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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bonjour à tous.
Nouvelle lecture afin de contrer la grisaille de cette nouvelle semaine:
J'ai tout d'abord eu des difficultés à rentrer dans cette lecture, en effet le personnage narrateur Moira est une jeune femme qui n'a aucune culture, elle n'a reçu aucune éducation. Les fautes grammaticales s'enchaînent et c'est, je dois dire assez déstabilisant. Les premières pages ne m'ont donc pas beaucoup attirée puis l'histoire prend de la profondeur et il devient difficile de lâcher ce roman d'anticipation.
Extrêmement noire et pourtant si passionnante, cette narration d'un avenir proche, ravagé par toutes sortes de maladies, par la pauvreté et l'abandon des plus faibles, donne le ton dès les premières lignes. Reflet d'une société qui explose et devient incontrôlable vue par le regard, malgré tout innocent, de Moïra, que nous allons suivre tout au long du livre et auquel il va être difficile de ne pas s'attacher...

Lien : http://livresque78.com/2020/..
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Un roman surprenant qui débute tel un récit d'anticipation, se révélant au fil des pages un apprentissage émouvant de l'amour maternel.
Dès les premières pages le lecteur découvre avec effroi un monde ravagé, sinistré par des maladies et pandémies. C'est Moira qui raconte avec ses mots ; Moira est une jeune fille « enfant sauvage », pauvre, analphabète qui a survécu en solitaire dans le Queens après avoir été achetée dans un orphelinat. Moira doit rejoindre une ferme où elle est prise en charge par un certain Rauden. Moira est précieuse car elle est miraculeusement immunisée contre toutes les maladies mortelles, c'est une « vivace Doll ». Rauden procède d'abord à des vérifications d'identité, de vaccins puis à des prélèvements. le projet fou de Rauden, mi fermier, mi généticien, est de parvenir à reproduire un être humain parfaitement immunisé à partir des cellules de Moira. Il doit en effet exécuter la commande d'une cliente, Rini, folle de douleur après la perte de ses 4 filles, en parvenant à donner le jour à un enfant qui serait une réplique vivante d'un enfant décédé de Rini. Rauden a déjà réussi, en toute clandestinité, des expériences de clonage sur des animaux. La naissance, rocambolesque, va donner le jour à Ani, petit clone de Moira qui, contre toute attente, va devoir prendre en charge ce bébé qui était destiné à une autre.
Dans un premier temps, celle qui a survécu en solitaire, ignore comment s'occuper d'un bébé, ni même si ce bébé va survivre. Les jours, les mois s'étirent et Ani est toujours vivante, ce leitmotiv revient au fil du récit, « toujours vivante ». de belles pages où Moira découvre sa fille qui respire « comment qu'il gonfle son petit ventre ». Dans un premier temps elle suit à la lettre les conseils de Rauden qui consistent à « nourrir, laver, promener ». « Faut que j'apprends les ficelles » constate Moira.
Et puis, un intérêt et une inquiétude qui grandissent pour ce petit être que Moira découvre « trop mignonne ». Moira va rêver d'une vie meilleure que la sienne pour sa fille, l'inscrire à l'école, lui construire un avenir et surtout, protéger contre les convoitises car c'est une « vivace Doll ». Jamais elle ne sera obligée de vendre des morceaux de son corps au plus offrant comme Moira, telle est sa décision de mère !
De jolis moments de solidarité et de partage aussi lorsque le bébé devient précieux et symbole d'espoir pour d'autres rescapés rencontrés au fil des errances et des caches improvisées.
J'avoue que le style m'a décontenancée, voire épuisée parfois, car c'est le monologue de Moira qui déroule le récit, dans un langage très approximatif « yavait », elle mange du « cassoulait », qui suppose de ne pas perdre le fil. Heureusement, les propos sont parfois drôles, souvent émouvants. J'ai souri et tremblé pour l'avenir de ce duo mère/fille inséparable, leurs échanges timides dans un premier temps, riches ensuite.
De belles trouvailles aussi, le « spray d'Hygiène », le « spray anti-pato », les « patrouilles bulle », les « milices Pro-Vie », les uns à éviter, les autres à tromper. Un environnement très hostile, dangereux.
Le récit se clos par des mots d'une grande tendresse qui révèlent un amour maternel inaltérable, l'émotion qui a transpiré au fil des pages devient inévitable.
Un récit étonnant et tendre à condition de résister à l'écriture !
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Dans une Amérique futuriste ravagée par les pandémies de toutes sortes, Moira est une Vivace, elle est "the Only One", immunisée on ne sait comment contre toutes les épidémies qui ravagent les populations du Monde entier.

