipulation en commençant par celle utilisée consciemment ou inconsciemment par Arsène qui en use notamment dans le jeu. C'est la raison pour laquelle il est remarqué et approché par Maxime qui voit en lui un parfait sujet d'étude et un outil-clé pour accomplir ses desseins. En outre, il lui fait ainsi prendre conscience de l'omniprésence de l'influence car elle est utilisée partout et par tous.

A travers ce nouveau regard qu'il pose sur son environnement, on découvre le monde de faux-semblants qui nous entoure. A force de se plonger dans le virtuel, l'humanité perd pied et de fait, se coupe de ce qui fait son essence. Avec Numérique, Marina & Sergueï Diatchenko signent un roman noir glaçant qui nous fait très vite perdre pied pour nous projeter dans une réalité loin d'être absurde. En effet, avec le numérique qui dicte progressivement notre quotidien, les auteurs s'interrogent finalement dans ce roman sur la place actuelle de l'humanité. A l'heure où l'on parle beaucoup de transhumanisme, est ce que celui-ci ne passerait justement pas par ce que ce livre énonce ?

Numérique est donc un récit aussi intrigant qu'il est dérangeant pour le questionnement qu'il pose et l'avenir qu'il suggère.

Le duo formé par Arsène et Maxime contribue à nous ancrer davantage dans l'histoire. Que ce soit l'adolescent rebelle ou l'énigmatique et secret adulte, leur relation conflictuelle et chaotique émaille ce texte d'un intérêt sans cesse renouvelé. Tout au long de ce livre, on reste captivés par leur personnalité qui s'entrechoquent régulièrement. Que ce soient les réactions ou les découvertes d'Arsène ou bien les non-dits et les mensonges de Maxime, on ne sait pas exactement où l'on va et on s'attend même au pire au prochain chapitre.

Les auteurs se sont beaucoup amusés à brouiller les pistes avec ces personnages pour nous laisser volontairement dans le flou et nous tenir en haleine jusqu'au bout.

Personnellement, je trouve que ce tome 2 est plus facile d'accès que le premier. L'histoire est prenante et est écrit avec une grande fluidité. Les plumes de Marina & Sergueï Diatchenko se mêlent encore une fois très harmonieusement pour nous écrire une récit bien ficelé... suite sur Fantasy à la Carte.
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Ce roman est le deuxième volet de la trilogie "Métamorphose", il fait suite au premier tome "Vita Nostra". Mais ce n'est la suite ! Attention, il s'agit d'une trilogie d'anthologie, c'est à dire que chaque histoire est indépendante des autres.

Le thème général reste le même : celui de la métamorphose de personnage principal, mais aussi de son entourage, la modification de la réalité et, au final, le pouvoir et ses enjeux.

Comme le premier tome, il s'agit d'un récit initiatique, mais plus sombre, plus dramatique. L'histoire va mettre du temps à décoller, on passe de nombreux chapitre à se demander pourquoi on passe autant de temps dans un tournoi de jeux vidéo. Mais c'est au final une autre histoire, plus profonde qui va se dessiner.

En comparaison au premier tome, le style est moins onirique, en partie parce que les auteur·ices ont choisi d'avoir des explications plus concrètes, plus technologiques, au vu du thème de la vie numérique qui est ici exploité.

J'ai passé un bon moment, mais j'ai moins apprécié ma lecture que celle du tome 1. Elle n'est pas aussi intense, aussi marquante, elle pose moins de question. Sans doute parce que j'ai ressenti un petit trope technophobe, avec la traditionnelle idée que les gens s'éloignent les uns des autres avec le web. Autant vous dire que ça m'a un peu agacée.

Mais l'histoire reste intéressante, la thématique bien exploitée et la plume riche tout en restant facile à lire. Pas un coup de coeur, mais c'est un bon roman.
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La lecture de Vita Nostra avait été une vraie expérience, une lecture très forte. le thème de ce deuxième volet me tentait un peu moins, mais après tout, les auteurs avaient largement fait leurs preuves avec Vita Nostra alors pourquoi hésiter ?!

Arsène est un jeune garçon de 14 ans accro aux jeux vidéo. Ses parents sont contre cette addiction, et sans le prévenir, vendent son ordinateur. Mais ils ne peuvent comprendre à quel point ce qu'ils ont fait est grave pour Arsène, et c'est en voulant l'éloigner de ce monde qu'ils le poussent vers quelque chose d'encore plus fou, car il rencontrera Maxime et sa vie ne sera plus jamais la même.

