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Bonjour à tous.
Nouvelle lecture afin de contrer la grisaille de cette nouvelle semaine:
J'ai tout d'abord eu des difficultés à rentrer dans cette lecture, en effet le personnage narrateur Moira est une jeune femme qui n'a aucune culture, elle n'a reçu aucune éducation. Les fautes grammaticales s'enchaînent et c'est, je dois dire assez déstabilisant. Les premières pages ne m'ont donc pas beaucoup attirée puis l'histoire prend de la profondeur et il devient difficile de lâcher ce roman d'anticipation.
Extrêmement noire et pourtant si passionnante, cette narration d'un avenir proche, ravagé par toutes sortes de maladies, par la pauvreté et l'abandon des plus faibles, donne le ton dès les premières lignes. Reflet d'une société qui explose et devient incontrôlable vue par le regard, malgré tout innocent, de Moïra, que nous allons suivre tout au long du livre et auquel il va être difficile de ne pas s'attacher...

Lien : http://livresque78.com/2020/..
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Ce qui distingue une histoire post-apocalyptique d'une autre, c'est qui la raconte et comment. En un mot, la voix. À cet égard, celle de Carola Dibbell est à coup sûr singulière.
Sous la forme d'un monologue intérieur un brin désordonné, elle donne la parole à une jeune femme analphabète qui a vécu une grande partie de son existence cloîtrée dans une cave et qui se prostitue depuis la mort de sa mère adoptive.
La plus grande difficulté pour le lecteur est le lâcher-prise. Il faut qu'il accepte une langue plutôt enfantine avec une grammaire approximative, des fautes d'orthographe et des formules répétitives. Mais ceux qui ont achevé la lecture d "Enig marcheur" de Russell Hoban ou du "Livre de Dave" de Will Self trouveront la lecture de celui-ci d'une desarmante facilité.

Moira, surnommée Moi, erre dans un monde en proie à d'incessantes pandémies, mais elle appartient à la catégorie des Vivace Dolls qui sont mystérieusement immunisées contre toutes les maladies. Elle gagne sa vie en se prêtant à différents tests, en vendant son sang, son urine, ses dents ou ses cheveux et en se prostituant si besoin.
" C'est ça qu'ils veulent d'habitude là où je bosse. C'est débile, mais plein de gens se mettent dans la tête que s'ils arrivent à baiser avec une vivace de Powell's Cove, ils vont pas mourir… et ben c'est une clientèle assez idiote. Mais ça, c'est pas mon problème. Moi j'aimais pas trop ça baiser, alors je proposais d'autres trucs, genre du sang ou de l'urine. Mais j'ai aucune idée ce qu'ils en faisaient. Ils achetaient même des dents des fois. Je crois bien ils les accrochaient sur une ficelle autour de leur cou, comme un porte-bonheur. Ils achetaient même des ongles."

Dans ce futur chaotique où l'État et la protection qu'il accorde aux plus faibles se cantonnent au strict minimum, la grande question est celle de la fertilité. Pour faire face aux épidémies, les expérimentations les plus farfelues se sont déroulées au mépris de toute déontologie et des tas de bricolages génétiques ont causé une stérilité quasi universelle. La recherche d'un génome sain est un enjeu considérable et si le clonage est strictement interdit, des laboratoires clandestins appelés fermes semblent exister sur toute la planète.
Ils sont cependant menacés par les Chevaliers de la Vie, des fanatiques religieux qui brûlent les fermes isolées où se déroulent ces expérimentations.

Lorsque Moi rencontre Rauden, un fermier-généticien, elle est embauchée pour fournir du matériel génétique à une mère riche et désespérée , qui vient de perdre ses quatre filles et qui veut acheter un enfant résistant aux virus.
Carola Dibbell dévoile alors une qualité insoupçonnée chez son héroïne que l'on croyait un peu attardée. Elle témoigne d'un réel bon sens et d'une réelle curiosité scientifique lorsque le processus de fécondation se met en place.
Ovule, cellule, cryoPak, soma, enucleation, noyau, mitochondrie : le vocabulaire assez pauvre de Moira s'enrichit alors d'un lexique insoupçonné et elle montre sa fascination pour des manipulations très techniques.