Pauvre, analphabète, la jeune Moi, recueillie après la mort de sa mère biologique dans un accident de bus par une femme qui la confiera à une bande de scientifiques se servant d'elle comme cobaye, survie en vendant des parties de son corps à des clients qui pensent s'immuniser grâce à son ADN et ses gènes plus résistants.

Elle participera à une expérience, de son plein gré, dans une ferme biologique où des expériences concernant le génome et le clonage sont menées. Ses ovules et ses mitochondries donneront naissance à une enfant, commandée par une cliente qui finalement décidera de laisser l'enfant à Moira.

Bref tout ça pour dire que ce qui est intéressant dans ce bouquin ce n'est pas tant l'atmosphère de pandémie (mère et fille sont immunisées) et de faible taux de natalité (Les fils de l'Homme avec Clive Owen), c'est l'apprentissage de cette jeune femme des codes et nécessités que le métier de mère impliquent.

Elle qui n'a pas porté cette enfant dans son ventre, et qui n'entends rien à ce qu'être parent veut dire, sera guidée par son instinct et tentera de toutes ses forces de la protéger contre tout les dangers de cette société de contrôle permanent et de mise en quarantaine où la révélation de leurs vraies natures (immunisées et clone) pourraient les mener à de grands dangers.

Le récit, mené grâce un monologue à la fois brut de décoffrage, (Moira n'a pas beaucoup "d'éducation" alors son récit est mis en place dans une forme parlée, sans fioritures et au final agréable) drôle et touchant, est une vraie bonne découverte de cette rentrée.

#CarolaDibbell #TheOnlyOne #Moiramèreexemplaire
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Le contexte: les années 2060, les Etats-Unis sont mis à mal par des vagues successives de virus plus dévastateurs les uns que les autres. Il ne subsiste de la société qu'un semblant d'organisation gouvernementale qui tente de juguler les crises quand elles se présentent sans réels moyens, abandonnant la population à son propre sort. Les plus privilégiés vivent au coeur de dômes sécurisés censés les protéger, les autres – la majorité – survivent comme ils le peuvent dans des zones sinistrées où tout manque: vivres, vêtements, moyens transport… Seule une petite frange de la population ne craint pas les virus, on les appelle « les vivaces ». Totalement immunisées ( sans que l'on sache ni pourquoi ni comment ), ces quelques rares personnes ont fait de leur particularité un commerce et vendent des parties de leur corps au plus offrant, souvent depuis leur plus jeune âge. Moïra, l'héroïne du roman est de celles-là.
Elevée jusqu'à ses dix ans à l'abri de l'extérieur par une femme au caractère bien trempé, elle se retrouve après le décès de cette dernière à la merci d'un marchand d'êtres humains sans scrupules auquel elle a fini par échapper. Depuis son quotidien n'est que survie.
Lorsque le livre débute, Moïra vient de s'embarquer dans une nouvelle transaction qui la conduit dans une ferme à l'extérieur de la ville et de sa violence. Persuadée de n'avoir qu'à livrer du matériel à un énième technicien, elle se retrouve malgré elle embarquée dans une trouble histoire de clonage qui va faire d'elle ce qu'elle n'avait absolument jamais songé être: une mère.