Nous suivons un peu le même schéma que dans Vita Nostra, mais ici Arsène n'est pas un personnage particulièrement appréciable. L'écriture est toujours aussi agréable, et cette fois, à mon sens, nous sommes quand même bien moins perdu. J'ai trouvé ce roman plus terre à terre, bien que ce qui s'y passe soit insensé, complètement dingue. Pendant un moment je me suis demandée vers où tout cela nous menait. Nous avons toujours cette dimension irréelle, cette limite un peu flou avec la réalité, c'est déroutant.

L'idée est encore une fois incroyable, mais le charme a un peu moins opéré cette fois ci. Après Vita Nostra il faut dire que la barre était très haute.

J'ai beaucoup aimé l'histoire, l'idée, la plume, mais j'aurai aimé retrouver un peu plus l'ambiance de Vita Nostra, ce côté super immersif.

Autant vous dire que j'ai déjà hâte de lire le prochain, car les idées de Marina et Sergueï sont folles, et j'ai très envie de savoir jusqu'où ils iront ! Quoi qu'il en soit, leurs romans sont vraiment à découvrir !!
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C'est le jeune Arsène que l'on découvre ici, âgé de 14 ans, c'est un prodige des jeux vidéo. Il a même abandonné l'école pour se consacrer 24 heures sur 24 à un jeu en ligne où il incarne l'un des personnages les plus puissants : Ministre. Les choses se corsent lorsque ses parents se rendent compte de la vie qu'il mène réellement. Il est contraint de s'enfuir dans un cybercafé où il rencontre un étrange personnage, Maxime. Tout comme le mentor de Sacha dans Vita Nostra, Maxime va prendre sous son aile Arsène et lui proposer de passer les tests pour intégrer son entreprise de développement de jeux vidéo. Arsène va se retrouver en compétition avec d'autres jeunes et passer des épreuves dans lesquelles le réel et le virtuel vont peu à peu se mélanger.

Si la thématique est extrêmement différente, on retrouve pas mal de similitudes entre Numérique et Vita Nostra, notamment dans la construction de l'intrigue. le début est très ancré dans le réel encore plus dans Numérique qui présente une société en tout point semblable à la nôtre, bien qu'elle aille un peu plus loin dans la technologie du monde du jeu vidéo via l'entreprise de Maxime. Les auteurs prennent le temps de nous faire découvrir Arsène sous ses deux facettes, celui de l'adolescent renfermé et celui de Ministre dans son monde virtuel. On découvre un adolescent brillant qui ne vit que pour sa passion des jeux vidéo et dont le monde s'écroule lorsqu'il en est éloigné. À ce titre, l'évolution d'Arsène au fil du récit est très intéressante et illustre parfaitement bien le concept de métamorphose qui donne son nom à la saga. C'est sous sa facette virtuelle que l'on rencontre Arsène et l'on fait alors face à un personnage sûr de lui qui connait absolument tous les codes du monde qui l'entoure. Et puis, lorsqu'Arsène se retrouve confronté à la réalité, l'image qui est ressort est tout autre, il est mal à l'aise en société, il ne comprend pas les codes pour y évoluer de manière saine. Sous l'influence de Maxime, il va alors utiliser le virtuel qu'il maîtrise si bien, pour adapter la réalité à ses envies et besoins et pour s'y intégrer. Il se métamorphose ainsi au fil des pages sans se rendre compte du prix à payer lorsqu'on déforme la réalité.

On ne peut pas le nier, Marina et Sergueï Diatchenko ont un don pour nous proposer des histoires absolument inédites et nous emmener aux frontières du réel dans des lieux qu'on n'aurait jamais pu imaginer. Ils proposent une nouvelle fois une intrigue d'une dimension folle qui retourne le cerveau en interrogeant la réalité. le début pourrait paraître un peu long, notamment les diverses épreuves que doit passer Arsène et qui m'ont paru un peu redondantes. Passé cette partie, on assiste tout d'un coup à la révélation de ce que cache vraiment tout cet univers. L'intrigue prend alors une direction aussi glaçante que fascinante, le récit interpellant vraiment sur des questions de société. Numérique dénonce bien entendu notre dépendance au monde virtuel à travers différent types de personnages et d'interactions. Arsène n'est pas le seul de sa famille à en être dépendant, ses parents possèdent eux aussi leur dépendance que ce soit à la télévision ou à Internet à travers le monde du blog. Les personnages sont très justes et creusés et peuvent tous faire écho à nos propres failles. Les auteurs essayent de nous interpeller directement poussant à l'extrême la manière dont le virtuel peut influencer le réel. le dénouement est très bien trouvé, moins frustrant que celui de Vita Nostra à mon goût

Lien : https://sometimesabook.wordp..
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