L'auteure partage cette curiosité qui va prendre une large place dans la narration. Tout le processus du clonage est décrit en détail par la voix de Moi qui nous épargne ainsi un discours trop scientifique. L'intrigue repose alors sur les épreuves et les tribulations de Rauden qui, dans des conditions pour le moins rustiques, doit créer des utérus artificiels capables de donner naissance aux embryons clonés. Les lecteurs assistent abasourdis à des FIV tentées avec les ovules de Moi et du sperme congelé, puis au clonage de Moi en utilisant Rini ( la riche cliente) comme donneuse d'ovules, enfin au clonage de Moi avec ses propres oeufs.
En partageant les expérimentations avec ses lecteurs, l'auteure transmet à la fois sa fascination et ses interrogations face aux enjeux éthiques de ces expériences.

Lorsque la cliente refuse le bébé cloné, Moira se retrouve responsable d' Ani, la petite fille, alors qu'elle n'a jamais vu de bébé auparavant . Elle va devoir veiller à sa survie et l'éduquer, en évitant les autorités et les fanatiques religieux, mais aussi en essayant de fournir à Ani l'amour qu'elle même n'a jamais eu.
Sur une trame minimaliste, l'autrice nous livre un roman d'apprentissage, celui d'une femme qui devient mère sans l'avoir souhaité dans un monde en plein chaos.

Le quotidien est rythmé par des déplacements incessants dans une ville où les transports publics sont un défi permanent, alors que Moi cherche la meilleure école possible pour Ani. Avec une touche de dérision, l'auteure met en scène des bureaucraties scolaires exaspérantes, signifiant que le seul ministère qui fonctionnait encore, celui de l'Education, n'existait que pour complexifier la vie des survivants. Dans ce décor des années 2060, on assiste également à l'amplification des ghettos et des inégalités sociales comme si, au-delà des impératifs sanitaires, il était indispensable de préserver certains privilèges dans des quartiers armés et de livrer le reste de la population à la loi de la jungle.

Ce roman nous plonge dans une exploration de la reproduction expérimentale et des questions éthiques qu'elle peut susciter. Mais il nous fait aussi découvrir ce qui fait le lien entre une mère et un enfant, ressentir à quel point une différence peut être un handicap et puis devenir une force.
Le titre au pluriel, "The only ones" met l'accent sur cette force en devenir et délivre finalement un message positif.
" Etre normale c'est pas une garantie que les choses vont bien se passer. Y a toujours des imprévus dans l'Industrie de la Vie. Même la bonne vieille manière normale, quand les gens avaient des enfants avec des rapports sexuels homme /femme non protégés, tu sais ? Franchement je crois que même là, personne a jamais vraiment su ce qui allait se passer. Ya toujours eu plein de facteurs et même de la chance. "

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En l'an 2060, l'humanité a été décimée par des pandémies successives, des grippes, des filovirus, le Bombay, le Luçon… Moïra, une jeune femme d'une trentaine d'années, issue du quartier du Queen's à New York, tente tant bien que mal de survivre. Orpheline, recueillie bébé par une femme nommée Cissy Fardo qui la cachait dans un sous-sol pour la protéger du monde et de ses dangers, elle s'est trouvée livrée à elle-même dès ses dix ans, suite à la mort de sa protectrice dans un incendie. Sans éducation, sans ressources, elle n'a que son corps à offrir pour se nourrir, se loger… Car elle détient un trésor inestimable « Moi » comme on la surnomme : c'est une vivace doll. Cela signifie que son corps contient une immunité contre toutes les maladies connues et répertoriées. le pire des dons pour la jeune femme, de ceux qui conduisent tout individu qui en a la connaissance à désirer exploiter son corps pour en faire bénéficier tous les autres… mais il lui faut bien continuer à vivre alors elle accepte tout type de contrat. Et le dernier en date que lui offrent Rauden et Henry, c'est de contribuer à cloner des bébés, en bonne santé et résistants, comme elle. Et là encore, bonheur et malheur se fondent : la cliente change d'avis et offre à Moïra le défi de sa vie : devenir mère.