Au vu du contexte, je m'attendais naïvement à un roman de science-fiction lambda, à une dystopie de plus reprenant les codes – souvent éculés – du genre. Il n'en est rien.
Le contexte apocalyptique ne sert finalement que de toile de fond. Ce monde blessé qui n'a plus grand chose d'humain a fait de Moïra ce qu'elle est, une jeune femme prête à tout pour survivre, et il donne naissance à des questionnements importants sur la vie en général, le sens qu'elle conserve dans de telles conditions, les relations humaines, les progrès scientifiques en matière de conception assistée et de génétique… mais le propos qui émerge est finalement bien plus subtil et bien plus personnel.
Moïra est un personnage principal très intense. N'ayant reçu que peu d'éducation, son langage est brut ( bourré de fautes grammaticales ), fidèle à ses pensées et sans concessions. Agée de presque 20 ans au début du récit, elle a vécu la moitié de sa vie seule, servant de marchandise aux uns et aux autres. Elle ne connaît donc rien d'autre que l'errance solitaire mais, malgré un parcours pavé de violence où elle a souvent côtoyé l'innommable, c'est une jeune femme intelligente, perspicace et drôle ( elle n'hésite pas à manier l'ironie et le sarcasme ), d'une force et d'une résilience qui inspirent le respect. A l'image de sa façon de s'exprimer elle est à vif et n'hésite pas à tout donner d'elle-même, au propre comme au figuré: son coeur, ses tripes, son courage et ces petits bouts d'elle tant recherchés. Malgré une certaine naïveté – elle ne sait de la vie que ce qu'elle en a expérimenté – elle est parfaitement lucide et ne craint pas de se confronter à la dureté de la réalité.
Lorsqu'elle se retrouve en charge d'un nouveau-né ( son propre clone en l'occurrence ) elle a tout à apprendre. Elle n'a que quelques jours pour découvrir les rudiments avant de replonger dans son quotidien, à deux cette fois. Et cette petit vie qu'elle a en charge change tout. Moïra découvre peu à peu l'inquiétude liée à son nouveau rôle, l'affection, l'attachement, les responsabilités… et son parcours initiatique solitaire devient celui d'une mère en quête d'un meilleur avenir pour son enfant. Elle est en effet bien décidée à offrir à sa fille tout ce à quoi elle-même n'a pas pu avoir accès, quitte à se sacrifier.
C'est bien là toute la richesse de ce roman: on assiste au fil des pages à l'éclosion d'une mère et à la construction d'une véritable relation parent/enfant. L'amour naît au coeur du chaos et l'espoir se fait jour. Tout comme l'héroïne dont il suit les aventures, le lecteur passe par toutes les émotions et se surprend rapidement à s'attacher à ce duo improbable, à se réjouir de ses réussites et à craindre que la violence du monde finisse par l'emporter.
Et du spectacle de cette relation surgit une réflexion touchante et intéressante sur l'identité, la parentalité, le déterminisme, l'influence des facteurs environnementaux… dont il ressort que, quelques soient les circonstances, une famille naît toujours de l'amour, et qu'un enfant – aussi proche de lui soit-on – demeure un individu à part entière, avec sa propre histoire et libre de ses choix.
Dans ce monde au bord de l'abîme où l'impensable est devenu réalité, le cheminement de Moïra et de sa fille ( leurs échanges, leurs rapprochements, leurs confrontations… ) est finalement ce qu'il y a de plus normal.

Lien : https://emoislivresques.word..
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Effrayant roman d'anticipation...Le parcours de Moira, la narratrice, contrainte dès son plus jeune âge à survivre dans un monde hostile, ravagé par les pandémies (un horrible mélange d'anciennes maladies et de pathologies nouvelles, à chaque page une nouvelle "grippe" survient). Moira est une "vivace doll" , elle est résistante à tous les microbes et virus...Les "vivaces" sont rares et convoités, leurs "produits" (dents, sang, ovules...) sont vendus au marché noir et c'est de cette façon que Moira s'en sort au début du roman. Un nouveau job dans une "ferme", sorte de laboratoire d'expérimentation clandestin, va l'amener à rencontrer Rauden et à être l'élément principal d'un effarant projet de culture d'embryons "vivaces".
A la suite d'une transaction qui n'a pas abouti, Moira va se trouver en charge d'un de ces enfants...S'ensuit alors un véritable parcours du combattant pour élever cet enfant, pour l'éduquer, lui cacher qui elle est et tout simplement la garder en vie dans un monde dans lequel avoir un enfant est strictement contrôlé.
Le style est assez particulier, il est même compliqué de s'y habituer au début mais il reflète la compréhension du monde de la narratrice, individu primaire qui survit grâce à un instinct quasiment animal, évoluant peu à peu en même temps que son enfant.
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