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Critique de Pasoa


Ombre gardienne est le titre de quelques-uns des poèmes qui ouvrent le très beau recueil de l'écrivain algérien Mohammed Dib, publié en 1961.
Ombre gardienne est celle d'une voix étrange et enveloppante, celle d'un regard soucieux et bienveillant qui s'adresse aux femmes, à celles du pays lointain, à celles qui connaissent un " sommeil amer ".

Ces premiers poèmes sont l'esquisse d'une poésie tout en sensibles impressions, qui tracent l'aube, d'une errance sur la terre, qui font le coeur tenace et inquiet. le silence, les étoiles, le coeur, les oiseaux , l'eau, le sang, la ville,... sont comme les éléments d'une poésie qui s'empare du peu pour en composer un tout.

Parole à contre-jour, au revers de la lumière, elle parle d'une terre d'ombre, d'un chemin d'exil, d'un port d'accueil et d'asile, des soirs tendres à Paris, du ciel gris et rose au-dessus de la Seine, et d'ailleurs... comme un mauvais rêve qui peu à peu disparaît :

« J'ai devant les yeux une image
De lumière aux mouvements doux ;
Elle attise l'air autour d'elle.

Il fait un temps dont on ne sait
Quel secret patiemment transmue
Le limon d'amertume en miel.

On croit entendre l'avenir ;
Le fond bleu du ciel bat : rues, arbres
Hommes, toute la vie écoute.

La vive paix du monde afflue,
La braise tendre du soleil
S'allonge sur tous les chemins.

Et ce beau jour calme un peu froid
Mais qui brille longtemps allège
Le coeur assourdi de l'homme. »


La ville, la nuit et l'exil imprègnent la poésie de Mohammed Dib. le thème du déracinement inspire et interroge toute son écriture, accroît une obstination à croire qui va jusqu'à l'égarement, avec lui la possibilité d'un retour à la terre, d'un paysage jamais oublié.

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