Me voici bien attrapée avec ce premier roman de Carola Dibbell, surtout connue pour être journaliste et critique musicale, genre rock et punk, mais aussi pour son activisme féministe. Je ne m'attendais pas à cette écriture âpre, ce récit rédigé tel que Moïra s'exprime, avec ses mots et ses structures de phrases, sans véritable vocabulaire ni grammaire… Il m'a fallu m'accrocher sur les 50 premières pages mais très rapidement, j'ai dépassé cette petite difficulté pour entrer totalement en empathie avec notre héroïne. À se demander si je l'en ai pas plus aimée finalement… sa bonté, sa naiveté, son altruisme s'en trouvent sublimés, magnifiés.
C'est un roman dystopique captivant, qui traite de la pauvreté et de la précarité, de la condition de la femme, de la parentalité, de l'identité et de la transmission… C'est un récit troublant de par sa forme et ce qu'il nous renvoie, et surtout, une très belle rencontre. Moïra Kissena Fardo est un personnage féminin que je ne risque pas d'oublier de sitôt.
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Je n'aime pas abandonner un livre en cours de lecture, surtout quand il m'a été conseillé, et encore davantage quand il m'a été adressé gracieusement par la Masse Critique. Mais, là,... je n'ai pas pu poursuivre.
La faute surtout au style (voulu certes et adapté à la narratrice) très difficile à lire, à suivre, à supporter parfois ; la faute aussi peut-être au climat anxiogène (la pandémie actuelle a joué certainement sur mon malaise).
Je ne referme toutefois pas ce livre en poussant un 'ouf " de soulagement car, au-delà de mon ressenti négatif, j'ai perçu des éléments hyper intéressants sur l'utilisation du corps féminin, la catégorisation des êtres en fonction de leur sexe, de leurs origines, l'attachement filial, la vie et...( la mort dans tout ça ?, demande Jacques Chancel).
Bref, vous pouvez constater que ce roman, même si je l'interromps brutalement, ne m'a pas laissée indifférente.
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'ai eu beaucoup de mal à m'y faire. Ce style parlé bourré de fautes grammaticales, de formules toutes faites, d'abréviations ou de raccourcis difficilement compréhensibles et ce texte pratiquement privé de subjonctif afin de montrer l'inculture de Moïra, la narratrice appelée Moi, ce style était-il bien nécessaire pour toucher le lecteur et l'emmener dans ce futur improbable daté vers la fin du livre, en 2079 ? Pas sûr que cela fasse envie de vivre jusque-là…

The Only Ones, un beau livre publié par Le Nouvel Attila, est signé Carola Dibbell qui s'est distinguée, aux États-Unis, comme précurseur du journalisme rock et punk féminin. The Only Ones (les seules) est une dystopie. Cela se passe dans une société imaginaire régie par un pouvoir totalitaire, une société ravagée par les épidémies, à la fois très en avance technologiquement mais avec des retours en arrière terribles et des humains à la recherche de solutions les plus extrêmes pour survivre.
Théophile Sersiron qui a adapté ce roman en français, a eu beaucoup de mérite. Quel travail pour faire passer le style de l'auteur dans un français de la rue, parlé par une certaine jeunesse et qui dénature beaucoup notre belle langue, comme je l'ai dit en préambule !
Pourtant, il faut aller plus loin que ce mal-être ressenti tout au long de la lecture car l'auteure trouve un angle vraiment original pour rendre hommage à la maternité, au rôle de la mère et à son dévouement qui va jusqu'à l'extrême pour son enfant, même s'il n'est pas venu au monde de manière traditionnelle : « Si tu te demandes pourquoi t'es née, c'est peut-être parce que c'était une Opportunité commerciale pour quelqu'un ou peut-être parce qu'il a changé son avis ou qu'ils ont eu des rapports sexuels non protégés, qui sait ? C'est peut-être juste un coup de chance. »
Moi donne des ovules, son sang, des cellules de son corps pour que Rauden, dans sa ferme où il se livre à des expériences en principe interdites, parvienne à donner vie à un être humain : « Là c'était plus une viable, c'était plus un embryon ou je ne sais pas c'était quoi avant. C'était un enfant maintenant. Un enfant ça doit habiter quelque part. Ça a besoin d'une maison, un enfant. » Ainsi, Moi raconte sa vie avec Ani « toujours vivante », cette enfant dont elle s'occupe jusqu'à l'épuisement, sacrifiant tout pour elle, travaillant nuit et jour, surmontant des obstacles incroyables pour lui donner cette éducation qu'elle n'a pas eue.
Si Moi se révèle une mère admirable, son passé ressurgit peu à peu quand il faut dire enfin la vérité à Ani, devenue une ado très rebelle parce que marginalisée dans les différentes écoles de New York et de la région où sa mère parvient à l'inscrire.

Malgré toutes ces péripéties, c'est un peu long et mon soulagement a été réel lorsque je suis parvenu au point final, content quand même d'avoir découvert un tel livre poussant au paroxysme la réflexion sur la naissance, la maternité et les évolutions technologiques qui bousculent les traditions en matière de transmission de la vie sur notre bonne vieille Terre.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse critique, que je remercie, tout comme les éditions J'ai Lu, pour cette découverte.
Habituellement je suis friande des nouveaux univers et m'adapte très vite à leur lecture. Ce ne fut pas du tout le cas ici, la lecture fut très laborieuse au début, un peu moins pour la suite mais jamais fluide. Il faut du temps pour comprendre l'environnement futuriste et l'intrigue mais aussi pour s'adapter au langage parlé particulier de la protagoniste.
On est plongé dans le quotidien de Moira, dit "Moi", dans une Amérique futuriste, sur une planète rongée par les épidémies / pandémies (tout à fait dans l'actualité ). Elle n'a pas eu la vie facile et cela ne va pas changer, son corps est particulièrement résistant aux maladies, elle peut donc s'en servir comme monnaie d'échange.[/masquer]
Elle va se retrouver mère sans l'avoir voulu ni prévu, et comme tout parent aimant, elle va tout faire pour préserver sa fille et lui assurer un avenir différent du sien.
C'est là l'unique intérêt, ou presque que j'ai trouvé à cette lecture: les questionnements sur la parentalité, la maternité et le déterminisme social.[/masquer]
Une lecture un peu laborieuse mais certainement visionnaire.
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J'ai reçu The Only Ones lors de la masse critique Babelio sur le thème Mauvais genres en octobre. Pas mon premier choix mais le résumé était très intriguant. Malheureusement, ça n'a pas été à la hauteur de mes attentes.

Les virus extrêmement contagieux continuent d'être lâchés dans la nature et se propagent dans le monde entier, causant d'innombrables morts. Les hommes comme les animaux ont été touché par cette pandémie mondiale. Différentes vagues successives se succèdent (Peste, Ebola...). Des enfants, des jeunes filles et femmes sont souvent utilisées pour être porteuses ou même vendues à des hommes qui pensent que leur "pureté" les sauvera. Certaines personnes et plus particulièrement des femmes sont comme immunisées contre les pires virus, on les appelle les Vivace Dolls. Des médecins, des scientifiques ou des touche-à-tout jouent au docteur Frankeinstein, ne se souciant pas de l'éthique ni de la morale, en tentant de chercher des solutions, parfois extrêmes comme pour Moira et Ani, l'une étant à la fois la fille et le clone de l'autre. le clonage a donc une grande importance dans le roman. Mais plus que tout, c'est la relation particulière entre Moira et Ani qui est au centre de tout.

Je n'ai pas réussi à rentrer dedans. Dès les premières pages, j'ai su que ça n'allait pas le faire. Je n'étais pas sûre d'aller jusqu'au bout et pourtant, je l'ai fait. Sûrement parce qu'une partie de moi voulait quand même connaître l'évolution de la relation Moira/Ani, connaître leur destin à toutes deux. Ce qui ne m'a pas plu dans ce roman, c'est le style d'écriture de l'autrice. Je n'ai pas du tout accroché et j'ai bien eu du mal à m'y faire. le langage est courant, moderne, brut, cru. le vocabulaire est aussi dur à comprendre et certains mots prennent une majuscule comme pour insister sur eux. Je regrette les trop nombreuses répétitions, l'impression de tourner en rond, de lire encore et encore la même chose. L'héroïne parle au lecteur, aux autres personnages ou à elle-même sans qu'on ne voit réellement la différence car les appartés, les monologues, les dialogues ne sont pas distincts les uns des autres. Tout est brouillon, sans sens. ça m'a dérangé et c'est ce qui fait que je ne suis pas du tout rentrée dans l'histoire.

Dans le contexte actuel, le roman a une place toute particulière car il est question de pandémie car les vagues épidémiologiques ont touché le monde entier, de vaccins, de différentes maladies, d'expériences... ça m'a parlé tout de suite, c'est le réel atout du roman. Donc évidemment, le constat est sombre, la vie ou même la survie très dures. le monde est réellement parti en vrille, c'est le cas de le dire!

The Only Ones est une lecture vraiment très particulière de par son histoire et de par le style d'écriture, qui trouve écho dans notre actualité brûlante. Ce roman est un véritable OVNI, qui ne plaira pas forcément à tout le monde mais qui trouvera sans nul doute ses fans. Malheureusement, pour ma part, je ne fais pas partie de cette dernière catégorie.

Je remercie encore Babelio et les éditions J'ai lu pour l'envoi et la découverte de ce roman.
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Je vous présente aujourd'hui petit bijou de science-fiction.

Dans une langue orale déroutante, brute, « The only one » est d'abord une voix, celle de Moïra, dites Moi. Une voix chaotique dans un monde qui ne l'est pas moins.

Rentrer dans ce livre n'est pas chose facile tant le monologue décousu et désordonné de la narratrice ne cesse de nous faire trébucher. Mais pour peu que l'on s'accroche et c'est un univers incroyablement riche et original qui se découvre. En résonance constante avec notre époque, « The only one » interroge notre présence au monde à travers l'amour filiale, une aventure tout aussi palpitante qu'une autre.

La restriction des libertés semble être la réponse au moindre problème (ici des pandémies à répétition ), la « bonne marche » de la société s'accommodant sans problème de laisser la plupart sur le bord de la route, et la résistance, le réflexe s'y opposant.

Sans manichéisme l'auteur creuse un étroit chemin entre ces deux voies. Et l'acte de résistance ultime devient la maternité, envers et contre tous.

A la lecture de ce roman on pense bien sur à « la servante écarlate » de Margaret Atwood. Mais contrairement à Defred, Moi, qui n'a aucune éducation et à poussée comme une mauvaise herbe devra se fier à son instinct pour protéger cet enfant.

Pour moi, l'un des meilleurs romans d'anticipations de ces dernières années, à ranger au côté d'Alain Damasio et de Jeroslav Melnik
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Une belle histoire, des personnages forts, un écho troublant aux problématiques engendrées par la pandémie actuelle...
Mais le style, oh mon dieu !
Oui c'est fait exprès car la narratrice n'a pas d'éducation, n'est qu'une ..."pauvre fille" (quoique d'une force de caractère peu commune!), etc....
Mais à ce point ! C'est tellement lourd que ça gâche la lecture
En ce qui me concerne, j'ai suffisamment adhéré à l'histoire et à son héroïne pour arriver à passer outre mais je comprends que certains aient abandonné.
Dommage car ce personnage est réellement intéressant et vaut la peine qu'on la suive
Toujours vivante !
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Un roman surprenant qui débute tel un récit d'anticipation, se révélant au fil des pages un apprentissage émouvant de l'amour maternel.
Dès les premières pages le lecteur découvre avec effroi un monde ravagé, sinistré par des maladies et pandémies. C'est Moira qui raconte avec ses mots ; Moira est une jeune fille « enfant sauvage », pauvre, analphabète qui a survécu en solitaire dans le Queens après avoir été achetée dans un orphelinat. Moira doit rejoindre une ferme où elle est prise en charge par un certain Rauden. Moira est précieuse car elle est miraculeusement immunisée contre toutes les maladies mortelles, c'est une « vivace Doll ». Rauden procède d'abord à des vérifications d'identité, de vaccins puis à des prélèvements. le projet fou de Rauden, mi fermier, mi généticien, est de parvenir à reproduire un être humain parfaitement immunisé à partir des cellules de Moira. Il doit en effet exécuter la commande d'une cliente, Rini, folle de douleur après la perte de ses 4 filles, en parvenant à donner le jour à un enfant qui serait une réplique vivante d'un enfant décédé de Rini. Rauden a déjà réussi, en toute clandestinité, des expériences de clonage sur des animaux. La naissance, rocambolesque, va donner le jour à Ani, petit clone de Moira qui, contre toute attente, va devoir prendre en charge ce bébé qui était destiné à une autre.
Dans un premier temps, celle qui a survécu en solitaire, ignore comment s'occuper d'un bébé, ni même si ce bébé va survivre. Les jours, les mois s'étirent et Ani est toujours vivante, ce leitmotiv revient au fil du récit, « toujours vivante ». de belles pages où Moira découvre sa fille qui respire « comment qu'il gonfle son petit ventre ». Dans un premier temps elle suit à la lettre les conseils de Rauden qui consistent à « nourrir, laver, promener ». « Faut que j'apprends les ficelles » constate Moira.
Et puis, un intérêt et une inquiétude qui grandissent pour ce petit être que Moira découvre « trop mignonne ». Moira va rêver d'une vie meilleure que la sienne pour sa fille, l'inscrire à l'école, lui construire un avenir et surtout, protéger contre les convoitises car c'est une « vivace Doll ». Jamais elle ne sera obligée de vendre des morceaux de son corps au plus offrant comme Moira, telle est sa décision de mère !
De jolis moments de solidarité et de partage aussi lorsque le bébé devient précieux et symbole d'espoir pour d'autres rescapés rencontrés au fil des errances et des caches improvisées.
J'avoue que le style m'a décontenancée, voire épuisée parfois, car c'est le monologue de Moira qui déroule le récit, dans un langage très approximatif « yavait », elle mange du « cassoulait », qui suppose de ne pas perdre le fil. Heureusement, les propos sont parfois drôles, souvent émouvants. J'ai souri et tremblé pour l'avenir de ce duo mère/fille inséparable, leurs échanges timides dans un premier temps, riches ensuite.
De belles trouvailles aussi, le « spray d'Hygiène », le « spray anti-pato », les « patrouilles bulle », les « milices Pro-Vie », les uns à éviter, les autres à tromper. Un environnement très hostile, dangereux.
Le récit se clos par des mots d'une grande tendresse qui révèlent un amour maternel inaltérable, l'émotion qui a transpiré au fil des pages devient inévitable.
Un récit étonnant et tendre à condition de résister à l'écriture !
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